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Savoir les marges : la recherche-création en contextes de marginalités (Univ. du Québec à Montréal)

Savoir les marges : la recherche-création en contextes de marginalités (Univ. du Québec à Montréal)

Publié le par Marc Escola (Source : Nicholas Dawson)

Savoir les marges : la recherche-création en contextes de marginalités

Colloque interdisciplinaire organisé par

Nicholas Dawson et Marie-Claude Garneau, sous la direction de Martine Delvaux.

10 avril de 9h30 à 17h00
11 avril de 13h15 à 17h00
Université du Québec à Montréal
Pavillon Président-Kennedy, local PK-1140
201 Avenue du Président-Kennedy, Montréal

 

Dans le cadre de ce colloque, nous souhaitons aborder la question de la recherche-création en arts et en littérature, dans des contextes de marginalités. Avec l’objectif de mettre fin au binarisme et aux rapports de domination entre la recherche et la création, il s’agit d’investiguer les potentialités de la recherche-création lorsqu’elle est menée par des personnes issues de groupes minorisés ou qui s’intéressent à différents types de marginalités. 

Si la recherche-création « se caractérise principalement par une pratique à travers une réflexion critique, elle-même introduite dans le processus créatif » (Quéinnec, 2012, p. 205), elle est aussi « appelée en raison de sa jeunesse et de son caractère novateur et transdisciplinaire, à embrasser le plus large possible, dans un esprit favorisant à la fois les réflexions concertées et les transferts de connaissance entre domaines qui paraissent trop souvent éloignés les uns des autres » (Landry, à paraître, p. 14). Approche du dialogue, de la mobilité et de la « non-systématicité » (Delacourt et al., 2016, p. 17), elle est aussi une « discipline transartistique en construction » (Landry, p. 16) qui rend possible la remise en question des catégories traditionnelles des institutions : « perturbant le cloisonnement et la hiérarchisation des espaces de production du savoir, elle participe à la déstabilisation des instances disciplinaires en tant que lieux de pouvoir » (Delacourt et al., 2016, p. 19). Il s’agit donc d’un espace de liberté, d’échange et de rencontres ayant le potentiel d’ébranler le milieu académique qui tend parfois à le marginaliser. C’est sur cette position que nous misons : la marginalité souligne le savoir situé (Haraway, 2007; Harding, 2003) à partir duquel s’engagent les artistes et chercheurs/chercheuses qui, préoccupé.e.s par les expériences subjectives et politiques, entretiennent un rapport sensible à l’art et au savoir, rapport qui influence les méthodologies, les théories, les épistémologies et les esthétiques de leur travail. Nous croyons alors que la recherche-création devient l’espace privilégié des personnes marginalisées et minorisées, ainsi que de celles qui favorisent une posture de marginalité entre autres en adoptant des démarches et des épistémologies alternatives (féministes, queer, subculturelles, multilingues, décoloniales, postcoloniales, etc.).

Nous entendons par « personnes marginalisées et minorisées » des personnes non-hétérosexuelles, non-blanches et qui, par leurs intersections (Crenshaw, 1989; Dorlin, 2008; Hill Collins, 2000), ne profitent pas des privilèges dominants (de genre, de couleur, de classe, etc.). Ainsi, leur travail en recherche-création leur permettrait d’adopter une « posture de marginalité » qui, à l’instar de bell hooks, engage dans une résistance : « true speaking is not solely an expression of creative power ; it is an act of résistance, a political gesture that challenges politics of domination that would render us nameless and voiceless » (1988, p. 8). Dès lors, nous sommes également intéressé.e.s par le point de vue de personnes qui, malgré leur appartenance aux groupes dominants, s’intéressent aux marginalités et dont les perspectives choisies de leur travail en recherche-création leur permet de se décentrer. Ainsi, il s’agit de démarches qui impliquent un « positionnement décentré d’énonciation et d’interrogation du savoir […] en proposant des modèles de résistance et une autre description des mondes vécus » (Bentouhami-Molino, 2015, p. 11).

