Mariages et procès autour de la Place Maubert: l'intrigue est du dernier bourgeois
Après Sorel et Scarron, Furetière s'adonne aux joies ambiguës de "l'anti-roman" (les trois "romans comiques" du XVIIe siècle sont à lire comme un exact triptyque, et le début d'une collection qui réunirait tous les romans impossibles de Diderot à Perec).
Marine Roy-Garibal (Paris IV) donne ici le texte de l'édition de 1666 dans une ponctuation conforme à l'original, assorti d'un lexique particulièrement complet. Son introduction met notamment en relation le projet romanesque et l'entreprise lexicographique de celui qui est d'abord pour nous l'auteur du "Dictionnaire universel" (à lire peut-être lui-même comme un roman?).
Le dossier propre aux nouvelles éditions GF-Flammarion (près de 60 p. assez denses) offre quantité de documents à peu près introuvables sur la doctrine du roman héroïque (extraits de Scudéry, Huet, etc), sur la crise du romanesque de Sorel à Furetière (extraits de "La maison des jeux", "De la connaissance des bons livres", et du "Berger extravagant" de Sorel, qui forme le pendant français de "Don Quichotte"), ainsi qu'une précise mise au point sur la satire.