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Séminaire de Gisèle Berkman au Collège International de philosophie:

Séminaire de Gisèle Berkman au Collège International de philosophie: "La pensée à l'oeuvre"

Publié le par Jean-Louis Jeannelle (Source : Gisèle Berkman)

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Gisèle BERKMAN

"La pensée à l'oeuvre: écritures de la pensée,des Lumières à l'extrême contemporain" (II)

18h30-20h30

Salle JA01,Carré des Sciences, 1 rue Descartes, 75005 Paris

Lun 9 et23 mars, Lun 6 avr, Lun 4 et 25 mai, Lun 8, 15 et 22 juin


L'objet du séminaireest cette «écriture de la pensée» qui se déploie, sous des formes diverses, du tournantdes Lumières à l'«extrême contemporain». Qu'est-ce qui pousse certains écrivains-penseursà noter sur le vif illuminations, méditations, ruminations, éclairs ou «images de pensée»(Benjamin)? Cette enquête nous mène à la croisée de la littérature et de laphilosophie, àce point où celles-ci s'«entr'appellent» et se convoquent réciproquement. Pensée incarnée,voire «pensée dérobée» (Jean-Luc Nancy), la littérature figure des «gestes depensée»,des vitesses, des phrasés singuliers. Sur l'autre versant, il arrive que lephilosophe réfléchissel'invention à l'oeuvre dans son travail conceptuel, tienne journal de sa pensée (HannahArendt), se fasse écrivain, poète pensif (Michel Deguy). On croisera sans lesconfondre le propos du philosophe et l'entreprise de l'écrivainaux prises avec cette pensée qu'il s'agit d'enregistrer, denoter, d'inscrire, jusqu'aux limites, parfois, du représentable.

La premièreannée de ce séminaire a été consacrée à une historicisation des questions, menée à partir dutournant des Lumières, moment où les disciplines littéraire et philosophique seconstituent, et où la littérature comme telle se fait «cogito sensible». Cettedeuxième année sera consacrée à unetraversée nous menant du XIXe siècle à la modernité. Au XIXe siècle, les partages établis autournant des Lumières tout ensemble se consolident et se défont. Un espaceclinique se déploie, la littérature se faisantinvestigation sur ce qui empêche de penser et sépare la pensée d'elle-même. C'est la naissance de la psychologie, celleaussi de l'«inconscient cérébral» à laquelle Marcel Gauchet a consacré un livreimportant et discutable. La modernitéphilosophique et littéraire aurait-elle mis fin à cette représentation de l'intériorité,lui substituant cette «pensée du dehors» à laquelle Foucault a consacré untexte célèbre?Des textes de Bergson, Janet, Balzac, Hugo, Melville, mais aussi de Foucault, Blanchot,Levinas, Nancy, seront interrogés.

Intervenants:

   Lundi 23 mars:  Richard Rand: à partir du "Portrait ovale", de Poe.

-       Lundi 15juin:Michèle Riot-Sarcey : Walter Benjamin et l'expérience

-       Lundi 22 juin : Danielle Cohen-Levinas : la pensée du dehors