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Rousseau : lectures contemporaines en philosophie politique (II)

Rousseau : lectures contemporaines en philosophie politique (II)

Publié le par Laurent Zimmermann (Source : Jean-Patrice Courtois)

Rousseau : lectures contemporaines en philosophie politique (II)


Mercredi 25 mars 2009 9h30-17h30

Salle des Actes Université de Bordeaux 3

Journée d'étude organisée par l'EA LNS (Lumières, Nature, Société) et l'Institut Universitaire de France (IUF)



Plus qu'aucun grand philosophe peut-être, Rousseau a fait l'objet d'interprétations contradictoires et de jugements ambivalents. Les hommes du XIXe siècle ont idolâtré ou honni un Rousseau tantôt démocrate tantôt aristocrate, tantôt conservateur tantôt anarchiste, pourfendeur de l'ordre ancien, modéré, voire contre-révolutionnaire. La gauche elle-même reste profondément divisée sur l'héritage de l'idole : salué par Louis Blanc, avant Jaurès, comme le roc sur lequel s'échoua l'Ancien-Régime et le véritable précurseur du socialisme, Rousseau est l'objet des imprécations de Proudhon contre le pire ennemi de la République et du peuple, fossoyeur des libertés et ennemi du prolétariat. Haï par la droite catholique, royaliste et nationaliste (jusqu'à Barrès, Maurras et L'Action française), objet de ferveur pour de grands hommes de la IIIe République, Rousseau est sans conteste un point de cristallisation du débat politique français. Pour le meilleur ou pour le pire, le citoyen de Genève irrigue la légende démocratique en France : rousseaulâtrie et rousseauphobie (celle des camelots du roi) se heurtent encore lors des commémorations violentes du bicentenaire de sa naissance en 1912. Un siècle plus tard, ce temps est-il révolu ? Faut-il considérer qu'après l'époque des luttes partisanes qui prirent en otage l'auteur du Contrat social et firent de son oeuvre leur champ de bataille, le XXe siècle serait celui de la critique érudite, enfin délivrée des passions révolutionnaires et du fardeau de l'idéologie ? Contre cette vision illusoire d'une transposition de la polémique politique à la controverse savante, cette journée entend mettre en lumière les usages idéologiques de la philosophie politique de Rousseau dans le débat contemporain. Plutôt que d'étudier sa réception ou de proposer une historiographie de son commentaire, il s'agira d'en cartographier les usages dans les théories politiques et juridiques actuelles.

Céline Spector



Mercredi 25 mars 2009


Matinée – 9h30-12h

Présidence : Jean TERREL


9h30 C. Hesse (UC Berkeley),

Lire Rousseau sous la Révolution française

10h15 Ph. Raynaud (Paris II, I.U.F.),

Rousseau dans la pensée juridique française

11h Pause café

11h15 S. Audier (Paris IV, I.U.F.),

Rousseau en France : de la critique libérale à l'interprétation républicaine ?


Après-midi –13h30-17h30

Présidence : Céline SPECTOR

13h30 C. Girard

Rousseau et la démocratie délibérative : débat public et légitimité

14h15 I. Aubert,

Rousseau dans la reformulation du projet critique

15h Pause café

15h15 C. Spector (Bordeaux 3, I.U.F.),

Rousseau dans la pensée féministe

16h Discussion générale



Contact : Céline Spector (spectorceline@yahoo.fr)

UFR de Philosophie – Université de Bordeaux 3

Domaine Universitaire – 33607 Pessac Cedex