La pensée de Rousseau donnera lieu à de multiples interprétations et commémorations. Pour éviter les répétitions et les hommages convenus, il s’agira de réfléchir sur le projet de l’auteur à l’aune de la modernité et des promesses plus ou moins tenues des Lumières. Rousseau est à la fois un partisan des Lumières et un critique de celles-ci. Il veut retrouver «l’homme de l’homme» à partir de l’homme naturel. Ce projet radicalement humaniste repose sur l’idée d’une éducation et d’une émancipation du genre humain. Dès l’énoncé d’une telle entreprise un bon nombre d’oppositions apparaît. La pensée de J. de Maistre est à cet égard révélatrice : peut-on prétendre à cette émancipation prométhéenne de l’humanité ?
En somme cette journée demanderait à des spécialistes de l’oeuvre de mettre à distance la pure érudition pour faire vivre Rousseau dans ses espoirs et ses contradictions qui sont aussi les nôtres aujourd’hui : l’éducation reste, pour nous, par exemple un idéal mais sommes-nous encore certains de notre toute-puissance ? La thèse d’une émancipation par la raison n’est-elle pas à repenser à partir de la critique du monde technique effectuée par l’Ecole de Francfort ? C’est en définitive l’idée de perfectibilité chère à Rousseau qu’il conviendra d’interroger.
Pour cette journée plusieurs intervenants seront présents :
- Ghislain Waterlot, Professeur à l’Université de Genève
- Paul Audi, écrivain et philosophe, spécialiste de Rousseau
- Michaël Kohlhauer, Professeur de Littérature, LLS
- John Rogister, membre de la Royal Historical Society et enseigne à l'université de Durham.
- Thierry Ménissier , Professeur de philosophie, UPMF – Grenoble 2
- Céline Bonicco, Maître de conférences, Philosophie, Ecole d’Architecture Grenoble