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Événements & colloques
 

"Penser global" ou "Histoire-monde"? Avec Patrick Boucheron et Lucie Campos.

Publié le par Alexandre Gefen (Source : Coquio)

Programme transversal animé par Catherine Coquio

Littérature, histoire, politique

 

CERILAC Paris-Diderot -Sorbonne Paris Cité

 

Ecrire et penser avec l’histoire à l’échelle du « monde » ?

Séminaire public - Entrée libre

 

Le 3e mardi du mois à 15h-17h15 en salle Pierre Albouy

Paris-Diderot –Grands Moulins, 5 rue Thomas Mann (Bâtiment C, 6e étage).

 

Deux prochaines séances

 

Mardi 19 novembre 2013 :

Le « penser global » ou « l'histoire-monde » ?

 

avec Patrick Boucheron

Professeur d’histoire du Moyen Age à  l’Université Paris 1-Panthéon –Sorbonne. Auteur de :

Dir. L’Histoire du monde au XVe siècle, Fayard 2009 

L’Entretemps. Conversations sur l’histoire, Verdier, 2012 

Dir. avec Nicolas Delalande, Pour une histoire-monde, PUF-La Vie des idées, 2013.

 

et Lucie Campos

Maître de Conférence au Collège de France-La Vie des idées. Auteur de :

Fictions de l’après : Coetzee, Kertész, Sebald. Temps et contretemps de la conscience historique (2012) Dir., avec R. Guidée : W.G. Sebald, revue Europe, mai 2013.

Coorganisatrice des colloques Littérature et Histoire en débats, http://www.fabula.org/colloques/sommaire2076.php

et Imre Kertész, éthique de l’art et forme d’existence, 4-5 octobre 2013.

Coresponsable avec C. Coquio et E.Bouju de la collection « Littérature, histoire, politique » chez Classiques Garnier.

 

 

17 décembre 2013 :

L’art à l'ère de la mondialisation. Contre-écrire l’histoire ?

 

Avec Zahia Rahmani, écrivain et responsable du programme « mondialisation » à l’INHA,

Auteur de : Moze (2003) ; « Musulman », roman, 2005 ; France. Récit d’une enfance (2006), chez S.Wespieser ; « Le Harki comme spectre ou l’Ecriture du déterrement » in C. Coquio (éd.), Retours du colonial ? Disculpation et réhabilitation de l’histoire coloniale, éd. Atalante, 2008.

Organisatrice du colloque international Art contemporain et identités autochtones : une contre-écriture de la mondialisation, 29- 30 mai 2013 (à l’occasion de Sakahàn: International  Indigenous Art, la 1e quinquennale d'art contemporain autochtone. http://www.inha.fr/spip.php?article4340)

 

et Evelyne Toussaint, Professeur d’histoire de l’art contemporain à l’Université de Provence. Auteur de :

Africa Remix, une exposition en questions, La Lettre volée, 2013

Existe-t-il des « arts mineurs » ? Traditions, mutations et dé-définitions de la Renaissance à l’art actuel, UPPA, 2012.

Dir. La Fonction critique de l’art, La Lettre volée, 2009

 

Séances de séminaires et autres activités en 2014 :

 

21 janvier 2014 : Croire en l’histoire, penser l’histoire, avec François Hartog autour de Croire en l'histoire (2013)

En présence de Claude Millet, membre du comité éditorial de la revue Ecrire l’histoire.

 

18 février 2014 : L'après- Printemps arabe en Tunisie : "La ligne d'une tentative. Redeyef, Tunisie 2012-2013", avec Marianne Dautrey et Laurent Malone.

 

18 mars 2014 : La « question rom » posée à l’Europe : autour de la parution du collectif Tsiganes, nomades : un malentendu européen (C. Coquio et J.L. Poueyto éd.). Avec les deux responsables du volume, l’historienne Henriette Asséo (EHESS) et la linguiste Cécile Canut (Paris-Descartes ; sous réserve).

                                           

15 avril 2014 : Mondial, postcolonial : autour du collectif « Write Back » et de Postcolonial studies : modes d’emploi, avec Cyril Vettorato et Myriam Suchet.

 

20 mai 2014 : Discussion avec Marc Crépon, auteur de Le Consentement meurtrier (2013)

 

17 juin 2014 : Espaces-temps de la mondialisation littéraire : avec Claude Mouchard et la revue Po&sie : « Temps du monde : la Corée » ; et Tiphaine Samoyault (Paris 3, CERC).

 

10 juin 2014 : Journée d’études : « L’Europe littéraire est-elle aujourd’hui ‘sexy’ ? » 

Organisée à l’Inalco par Piotr Bilos et Frosa Péjoska dans le cadre d’un partenariat Inalco-Cerilac-Cerc (Salle précisée ultérieurement).

