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Appels à contributions
Sciences et censure romaine au XVIIIe siècle

Sciences et censure romaine au XVIIIe siècle

Publié le par Bérenger Boulay (Source : Laurence Macé)

Appel à contributions pour la table ronde "Sciences et censure romaine au XVIIIe siècle" organisée dans le cadre du XIIe Congrès International des Lumières (Montpellier 2007)

Assiste-t-on à une redéfinition des rapports entre sciences et censure romaine au XVIIIe siècle, comme tendraient à l'attester la formidable vitalité des académies romaines sous le pontificat de Benoît XIV ou le « retrait », dans l'Index librorum prohibitorum de 1758, du paragraphe concernant les textes coperniciens ? Dans une optique interdisciplinaire, cette table ronde se propose de revenir sur la question historiographiquement controversée des rapports entre sciences et censure romaine au XVIIIe siècle à la lumière de deux faits nouveaux : le profond renouvellement à l'oeuvre dans l'histoire des sciences – à commencer par la notion même de « science » – d'une part et l'ouverture aux chercheurs des archives de l'Index et du Saint-Office d'autre part.

- d'un point de vue strictement monographique, on pourra étudier, lorsqu'elles sont conservées, les censures des textes fondamentaux de la modernité scientifique et s'interroger sur la manière dont les censeurs motivent la mise à l'Index ou, le cas échéant, la décision de surseoir à la condamnation de l'ouvrage.
- dans une perspective d'histoire sociale et institutionnelle, on pourra s'intéresser aux hommes des congrégations (censeurs, qualificateurs, consulteurs, secrétaires et cardinaux …), à leur formation et à leurs compétences en matière scientifique, aux rapports qu'ils entretiennent avec les académies romaines instituées par Benoît XIV dans les années 1740
- du point de vue de l'histoire des idées, on pourra se pencher sur les critères herméneutiques et épistémologiques à l'oeuvre dans les censures. Quel demeure le poids de la scolastique ? Les catégories propres aux censeurs et l'épistèmé nouvelle sont-elles irréductibles et l'analyse des censeurs imperméable aux représentations propres aux Lumières ?
- du point de vue politique, on se demandera comment interpréter l'attention de Rome pour les doctrines scientifiques modernes et quelle dimension sociale revêt la mise à l'Index d'Algarotti, de l'Encyclopédie ou des principales oeuvres philosophico-scientifiques des Lumières (La Mettrie, Helvétius, d'Holbach).
- du point de vue littéraire enfin, quelle est l'attitude des institutions et du personnel romain à l'endroit des genres plus ou moins nouveaux (traités, romans, dialogues) véhiculant au XVIIIe siècle les idées scientifiques ? la forme adoptée par les philosophes pour donner chair à leurs idées joue-t-elle un rôle dans la condamnation dont celles-ci sont l'objet ?

Dans une perspective comparatiste, une ou deux communications portant sur d'autres types de censure (France, Espagne, Etats italiens…) ou sur des phénomènes de réception (XVIIe-XIXe siècles) pourront être accueillies.

Les propositions de communication peuvent être adressées à Laurence Macé-Del Vento (laurence.mace@laposte.net).
Date limite : 18 mars 2007.