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Revues Comicalités,

Revues Comicalités, "La bande dessinée : un art sans mémoire ?"

Publié le par Marielle Macé (Source : Benoît Berthou)

Revues Comicalités

http://www.revues.org/8486

La revue Comicalités. Études de culture visuelle, qui est actuellement enconstruction sur le portail revues.org, sera active en mars prochain. Consacréeà la bande dessinée, et disposant d'un comité scientifique composé de spécialistes(voir ci-dessous), elle adoptera le mode de la publication continue et nesera pas organisée par numéro, mais par « sections » qui resterontactives et seront donc à même d'accueillir de nouveaux articles pendant plus d'unan. Durant cette durée, les appels à communication resteront « ouverts »et nous publions donc aujourd'hui une nouvelle version de « La bandedessinée : un art sans mémoire ? » (thème du colloque des 10 et11 juin 2010 organisé par les universités Paris 10 et Paris 13). Nousserions en effet enchanté de voir de nouveaux articles rejoindre les travauxexposés lors du colloque (l'ensemble de ces textes faisant l'objet d'une évaluationanonyme par deux chercheurs) et signalons que de nouveaux appels verront bientôtle jour (notamment, en mars, « Bande dessinée et autobiographie »).

Plus d'informations :

Fondateur et directeur : Benoît Berthou,benoitberthou@orange.fr

La bande dessinée : un « art sans mémoire ? »

Quelest le mode d'inscription dans le temps de la bande dessinée ? La questionse pose puisque son système éditorial semble privilégier la mise au point de « nouveautés »susceptibles de prendre place dans une véritable « guerre des étals »1 et donner ainsi raison à Thierry Groensteen qui qualifie la bandedessinée d' « art sans mémoire » et affirme : « La bandedessinée est un art qui cultive volontiers l'amnésie et n'a pas grand souci deson patrimoine » 2. La série et le personnage, dont la longévitédépasse parfois celle de leur créateur, semblent incarner cette temporalitérelevant d'une loi du marché et transformant l'auteur en simple « repreneur »3. La bande dessinée relèverait donc pleinement de la logique d'industriesculturelles synonymes, selon Théodor Adorno, d'« anti-culture » carfondées sur la reprise et la mise au goût du jour de choses déjà produites plutôtque sur l'exploration des possibilités artistiques qu'elle offre.

Nousnous proposons d'interroger ce constat et d'aborder une dimension du « 9eart » qui semble tout sauf évidente : quelles valeurs et quellesformes acquièrent pour la bande dessinée l'inscription dans un passé ? Sil'on pose à l'inverse que le « 9e art » ne relève pas seulement du « consommable »et du « jetable », on peut s'intéresser aux initiatives visant àfaire de la bande dessinée le témoin privilégié d'une histoire de l'art et de l'évolutionde nos sociétés (comme, par exemple, dans le cadre d'expositions comme Vraoum !), mais également aux efforts deprofessionnels de la chaîne du livre (éditeurs, libraires ou bibliothécaires)pour administrer des collections ou faire valoir un « fonds »proposant des oeuvres remontant aux origines de la « Franco-Belge »(voire au-delà) ou issues d'autres horizons. On peut aussi citer les créationsd'auteurs faisant de l'inscription dans le temps (que celui-ci prenne la formed'une histoire ou d'une mémoire) l'instrument d'une autre pratique et vision du« 9e art ».

L'ensemblede ces réflexions constituera la matière des deux premières « sections »de Comicalités.

- « La bande dessinée :quel patrimoine ? » se propose d'interroger l'inscription du neuvièmeart dans le temps des diverses institutions et industries culturelles (édition,bibliothèque, archives, musée…) qui la prennent en charge. Des articles portantsur le livre de poche ou les notions de classique et de canon sont d'ores et déjàen phase de prépublication.

- « Création et histoire duneuvième art » entend interroger la forme et la fonction du passé au seinde la création de bande dessinée. Des articles portant sur la série Spirou, le rapport au temps des éditeurs« alternatifs » ou le rapport entre histoire et politique dans Persepolis sont d'ores et déjà prévus, maisnous sommes tout à fait prêts à accepter d'autres contributions.

Nousproposons à tous les contributeurs, quel que soit leur statut, de noussoumettre un texte d'environs 2000 signes (espaces compris) exposant : l'objetde l'intervention, le corpus ou le matériau sur lequel elle entend s'appuyer etindiquant les coordonnées de chaque auteur. Afin de garantir la qualité des débats,ces documents seront par la suite soumis de façon anonyme au comitéscientifique de la revue qui est composé de :

- GillesCiment (Cité Internationale de la Bande Dessinée et de l'image, directeur)

- ThierryCrépin (Université Versailles Saint-Quentin, chercheur)

- JacquesDürrenmatt (université Toulouse-Le Mirail, professeur des universités)

- PierreFresnault-Deruelle (université Paris 1, professeur des universités)

- Jean-PaulGabillet (Université Bordeaux 3, professeur des universités)

- ThierryGroensteen (École Européenne Supérieure de l'Image, enseignant-chercheur)

- BertrandLegendre (université Paris 13-Nord, professeur des universités)

- ÉricMaigret (université Paris 3, professeur des universités)

- PascalOry (Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, professeur des universités)

- BenoîtPeeters (Les Impressions Nouvelles, chercheur habilité à diriger des recherches)

- ThierrySmolderen (École Européenne Supérieure de l'Image, enseignant-chercheur)

- EmmanuelSouchier (université Paris 4-Sorbonne, professeur des universités)

Cespropositions doivent être transmises par voie électronique avant le 1ermars 2011 à l'adresse suivante :

benoitberthou@orange.fr

1.Dossierparu dans Livres Hebdo, n°717.

2.ThierryGroensteen, La bande dessinée : un objet culturel non identifié, éditions de l'An 2, 2006, p. 67.

3.SergioHonorez, « Lifting d'un héros : le cas Spirou », dans L'étatde la bande dessinée,Les Impressions Nouvelles, Liège, 2009, p. 120.