Colloque 10e édition de la Commémoration de SEMBENE Ousmane (2007-2017)
CASCEN (Communauté Africaine de Culture –Section Sénégal) - Daaray SEMBENE, MPI- Maison de la Pédagogie de l’Image - Gallé CEDDO Projects,- WARC (West African Research Center) - Université Assane SECK de Ziguinchor (UASZ)- Association Sénégalaise de la Critique Cinématographique (ASCC)- la Direction de la Cinématographie - la Direction du Livre et de la Lecture
Appel à communication
Colloque international
L’ŒUVRE DE SEMBENE OUSMANE AU CŒUR DE L’ACTUALITE
La littérature d’Afrique noire francophone a signé ses Lettres de noblesse approuvées à l’échelle internationale sans être perçue par la majorité du peuple africain confrontée à l’illettrisme.
L’œuvre littéraire de SEMBENE Ousmane, avec des titres comme Le Docker noir (1956), Ô Pays mon beau peuple (1957), Les Bouts de bois de Dieu (1960), Le dernier de l’empire (1981), forte de la riche production d’une quinzaine de textes, est lue à l’échelle internationale, traduite dans plusieurs langues et a fait l’objet d’un nombre important de travaux de recherche. Que pourraient prendre ou laisser les masses africaines de l’œuvre littéraire de Sembène Ousmane, telle est la question que nous pourrions tous nous poser, à l’heure de la 10e édition de la commémoration de sa disparition.
Le rôle et la fonction de l’œuvre littéraire et filmique de SEMBENE Ousmane dans l’actualité : quelles ressources puiser aujourd’hui dans le champ de création de SEMBENE Ousmane pour rénover la production littéraire et cinématographique ?
Tel pourrait se formuler le thème du colloque prévu du 23 au 25 novembre 2017 à Dakar, en plein cœur des RECIDAK (Rencontres Cinématographiques de Dakar) (20-28 novembre 2017) pour permettre à tous et à toutes de revisiter de fond en comble l’œuvre de SEMBENE.
A l’occasion de la 10e édition de la commémoration de la disparition de SEMBENE Ousmane (2007-2017), les interactions entre littérature et cinéma dans le champ de création de l’écrivain-cinéaste seront analysées ; la source et l’originalité des adaptations dégagées, pour mettre ainsi en lumière l’actualité de l’œuvre de SEMBENE Ousmane, tout en mesurant sa place dans la production artistique du continent africain.
Dès la première heure, la littérature africaine s’est en effet engagée pour l’éveil de la conscience des masses africaines. Pour beaucoup, en Afrique francophone, anglophone ou lusophone, tout comme dans les Diaspora, le couple écrivain/ éveil de la conscience du peuple s’est mué en problématique de l’ « Engagement ».
De Massyla DIOP, auteur de Le Réprouvé (1921), premier roman d’Afrique noire francophone à Calixte BEYELA en passant par Alioune DIOP, Léopold Sédar SENGHOR, Ferdinand OYONO, Ahmadou KOUROUMA, Cheikh Hamidou KANE, Cheik Aliou NDAO, Aminata SOW FALL , Ken BUGUL, etc. ; les écrivain (e)s africain (e)s se sont approprié le contrat de création de SEMBENE Ousmane : « Etre plus près du réel et du peuple »
Pour mieux atteindre cet objectif social, politique et culturel, SEMBENE Ousmane (1er janvier 1923 –Marsassoum –Casamance, Sénégal) – 09 juin 2007 –Yoff- Dakar, Sénégal), a décidé de se tourner vers le cinéma, car « le cinéma est un moyen d’action politique » (Propos de Sembène Ousmane recueillis par Guy Hennebelle, in. Cinéastes d’Afrique noire. Guy HENNEBELLE et Catherine RUELLE « Cinémaction n° 3 », 1979, p. 123.).
Cette force en sensibilisation des consciences qui se dégage de l’œuvre cinématographique de SEMBENE Ousmane est confirmée par Paulin Soumanou VIEYRA « Mieux que les discours politiques ou les écrits des journalistes, les films de Sembène travaillent l’opinion dans le sens d’une prise de conscience sur la réalité africaine. Sembène Ousmane, cinéaste. Première période 1962-1971. Par Paulin SoumanouVieyra. Paris : Présence Africaine, 1972, p. 161.
Pour mieux atteindre l’entendement et « l’horizon d’attente » (Hans Robert Jaus) de son peuple, SEMBENE brise la barrière linguistique par une écriture littéraire habitée par la diglossie, qui fait coexister avec aisance des variétés linguistiques et il adapte lui-même ses œuvres littéraires écrites en français au cinéma, recourant souvent aux langues nationales, notamment le wolof.
