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Représentations littéraires et picturales de la Douleur du XIXe au XXIe siècle

Représentations littéraires et picturales de la Douleur du XIXe au XXIe siècle

Publié le par Bérenger Boulay (Source : REBAI Makki)

Représentations littéraires et picturales de la Douleur du XIXe au XXIe siècle

Colloque organisé par les Doctorants et jeunes chercheurs du CRLMC et du CRRR de l'Université de Clermont II, en collaboration avec l'Ecole Doctorale LSHS de l'Université Blaise Pascal, les 19, 20 et 21 septembre 2007, à la Maison des Sciences de l'Homme

    Ce colloque, destiné aux doctorants et aux jeunes chercheurs, se propose d'étudier les représentations littéraires et picturales de la douleur du XIXe au XXIe siècle, suivant des axes forts et complémentaires, mais qui ne prétendent cependant pas à l'exhaustivité.

    L'on s'interrogera, dans une perspective phénoménologique, sur la manière dont la littérature et la peinture appréhendent la douleur et, plus particulièrement, sur le traitement, l'expression et les représentations littéraires et picturales d'une notion problématique relevant de l'ordre de l'éprouvé, du ressenti et, partant, du subjectif. Une attention particulière sera ici accordée aux interactions et aux effets de contamination qui s'instaurent, à partir de la douleur, entre le champ littéraire et le domaine scientifique et, plus précisément, médical.

    Du point de vue de l'imaginaire, la représentation littéraire et picturale de la douleur recourt à un certain nombre d'images, de métaphores, de symboles et d'associations d'idées qui se prêtent idéalement à des analyses thématiques inspirées des travaux de la philosophie de l'imaginaire, mais aussi de la psychologie, de la psychanalyse et de la psychiatrie. L'on s'intéressera en outre aux modalités fort diverses de la mythification de la douleur, allant de l'identification ou projection imaginaire au rejet le plus radical en passant par le pastiche, la distanciation ironique et le travestissement parodique.

    Considérée sous l'angle de la poétique, la douleur, exprimée, peut être un véritable moteur du désir et de l'action dans la littérature, notamment dans le champ romanesque et théâtral, et admettre dès lors une fonction proprement diégétique ou scénique. Elle convoque du reste un certain nombre de stratégies énonciatives, discursives, dramatiques susceptibles de l'enrayer, de la réfréner ou au contraire de l'attiser jusqu'au paroxysme, dont on pourra analyser aussi bien les aboutissements que les échecs.
Dans une optique différente, mais complémentaire, l'on approfondira les rapports qui s'instaurent entre la douleur et les genres littéraires et picturaux. Si certains genres se prêtent plus que d'autres à l'expression et à la représentation de la Douleur (la poésie et le roman dans le champ littéraire ; les pietà dans le champ pictural), des genres parfois inattendus peuvent s'ouvrir à l'évocation de ses affres. De même, il faudra aborder les rapports existant entre la notion de douleur et les registres de son expression, celle-ci oscillant sans cesse entre un registre de l'agressivité, voire du juron et de l'insulte, et un registre de la méditation calme, plus ou moins résignée ou ironique.

    Sur un plan esthétique, sera soumise à examen la place de choix qu'occupe la douleur dans les univers de plusieurs créateurs. Si certains paysages ou visages mélancoliques et imprégnés de douleur nous touchent tant, est-ce parce que ces traits nous ramènent à notre finitude d'homme et nous paraissent dès lors plus vrais ? