Colloque Rhétoriques du masque : les femmes écrivains et le travestissement textuel (1500-1940) Université de Montréal, 15-16 mai 2009 Responsables : Jean-Philippe Beaulieu et Andrea Oberhuber, Département des littératures de langue française, Université de Montréal Les divers masques qu'ont portés les femmes d'expression française désireuses d'accéder à la parole publique et, surtout, à la pratique scripturaire, pendant la période d'émergence de l'écriture au féminin se situant entre le début de la Renaissance et la fin de l'entre-deux-guerres, nous invitent à une réflexion approfondie sur les manifestations textuelles de ces « mascarades ». Dans une perspective strictement littéraire, la rencontre qui se tiendra à l'Université de Montréal vise à cerner les postures rhétoriques ayant permis aux auteures d'investir des formes littéraires convenues, d'y moduler leur voix, au féminin ou au masculin (voire au neutre), d'imaginer des identités autres et parfois plurielles. On sait en effet que, historiquement, l'accès à l'écriture engage le sujet d'énonciation féminin à se positionner face aux enjeux identitaires, discursifs et scripturaires de son temps. Ce positionnement s'exprime à travers un jeu complexe de renvois (auto)référentiels qui masquent le visage du locuteur autant qu'ils le révèlent. Chaque époque semble avoir privilégié des artifices de mise en scène bien particuliers (évoquons, à titre d'exemples, la pseudonymie et la ventriloquie) permettant à certaines femmes auteures de se représenter en écrivain. L'objectif du colloque est de mettre en lumière le façonnement des voix et des visages, des corps et des identités, de façon à poser les fondements d'une histoire du travestissement textuel au féminin, de la naissance de la modernité jusqu'au modernisme. Propositions de communication (300 mots) à soumettre au plus tard le lundi 30 juin 2008. Contact : Jean-Philippe Beaulieu (jean-philippe.beaulieu@umontreal.ca)