Revue
Nouvelle parution
Revue de lectures et d'études vallésiennes. Autour de Vallès.

Revue de lectures et d'études vallésiennes. Autour de Vallès.

Publié le par Marc Douguet (Source : Les Amis de Jules Vallès)

Référence bibliographique : Revue de lectures et d'études vallésiennes. Autour de Vallès. Les ateliers de Clio. Ecritures alternatives de l’histoire (1848-1871), n°47, sous la direction de Jean-Marie Roulin et Corinne Saminadayar-Perrin, 2017, Les Amis de Jules Vallès - Université de Saint-Étienne, 414 pages. EAN13 : 0763779.

 

 

Présentation

Le siècle de l’histoire a deux visages. Le premier, conquérant et novateur, est à l’image des élans intellectuels qui marquent la Restauration et la monarchie de Juillet : refondation de l’historiographie libérale puis romantique, triomphe du drame puis du roman historiques, foi sans limites dans le potentiel épistémologique et herméneutique de l’histoire. Le second porte les cicatrices des traumatismes de 1848 et 1851 : le sang de Juin et le coup d’État ruinent la confiance dans le progrès, l’intelligibilité du devenir, l’universalisme humaniste. Sous le second Empire, les grandes figures de l’historiographie romantique sont marginalisées, les lois sur la presse encadrent strictement toute forme de réflexion (fût-elle fictionnelle) sur l’histoire, cependant que le roman historique tend à s’industrialiser ou à se saturer de surexpositions esthétisantes.

Ce contexte politique et culturel désastreux, combiné à la crise idéologique qui marque la période, explique l’abandon ou la mutation des formes génériques et poétiques jusque-là dévolues à l’écriture de l’histoire. Point de démission ni d’aphasie pourtant, en une période où l’augmentation progressive du lectorat, l’expansion continue de la presse, l’essor des collections à bon marché offrent maintes possibilités inédites pour toucher un public élargi.

Écrivains et journalistes expérimentent sous le second Empire de nouvelles modes de saisie de l’histoire, en fonction des contraintes propres au support périodique, du caractère obsédant de certaines problématiques (notamment la violence révolutionnaire), mais aussi des interrogations nouvelles qui empoignent les contemporains : l’humanité est-elle actrice (au sens plein) de son propre devenir ? y a-t-il une réelle productivité de l’événement ? Dans la réflexion de Tocqueville, la Révolution se trouve effacée, tout entière contenue dans la centralisation progressive de l’État français dont elle n’est que l’aboutissement… Par ailleurs, la Seconde République a péri, comme sa sœur aînée, sous l’épée d’un Bonaparte, après la comédie politique des quarante-huitards réincarnant (en modèle réduit) « nos pères, ces géants » : à quoi bon chercher désormais les logiques d’une histoire indéfiniment circulaire et identiquement catastrophique ? En cause et en question : la possibilité même d’écrire une histoire dont le sens se dérobe (et qui elle-même échappe).

TABLE DES MATIERES

Corinne Saminadayar-Perrin, « Introduction»

I. Détours

Filip Kekus, « Les Nuits d’octobre de Gérard de Nerval : une contre-épreuve de la propagande bonapartiste »,

Jean Rime, « Les desseins détournés de l’histoire dans la Sainte Russie de Gustave Doré »

Christine Pouzoulet, « Quinet et les Révolutions d’Italie (1848-1852) : “l’histoire de l’âme d’un peuple” »

Laure Demougin, « “Un vieux corsaire m’a narré un conte” : écrire l’avant dans la presse algérienne du XIXe siècle (1830-1880) »

Caroline Julliot, « Histoire anecdotique, histoire politique ? Husson dit Champfleury, érudit engagé »

Marta Caraion, « Les petits objets de l’histoire, ou l’hypothèse métonymique »

Olivier Ritz, « Michelet d’une Montagne à l’autre : écriture métaphoriques de l’histoire »

II. Anamorphoses fictionnelles

Laurent Angard, « Les détours de l’histoire : Les Quarante-cinq de Dumas [1847] »

Jean-Marie Roulin, « Les retours de l’histoire : Mademoiselle de la Seiglière de Jules Sandeau [1847] »

Marie-Ange Fougère, « Paul de Kock, “auteur historique” »

Julie Anselmini, « Pour une voixsingulière de l’histoire : le choix des mémoires fictifs dans Nanon de George Sand »

Manuela Mohr, « “Et si l’histoire plaisantait ?”. Le Horla, entre le rire et l’inquiétude »

Nicolas White, « La Débâcle de Zola : une fiction républicaine de la fin du second Empire »

III. L’histoire vue d’en bas

Olivier Chaïbi, « Comprendre la Révolution. Des écritures proudhoniennes de l’histoire sous la seconde République (1848-1852) »

Corinne Saminadayar-Perrin, « Clio réfractaire. L’histoire à l’envers dans l’œuvre de Jules Vallès (1857-1869) »

Igor Krtolica, « Les enquêtes et tableaux de Vallès, ou l’alliance avec les réfractaires »

Céline Léger, « Les Blouses de Vallès : violence historique et symbolique corporelle »

Arouna Coulibaly, « La vérité historique à l’épreuve de la création littéraire dans L’Insurgé de Jules Vallès »

Cécile Robelin, « Pour une histoire des émotions au printemps 1971 »

Varia.

Mourad Khelil, « Le Ventre de Vingtras. Nourritures terrestres et langagières dans la trilogie de Jules Vallès » [présentation de thèse]

Noé Marcoux, « Sophie Grangé : poétesse romantique révoltée, un feutre noir au front et des bottes aux pieds ! »

Michèle Audin, « La Polonie, tatan Mariou, Joséphine et quelques autres… »

Comptes rendus, parutions, nouvelles.

Comptes rendus et parutions.

- Olivier Ritz, Les Métaphores naturelles dans le débat sur la Révolution, Paris, Classiques Garnier, 2016  [Corinne Saminadayar-Perrin]

- Vincent Laisney, en lisant en écoutant. Lectures en petit comité, de Hugo à Mallarmé, Paris, Les Impressions Nouvelles, 2017 [Violaine François]

- Jules Vallès, Mémoires d’un révolté, éditions Paleo, 2017 [François Marotin]

- Noé Marcoux, Louis-Agathe Berthaut, bohème romantique et républicain, Bssac, Plein chant, imprimeur-éditeur, 2016 [Vincent Boucheron]

Nouvelles.

- Jules Vallès au Salon du Livre libertaire

- Table des matières des Cahiers naturalistes (n° 91, 2017)

- Hommage à Janine Bellet