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"Politique d'abord"? L'après-guerre des écrivains catholiques

Publié le par Matthieu Vernet (Source : Paola Cattani)

Séminaire de recherche « Les conséquences littéraires de la guerre », co-organisé par Jean-Baptiste Amadieu et Paola Cattani, en collaboration entre l’équipe « Censure, Institutions, Littérature » (ITEM), le laboratoire « République des savoirs », l’ANR Pouvoir des arts et la Chaire de Littérature française moderne et contemporaine du Collège de France.

Après le traumatisme de la guerre de 14-18, l’auteur du Voyage au bout de la nuit explique qu’il n’est plus possible d’écrire comme Barrès. Quelles transformations le premier conflit mondial a-t-il entrainé dans le champ littéraire ? Ce séminaire, qui prolonge le séminaire de l’année passée consacré à la « Responsabilité de l’écrivain », se propose d’explorer le rapport entre la guerre et la littérature selon deux perspectives, d’une part les débats internes qui agitent les écrivains, d’autre part la place de la littérature dans la société (publics, critiques, institutions).
Après la guerre, en effet, un vaste débat interroge le rôle de la littérature dans le monde, au sein de la NRF comme chez des auteurs aux orientations diverses, pacifistes, nationalistes, libertaires, catholiques, communistes, partisans d’une littérature « pure ». Les modèles culturels antérieurs, et parfois les fondements mêmes de la civilisation occidentale, sont profondément remis en question. Quelles « mobilisations » de la littérature sont-elles alors envisagées ? Et comment une certaine littérature héritière du symbolisme peut-elle encore maintenir son autonomie et sa distance à l’égard des engagements ? Ne faut-il pas, à la manière des surréalistes, réinventer le langage, ou bien, à la suite de Romain Rolland et Roger Martin du Gard, renouveler le récit réaliste ?
La guerre transforme à la fois la production littéraire et sa réception. Avec la guerre, se détache un avant et un après dans le parcours des écrivains ou des œuvres. Quel rôle joue par exemple la guerre dans l’écriture de la Recherche proustienne, ou dans l’œuvre de Barrès ? La césure de 14-18 modifie aussi l’horizon d’attente du public et l’appréciation critique des œuvres. Qu’attend-on des écrits intimes : leur « égotisme » les déprécie-t-il au profit du témoignage alors en plein essor ? Selon quels critères les prix littéraires et les académies récompensent-ils désormais les œuvres ? Nous espérons mesurer ainsi par des approches méthodologiques diverses, la recomposition du champ littéraire des années 1920 à la suite du bouleversement produit par la guerre.
Les séances du séminaire, ouvertes à tous, se tiendront dans la salle 1 du Collège de France, les vendredi suivants de 10 h à 12 h :

31/01/2014 Hélène Baty-Delalande (Université Paris Diderot-Paris VII) : « Comment "se désintéresser" ? Martin du Gard et les "petites histoires" du romancier ».

07/03/2014 Marc Crepon (ENS/CNRS) : « "L'épreuve de la haine", une lecture de Romain Rolland ».

28/03/2014 Philippe Chenaux (Pontificia Università Lateranense) : « "Politique d'abord"? L'après-guerre des écrivains catholiques ».

16/05/2014 Vital Rambaud (Paris Sorbonne et Paris Sorbonne Abu Dhabi) : « Barrés chroniqueur de la Grande Guerre ».

23/05/2014 Sophie Basch (Paris IV) : « Proust et l’Art nouveau : malentendu ? ». Cette séance aura lieu de 10h à 12h, à la salle Pasteur de l’École normale supérieure, 45 rue d’Ulm, 75 005 Paris.
Modérateur : Alexandre Gefen.

06/06/2014 Nicolas Beaupré (Université Blaise Pascal, Clermont-Ferrand) : « Les prix littéraires et la légitimation de l'écriture combattante : quelques pistes de recherches (France et Allemagne 1914-1918) ».