SEMBENE Ousmane devient donc écrivain-cinéaste et s’engage en linguistique en mettant en place en 1975, avec Pathé DIAGNE, le premier journal en wolof de la presse écrite, sous le titre générique « Kaddu ». C’est ce même « Kaddu » la parole au peuple pour les défenses de ses devoirs et droits dont le « journaliste du peuple » fait la promotion auprès du paysan, victime d’un pickpocket dans le film Xala (1973) de SEMBENE Ousmane. Ainsi, avertit Paulin Soumanou Vieyra dans Sembène Ousmane, cinéaste. Première période 1962-1971, p.24 « Il ne se limite pas seulement à la littérature ou au cinéma, il s’occupe encore de linguistique avec ses amis, pour voir comment le ouolof, langue parlée par quatre-vingt pour cent de personnes au Sénégal, pourrait devenir langue de culture : (…). Il apporte avec son film Le Mandat en ouolof une première réponse à ce problème »
Les communications pourront dès lors privilégier plusieurs approches disciplinaires :
AXE I : SEMBENE Ousmane, l’homme et l’œuvre : perspectives historiques, politiques, biographiques. La genèse de l’œuvre, sa diversité générique et sa portée. SEMBENE Ousmane dans et par son œuvre. Les leçons d’une vie d’autodidacte, de travailleur, d’homme de Lettres et de cinéaste pour la jeunesse actuelle.
AXE II : SEMBENE Ousmane le Producteur et le Rebelle : une force innovante. Perspectives économiques, socioculturelles et idéologiques d’une création pour les peuples africains. Quels contextes, quelles conditions hier et aujourd’hui, de production littéraire et cinématographique, de distribution, de circulation et de promotion des produits artistiques africains ?
AXE III : Perspectives. SEMBENE Ousmane, un Héritage à sauvegarder à explorer et à pérenniser. Un Viatique dans le contexte actuel, pour les générations futures. Etat des lieux de l’héritage littéraire et filmique. La Symbolique du Patrimoine culturel de SEMBENE Ousmane dans la construction sociologique de l’Africain(e) : Infrastructures, Modalités, Ressources, etc.
Les communications, d’une durée de quinze minutes, devront être prononcées en français ou en anglais.
Envoyer un abstract de 250 mots et une mini-bio à Andrée-Marie DIAGNE-BONANE - mad_diagne@hotmail.com> ; Hadja Maïmouna NIANG - hadjamai.niang@univ-thies.sn
Avant le 31 août 2017
Secrétariat : Marie Aïda DIOP WANE
Commission organisation : Annie COLY
Commission communication : Fatou Kiné SENE
Commission financière : Madeleine Devès SENGHOR
Comité scientifique
Présidente : Andrée-Marie DIAGNE-BONANE, UCAD (Sénégal)
Vice-président : Samba GADJIGO – Mount Holyoke College (Massachusetts- Etats-Unis)
Alpha Amadou SY, Président CACSEN (Communauté Africaine de Culture –Section Sénégal) - Saliou MBAYE, Université de Dakar Institut Fondamental d’Afrique Noire (IFAN), Abdoulaye Elimane KANE, Université Cheikh Anta DIOP de Dakar (UCAD)- Justin OUORO, Université de Ouagadougou, Burkina Faso. - Maguèye KASSÉ, Université Cheikh Anta DIOP de Dakar - Samba GADJIGO, Mount Holyoke College (Massachusetts, Etats-Unis)- Penda MBOW, Université Cheikh Anta DIOP de Dakar- Hugues DIAZ, Directeur de la Cinématographie Sénégalaise- Ibrahima LO, Directeur du Livre et de la Lecture (Sénégal)- Malamine DIOUF, Directeur de la Bibliothèque de l’Université Gaston Berger de Saint-Louis- Françoise PFAFF, Howard Université (Etats-Unis)- Pape Samba DIOP, Laboratoire Equipe d’accueil 4395 LIS (Littératures, Idées et Savoirs), Université Paris EST (ex-Université Paris 12 Val-de-Marne)- Raphael NDIAYE, Président de la Fondation Léopold Sédar SENGHOR- Boubacar Buuba DIOP, Université Cheikh Anta DIOP de Dakar - Hadja Maïmouna NIANG- Université de Thiès – Directrice de Daaray SEMBENE, MPI - Ousmane SENE, Université Cheikh Anta DIOP de Dakar, Directeur du WARC – West African Research Center- Raphael LAMBAL, Université Assane SECK de Ziguinchor- Delph Kifouani, Université Gaston Berger de Saint-Louis- Sada NIANG – Université de Victoria (Canada), Claude Forest, Université de Strasbourg- Ibrahima WANE, Université Cheikh Anta DIOP de Dakar.