Revue
Nouvelle parution
Revue d'histoire littéraire de la France, nº 5, sept-oct 2002

Revue d'histoire littéraire de la France, nº 5, sept-oct 2002

Publié le par Jean-Louis Jeannelle

Le n°5 (septembre-octobre 1002) de la Revue d'Histoire littéraire de la France porte sur : "La périodisation en histoire littéraire. Siècles, générations, groupes, écoles".

Contributions :

Jean-Claude Polet: "Périodisation et grands ensembles littéraires. Limites nationales et cohérences transversales." : "Si l'on considère que l'"Europe contemporaine" est décidément achevée et que cet achèvement culmine, en Europe, dans la constitution de l'Union européenne, il est clair que cela ne concerne pas que l'histoire générale, politique, sociale et économique. Cela touche également l'histoire de la culture, et, singulièrement l'histoire littéraire. Au moment où se vit - c'est aujourd'hui - cette mutation d'époque, il est naturel et nécessaire que la civilisation européenne récapitule son patrimoine littéraire. Le sens de cette tâche, confrontée à l'immensité de son champ et à la complexité de sa mise en oeuvre, trouve dans les ressources de l'anthologie une solution adéquate, prémices et ébauche d'une "Histoire translinguistique, en français, des littératures européennes dans leurs versions françaises", qui apparaît comme la formule nouvelle, décentrée par rapport aux traditions de l'histoire littéraire nationale et centrée sur la cohérence culturelle européenne, de l'histoire littéraire de chacune des langues de l'Europe, dans la diversité de leurs contextes et de leurs ouvertures."

Isabelle Tournier : "Evénement historique, événement littéraire" : "Partant du constat que la catégorie d'événement a été peu, pas ou mal pensée par l'histoire littéraire, quand elle aurait pu être au fondement d'une périodisation consciente, l'article s'attache à comprendre le pourquoi de ce quasi-silence méthodologique. Il invoque de récents travaux d'historiens pour proposer de traiter des oeuvres comme événements, dans le temps."

Frank Lestringant : "Renaissance ou XVIe siècle ? Une modernité étranglée" : "Abusivement confondue avec le XVIe siècle qu'elle a, en France, peine à remplir, la Renaissance est l'une des périodes les plus courtes de notre histoire littéraires. Ce qu'elle perd en durée, elle le regagne en étendue puisqu'il est admis que relève alors de la littérature au sens large toute production écrite, manuscrite ou imprimée. Ignorant dans une certaine mesure les frontières entre disciplines, soumettant la hiérarchie des genres au principe de récapitulation, l'époque aspire en effet à l'unité du savoir et à la concorde des langages. Deux objections peuvent être faites à cette périodisation courte. En premier lieu, le flou des seuils. On observe à cet égard que des concepts novateurs en leur temps comme la Grande Rhétorique, le Baroque ou encore l'Âge de l'éloquence ont eu pour principale mérite de briser le carcan séculaire qui "étrangle" en quelque sorte cette première modernité. La seconde difficulté est l'évolution inégale des différentes genres durant la période. C'est ainsi que le théâtre humaniste est une "invention" postérieure à 1550. La périodisation par siècles, qui est notre syntaxe, a tout à gagner à des aménagements qui ouvrent à la critique un espace de jeu et donc d'initiative."

Luc Fraisse : "Un théoricien de la périodisation littéraire : Saint-René Taillandier d'après ses courts inédits (1843-1877)".

Michel Pierssens : "Le temps des groupes" : "Peut-on concevoir d'autres modes d'organisation cognitive du passé - en particulier du passé littéraire - que le progrès linéaire, le retour périodique et le modèle de la décadence ? Les questions qui sont ainsi posées, dans le champ restreint qui est le nôtre, ne relèvent pas seulement d'une cosmétique (comment "lisser" les rides du Temps?) ou d'une pédagogie (comment exposer le tableau où seront représentés des événements dont on postule qu'ils ne sont pas accidentels?). Elles engagent plus globalement le problème de l'intelligibilité des événements littéraires et puisque nous ne pouvons ne plus croire à la vérité des structurations linéaires issues d'une épistémê caduque, essayons d'emprunter à notre épistémê des modèles conceptuels avec lesquels nous pouvons jouer en nous efforçant d'en tirer des simulations productives. L'un des effets les plus productifs de cette réorganisation résidera dans l'identification des zones obscures bien concrètes dont les multiples liens mal compris dessinent tout un paysage inconnu, à côté ou sous ce que nous savons déjà."

 

Mildred Galland Szymkowiak : "Le mérite chez La Rochefoucauld, ou l'héroïsme de l'honnêteté"

Delphine de Garidel : "Les "plans-figures" dans les Mémoires de Saint-Simon"

Michel Brix : "Balzac et l'héritage de Rabelais"

Richard Spiteri : "Autour de Dyn : le dialogue entre Péret et Paalen".

Signalons enfin la publication de la Bibliographie de la Littérature française (XVIe-XXe siècle), publiée avec le concours de la Bibliothèque nationale et avec la collaboration de Sylvain Fort, année 2001.