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Séminaire DOCTOLIS : Le Sujet, la Subjectivité – La Création littéraire et artistique

Séminaire DOCTOLIS : Le Sujet, la Subjectivité – La Création littéraire et artistique

Publié le par Vincent Ferré (Source : Ludovic Perchot)

Appel à communications :
« Le Sujet, la Subjectivité – La Création littéraire et artistique»

Journée du 14 juin 2014 de 10h à 17h / UPEC / Campus Centre / Salle Erasme

 

Les présentations suivantes ont pour seul but d’ouvrir les champs d’analyse des notions proposées et de permettre au plus grand nombre d’entre vous de venir s’exprimer sur son travail :

  • soit durant 15/20mn, pour des interventions complètes
  • soit durant 5mn en proposant des axes de réflexion, une problématique spécifique destinés à la discussion, au débat face aux auditeurs
  • des animateurs d’ateliers ayant réfléchis à l’une ou l’autre des axiomatiques proposées et pouvant organiser les débats à l’intérieur d’un petit groupe
  • des duellistes en philosophie et en science littéraire pouvant discuter et disputer sur une thématique identifiée, 5mn chacun
  • nous vous invitons également à venir participer en tant qu’auditeur actif à notre séminaire au sein des petits groupes d’atelier ou à intervenir lors des discussions ouvertes

 

Vos coordonnées, le format choisi, le titre de votre contribution ainsi qu’un court résumé de votre intervention (inférieur à 2000 signes) seront envoyés numériquement avant le 12 juin minuit 2014 aux deux adresses suivantes :
Ludovic Perchot (perchotludovic@gmail.com), Syrine Snoussi (syrine.snoussi@orange.fr), (Doctorants L.I.S.).

Le Sujet et la Subjectivité (Matinée)

Le sujet désigne en un premier sens ce dont il est question, ce qui est soumis à la discussion, par opposition à ce que l’on en dit. C’est en ce sens que l’on parle de « sujet de thèse ». Mais au sens logique, le sujet est aussi ce dont on parle, qui se distingue de ce que l’on en affirme. Le sujet est alors représenté par une variable x.

Il désigne, spécialement dans l’attribution (prédication), l’être auquel est attribué le prédicat. Le sujet ne peut jamais être prédicat, il est donc l’être réel, en tant qu’il a des qualités ou qu’il agit : il s’agit ainsi de l’ousia protè d’Aristote, la substance première.

De ces significations initiales, le sujet en est venu à désigner le sujet de la connaissance, la condition nécessaire à l’unité de la représentation qui permet de constituer quelque chose en objet de la représentation. Ce sujet a une dimension intérieure. Il se constitue lui-même à partir d’un donné naturel mais surtout par sa volonté propre, par sa quête personnelle. En ce sens, ce sujet a une profondeur.

En tant que le sujet est la condition nécessaire à la connaissance, la question se pose de savoir si toute connaissance se réduit à la perception ?

La dimension intérieure de la subjectivité nous invite également à interroger le statut du Moi, du Je ? A quoi renvoie-t-il en littérature ? Comment la littérature donne-t-elle voix aux subjectivités par l’inscription du je, du on dans la narration ou dans la poésie ?

La subjectivité prenant en considération des objets, elle se trouve en effet au cœur de relations intersubjectives. Comment alors le sujet se rapporte-t-il à autrui ? A d’autres subjectivités ?

Dépendant du monde et connaissant le monde, le sujet en est devenu le support de toutes ses représentions psychiques. Il est ainsi en relation intime avec ses états d’âme, ses désirs, avec ses regrets comme avec ses espérances. Toutes ses perceptions sont-elles conscientes ?

La question de la représentation psychique pourrait ainsi encore être abordée du point de vue de l’écrivain. Comment décrire la représentation interne du monde extérieur ? S’agit-il pour l’écrivain de trouver quelque chose, de se trouver lui-même ou bien plutôt de perdre ses repères, se perdre, perdre son chemin loin du halo de la lumière ?

 

La Création littéraire et artistique (Après-midi)

A GENÈSES, GÉNÉRICITÉ, CRÉATIONS ET CONTRAINTES

L’auteur, l’écrivain, l’écrivant, le scripteur, le compositeur utilise-t-il le langage afin de dire ou se dire, décrire ou s’écrire, ou bien plutôt ne possédant pas la langue, n’étant que son jouet, il se re-trouve toujours dans l’étonnement de son cheminement aveugle et kinesthésique qui le parcourt d’une totalité à un presque rien ?

