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S'écrire Chloé Delaume, dossier Komodo 21 n°6

S'écrire Chloé Delaume, dossier Komodo 21 n°6

Publié le par Olivier Belin (Source : Florence Thérond)

 

Komodo 21, dossier nº6 : S’écrire Chloé Delaume

 

(A. Pibarot et F. Thérond, dir.)

 

Référence bibliographique : Komodo 21, vol. 6, 2017 : S’écrire Chloé Delaume, Centre de recherche RIRRA 21 (« Représenter, inventer la réalité du Romantisme à l’aube du XXIe siècle »), équipe d’accueil 4209, 2017.

 

Ce sixième dossier de la plateforme d’édition électronique Komodo 21 est consacré à l’activité créatrice de Chloé Delaume, qui frappe par la richesse et la multiplicité des espaces médiatiques investis. L’identité qui en découle est elle-même plurielle : l’écrivaine est aussi éditrice, performeuse, chroniqueuse, musicienne, chanteuse, mais avant tout « personnage de fiction » : « Je m’appelle Chloé Delaume. Je suis un personnage de fiction. Je le dis, le redis, sans cesse partout l’affirme ». De son vrai nom Nathalie Dalain, née à Versailles le 10 mars 1973, mais d’origine franco-libanaise, elle est témoin à l’âge de dix ans du meurtre de sa mère par son père et du suicide de celui-ci. Marquée par ce drame familial, elle écrit pour maîtriser sa propre histoire. Son nom d’écrivaine est bien plus qu’un simple pseudonyme : Chloé Delaume est née de la littérature puisqu’elle porte le prénom de l’héroïne de L’Écume des jours de Boris Vian et que son patronyme est emprunté à Antonin Artaud. En des temps où la notion d’autofiction est fréquemment utilisée par les journalistes sans contenu réel ou mise au service de l’étalage de l’intimité et des règlements de comptes personnels, Chloé Delaume a adopté un éthos qui met cette pratique au service de la libération des personnes. Chez elle, l’autofiction se fait subversive, devient un geste politique dénonçant l’uniformisation galopante et l’avènement d’une fiction collective aliénante engendrée par les médias de masse.

Quand elle parle de ce que d’autres appelleraient son œuvre, elle utilise les termes laboratoire, chantier ou expériences. Ses productions artistiques constituent un ensemble dont on ne peut que constater l’ouverture, la pluralité, le caractère polymorphe. Elles témoignent volontairement d’une démarche, plus encore que de son aboutissement. « Je fais des tentatives, je ne suis pas dans l’œuvre, juste dans la recherche », lit-on dans le bref essai S’écrire mode d’emploi. Une place y est souvent laissée pour le lecteur et une place grandissante dans les plus récents chantiers. Des pans entiers de l’activité créatrice de Chloé Delaume à travers les performances, les différentes versions de son site, les interventions de chroniqueuse, le travail lié aux médias officiels comme alternatifs, ne se laissent pas assigner une place. Il y a toujours quelque chose de l’ordre de la profusion, du débordement même si tout est relié, si tout prend sens, mais d’une façon radicalement contemporaine, selon des échos, des rhizomes.

Les différents travaux ici présentés montrent tous à quel point la pratique de la littérature chez Chloé Delaume est nouvelle et originale. Chez elle l’authenticité rejoint l’expérimentation et ne recule devant aucune nouvelle piste. Tout est susceptible d’être dépassé, renversé, selon une conception de l’écriture comme exploration incessante de tous les possibles, à l’intérieur d’un genre, d’un support ou en les croisant, intégrant l’altérité, la collectivité, l’humour.

S’écrire Chloé Delaume 

6 | 2017

Textes réunis par Annie Pibarot et Florence Thérond

1. Présentation

Annie Pibarot et Florence Thérond

2. Anaïs Guilet

Donner corps à la fiction : les performances littéraires de Chloé Delaume

3. Anne Roche

Chloé avec les vampires

4. Marika Piva

« Donner à sa vie une forme inédite » : morphologie du carrefour et du basculement chez Chloé Delaume

5. Dawn Cornelio

De Nathalie Dalain à Chloé Delaume : qui est qui ?

6. Annie Pibarot

La quête de l’origine et la sortie du cycle autofictionnel

7. Florence Thérond

« J’ai fait le deuil de moi, oui, le deuil de moi-même » : la maladie de la mort dans Eden matin midi et soir

8. Chloé Delaume et Thierry Guichard, « Naître dans la fiction » (transcription d’extraits de l’entretien du 5 novembre 2014)

9. Chloé Delaume, lectures

 

 

Responsable : Florence Thérond (Paul-Valéry Montpellier)

Url de référence : http://komodo21.fr/category/secrire-par-dela-le-papier-loeuvre-autofictionnelle-de-chloe-delaume/

Adresse : Université Paul Valéry Montpellier 3, Route de Mende, F-34000 Montpellier