 

PROGRAMME

10 avril

9h30 – 10h00 : Accueil et mot de bienvenue
Nicholas Dawson (Université du Québec à Montréal) et Marie-Claude Garneau(Université d’Ottawa)
Mot de bienvenue et introduction 

10h00 – 11h30 : Altérer | Décaler
Panel présidé par Joëlle Rouleau (Université de Montréal)

Alex Noël (Université Laval)
« Une poétique de l’écart : réflexion sur l’écrivain homosexuel »

Jonathan Sardelis (Université du Québec à Montréal)
« La subjectivité queer peut-elle s’épanouir dans la recherche-création en milieu universitaire? »

Nicholas Giguère (Université de Sherbrooke)
« Écrire dans un système straight »

Discussion 

11h30 – 13h30 : Dîner

13h30 – 15h00 : Performer | Inventer
Panel présidé par Pierre-Luc Landry (Collège militaire royal du Canada)

Faye Mullen (Université du Québec à Montréal)
« Histoire.s du mur : architecture intersectionelle »

Véronique Bachand (Université du Québec à Montréal)
« Six mois à l'Île Verte : une recherche-création en forme de récit de voyage »

Martine Delvaux (Université du Québec à Montréal)
« Douloureuses chroniques »

Discussion 

15h00 – 15h15 : Pause

15h15 – 16h45 : Intervenir | Changer
Panel présidé par Angélique Willkie (Université Concordia / Université du Québec à Montréal)

Andrée Sophie Cabot (Université du Québec à Montréal)
« Collaborer par l’art pour retracer l’invisible »

Pénélope Langlais Oligny (Université du Québec à Montréal)
« Écrire à partir de voix marginalisées : la collecte de parole en recherche-création »

Pauline Goutain, Lorraine Palardy et Mélissa Sokoloff (Les Impatients)
« Travailler au sein des Impatients : une expérience de déconstruction/reconstruction »

Discussion

16h45 – 17h00 : Clôture de la journée
Un 5 à 7 est prévu dans un bar à proximité du pavillon.


11 avril 

13h15 – 13h30 : Accueil

13h30 – 15h00 : Résister | Lier
Panel présidé par Dominique Bourque (Université d’Ottawa)

Stéphane Martelly (Université Concordia)
« Créer depuis le lieu de ce silence. Possibilités et impossibilités de la marge en création »

Wina Forget (Université du Québec à Montréal)
« Corps émeutier, corps en marge : une recherche-création ancrée dans la classe populaire »

Karine Rosso (Université de Sherbrooke)
« Penser la recherche-création avec Gloria E. Anzaldúa »

Discussion

15h00 – 15h15 : Pause

15h15 – 16h45 : Situer | Nommer
Panel présidé par Martine Delvaux (Université du Québec à Montréal)

Florian Grandena (Université d’Ottawa) et Pierre-Luc Landry (Collège militaire royal du Canada)
« La guerre est dans les mots et il faut les crier : nommer nous-mêmes ce qui nous fait violence »

Jamie Wilson Goodyear (Université du Québec à Montréal)
« Co-curating queer stories: an autoethnography on the creation of the exhibition Témoigner pour Agir »

William Jacomo-Beauchemin (Exeko) et Noémie Maignien (Université du Québec à Montréal)
« Recherche, institutions culturelles et marginalité : observer et expérimenter les hybridations »

Discussion

16h45 – 17h00 : Mot de la fin

17h00 – 19h00 : Vin d’honneur

***

Pour lire l'appel à communications à l'origine de ce colloque, cliquez ici.

Avec le soutien de Figura Centre de Recherche, de la Faculté des arts de l'UQAM, de l'Aedepa Uqam et de l'AFÉA.

Comité scientifique : Dominique Bourque (Université d'Ottawa), Nicholas Dawson (UQAM), Martine Delvaux (UQAM), Marie-Claude Garneau (Université d'Ottawa), Angélique Willkie (Université Concordia / UQAM).