Est-t-il possible d’envisager une création ex nihilo, ou bien suivant l’adage du rien ne peut naître que le rien, le créateur doit-il nécessairement s’appuyer sur le déjà-là, matériaux cultuels et culturels, mythes, légendes pour les réécrire, les pasticher, s’en inspirer, les achopper à son récit, à sa narration, les détourner ?

Quelles sont les raisons sociales, politiques, historiques, poétiques, littéraires, philosophiques, psychiatriques, étiologiques, les obstacles, les présupposés, les causes qui vont provoquer chez un auteur l’ultime besoin d’inscrire quelque chose sur la page blanche ? A-t-on toujours besoin d’une raison (bonne ou mauvaise) pour écrire et qu’en est-il de la Raison ?

Quel est le statut de la contrainte, de l’écriture sous contrainte, est-elle un frein, une prison pour l’imagination ou bien au contraire permet-elle à l’artiste de se libérer et d’explorer la langue ou le média artistique dans son infinie potentialité ?

Nous pouvons voir se dessiner au sein de la création artistique quatre stases principielles bien définies, à savoir percept /affect /concept / technè pour finalement conduire à l’eidos mais chacun de ces topoï est-il nécessaire afin de formaliser la production d’une œuvre ?

La création artistique résulte-t-elle des apprentissages d’une école ou d’un courant ou bien l’art se doit-il d’être affranchi totalement du conditionnement sociétal et culturel ; aussi la création peut-elle fonctionner en étant totalement indemne de la culture artistique ?

Nous pourrons aussi aborder cette question de la création sous l’angle de la philosophie avec le problème de la signification, avec par exemple le travail d’imaginarisation ou de l’ineffabilité du Tout sous l’angle wittgensteinien, ou bien sous l’angle du son des signes en question selon Frege, l’expérience des significations impossibles ou la crispation sur l’essence de la langue authentique.

B LA POÉTIQUE, LE POÉTIQUE ET LE POÏEIN

La poétique qui est avant tout affaire de mise en œuvre, de mise en texte, l’art appliqué par l’auteur pour composer son ouvrage, exprimer sa pensée, suggérer des sentiments, faire parler l’émotivité, faire œuvre de vision, poésie du pur signifiant, relève-t-elle de la stimmung ?

Il s’agira de percevoir l’articulation dynamique entre la poétique et le poétique, et comprendre comment la poétique créé le poétique. Nous pourrons également réfléchir et analyser la genèse ainsi que la généricité des œuvres étudiées au sein des corpus.

Si l’agissement de l’art est de produire une représentation de quelque chose, l’action du langage se borne à la description de l’objet lui-même. Représenter ne saurait se réduire à imiter par ressemblance, il y a un lien inéluctable entre la fiction et la re-description. Or il y a une différence fondamentale entre décrire et représenter, c’est-à-dire entre « faire venir à soi » et « faire apparaître ».

La littérature est-elle création de beauté à travers le langage ou sédimentation d’impuretés ? S’agit-il d’abord d’inscrire son œuvre dans l’histoire, laisser son empreinte, accéder à l’immortalité ou bien sur le modèle de l’artisanat faire œuvrer la littérarité ?

Observe-t-on nécessairement une antériorité de la création littéraire vis-à-vis de la notion de qualité ? La visée de la création est-elle simplement esthétique ou bien plutôt esthésique selon S. Mallarmé par interpellation et interpolation de l’émotivité au travers de la page-paysage?

Nous observerons comment depuis le mouvement romantique jusqu’aux réservoirs multiples du proche contemporain, les auteurs littéraires ont su bouleverser totalement les processus d’élaboration de leurs œuvres.

C LA QUESTION DU STYLE ET DE LA RÉCEPTION

Pour la littérature, le langage n’est pas simplement un outil mais un ensemble de signifiants dont la modélisation stylistique doublée d’une interaction formelle structurale produisent un ensemble fictionnel et / ou poétique qui serviront à contenter l’imaginaire, l’affectivité et la sensibilité.

Nous pourrons réfléchir à la question du style sous la problématique suivante, s’agit-il d’une déviation, dérivation systématique, un écart par rapport à une norme, une normation autrement appelée degré zéro de l’écriture par Roland Barthes ou bien serait-il conçu comme la mise en œuvre expressive des virtualités et du génie de la langue ?

Le lecteur récepteur interprète ou recréateur ? L’écriture outre la fixation de la parole rend le texte autonome à l’égard de l’intention de l’auteur : ce que le texte signifie ne dépend plus de l’auteur, sa signifiance dépasse et l’auteur et la fixité scripturale. Qu’en est-il du savoir insu de l’auteur ?