 

13, 14, 15 novembre 2014, Colloque « Rwanda 1994-2014 : constructions mémorielles et écriture de l’histoire ».

Universités Paris-Diderot-Cerilac et Versailles Saint-Quentin, Paris 3-Paris 4, Univ. de Bourgogne, Univ. de Lorraine, INHA, Bates College, St Mary College, le Groupov…

 

Pour plus de détails sur le cycle :

http://ufrlac.lac.univ-paris-diderot.fr/CERILAC_WEB/FR/PAGE_Axe.awp?P1=25&P2=Litt%C3%A9rature,%20histoire,%20politique)

 

Argument du cycle :

 

Dans le domaine de la connaissance historique on voit se développer d’un côté la « micro-histoire », de l’autre « l’histoire mondiale » ou « globale », qui, après la déferlante américaine, s’acclimate en Europe à la manière des études post-coloniales dix ans plus tôt : la question de « l’échelle » semble être devenue décisive pour les historiens, engendrant une dialectique entre le « local » et le « global » qui fait reprendre autrement le récit de tel phénomène ou événement, en diversifiant les sources et variant les points de vue, en faisant alterner le gros plan et le grand angle, le détail et le panorama.

La littérature, parce qu’elle traverse plus que jamais les frontières, n’échappe pas à cette question, mais cette dialectique s’y présente autrement, chaque œuvre s’élaborant à partir d’une langue et d’un lieu particuliers, ou d’une expérience de passage ou de déplacement – exil ou migration, bilinguisme…- qui, pour beaucoup, modifie les manières d’habiter et d’appartenir. Les débats critiques relatifs à l’idée déjà ancienne de « littérature mondiale » (Goethe) et de « philologie mondiale » (E. Auerbach), reformulée dans la « world literature » ou la « littérature-monde », interrogent forcément la relation du « local » au « mondial » à travers les œuvres. Or celles-ci sont autant de points de rencontre ou de conflits entre des mondes particuliers et partagés. C’est à travers ce pluriel et ce partage qu’une œuvre gagne sa teneur politique propre, qui lui fait formuler une certaine protestation contre l’abstraction et l’universel – ou aujourd’hui la « globalisation » comme gouvernance mondiale et uniformisation des vies.

On se posera à partir de là plusieurs questions :

- Existe-t-il un « monde » plutôt que des mondes irréductibles ? Que doit-il à la littérature et à l’art, à la différence des langues, à la particularité des histoires, à l’unicité des œuvres ?

- Qu’en est-il de la relation du local au mondial lorsqu’il faut penser les rapports entre art ou littérature et histoire, et leur caractère politique ?

- Lorsque « l’Histoire » devient une force d’aliénation ou d’écrasement dont il faut se sauver ou s’affranchir, quand par elle un lieu de vie se mue en lieu de mort ou d’enfermement, de quel secours devient l’idée de « monde » ? Une telle expérience infléchit-elle la politique du particulier propre à l’art ?

- Lorsque la violence politique ou économique produit une rupture anthropologique, qu’en est-il des mondes et du monde ? L’art ou la littérature a-t-il la mission et le pouvoir de refaire exister un monde ?

- S’il existe un « monde » particulier par ou pour la littérature ou l’art, quel sens politique peut-il avoir aujourd’hui? Celui qui proteste contre l’universel de la « globalisation », de qui peut-il se faire entendre et comprendre ?

- Quel sens a aujourd’hui la phrase de Hannah Arendt : "Les seuls à croire au monde sont les artistes. La persistance de l'oeuvre d'art reflète le caractère persistant du monde..." ?

 

Le séminaire tentera ainsi de mettre en relation trois pôles distincts de la réflexion contemporaine : le régime de la mondialité, l’écriture de l’histoire, la teneur politique de l’art.

 

Ce séminaire transversal est conçu comme un lieu de discussions autour de travaux parus et recherches en cours. Tout en se donnant la liberté de composer à partir du présent et des circonstances éditoriales, et de passer du coq à l’âne comme d’une discipline à une autre, on poursuivra un questionnement spécifique, portant sur la teneur politique de la littérature aux prises avec une histoire collective à penser à l’échelle mondiale – celle-ci étant elle-même soumise à un questionnement critique. (Voir l’argumentaire détaillé plus bas.)

Le séminaire est d’entrée libre, ouvert aux étudiants comme aux chercheurs. Il se poursuivra en 2014-2015.

 

Responsable : catherinecoquio@gmail.com Littérature comparée à Paris-Diderot.

Ce séminaire, organisé dans le cadre du Cerilac et avec le soutien du CERC de Paris 3 (« Discomplit »1), reposera selon les séances sur des partenariats avec diverses institutions, associations ou revues : INALCO - La Vie des idées - Po&sie – Ecrire l’histoire – l’INHA