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Séminaire de Gisèle Berkman : Blanchot et

Séminaire de Gisèle Berkman : Blanchot et "Les Juifs" (Paris)

Publié le par Université de Lausanne (Source : Gisèle Berkman )

Gisèle Berkman, séminaire "Blanchot et "les Juifs"
Collège International de philosophie
18h30-20h30
Ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche (MESR), 25 rue de la Montagne Sainte Geneviève, 75005, Paris.

Inscription obligatoire : 2 jours avant aux liens ci-dessous

 

Lun 16 oct, https://form.jotformeu.com/71214146794356
Lun 6 nov, https://form.jotformeu.com/71213750194350
Lun 20 nov, https://form.jotformeu.com/71213981394358
Lun 27 nov, https://form.jotformeu.com/71213655394356
Lun 4 déc, https://form.jotformeu.com/71213662694357
Lun 11 déc, https://form.jotformeu.com/71213840194350
Lun 15 janv, https://form.jotformeu.com/71214361894356
Lun 22 janv, https://form.jotformeu.com/71213861594357

 

L’intitulé volontairement provocant de ce séminaire fait référence à un livre fameux de Jean- François Lyotard, Heidegger et « les juifs », à ceci près que nous rétablissons la majuscule, pour des raisons qui seront explicitées. Il ne s’agit en aucun cas de reprendre l’analogie parfois rencontrée entre Blanchot et Heidegger, mais précisément de la dissoudre. Car, de même qu’il est faux de prétendre que le rapport de Blanchot à ce que l’on appela longtemps « la question juive » soit analogue à celui de Heidegger, on ne saurait faire peser éternellement sur lui le poids des années d’extrême droite, et des articles antisémites écrits à cette époque. Et il est tout aussi fallacieux d’appliquer à Blanchot ce que lui-même formulait à l’encontre du penseur allemand, dans une longue note des Intellectuels en question (1984) : « Il y a eu corruption d’écriture, abus, travestissement et détournement du langage. Sur lui pèsera dorénavant un soupçon ». Une mutation discrète mais décisive s’amorce dès les références à Kafka, Freud, Thomas Mann, dans les chroniques littéraires que donne Blanchot au Journal des débats, de 1941 à 1944.

À la question : « Comment Blanchot sort-il du discours de l’extrême droite maurrassienne et de tout ce que ce discours entraîne avec lui d’idéologie nationale et de haine antisémite ? », on répondra : « Par la littérature, par le dégagement que son idée et sa pratique comportent ». La littérature, telle que Blanchot n’a cessé d’en défendre l’idée pendant plus d’un demi- siècle, est indissociable chez lui d’une affiliation secrète puis de plus en plus explicite à la cause du peuple juif entendu comme Peuple du Livre, voué à l’écrit, mais aussi à l’exil et à ce qu’il nomme le dehors. C’est ainsi que Blanchot, progressivement, réinvente ce qu’il est convenu d’appeler la « pensée juive », forgeant en quelque sorte, le mythe d’un peuple sans mythe, comme secrètement délié de la souveraineté de l’Un. Position singulière, hautement hétérodoxe, et qui ne saurait en aucun cas constituer une répétition de celle de Levinas.

 

Intervenants :

Marc Goldschmit (Institut des Hautes études en psychanalyse), 4 décembre 2017.

Danielle Cohen-Levinas (Université Paris-Sorbonne), 15 janvier 2018.

Michael Holland (St Hugh's College, Oxford), 22 janvier 2018.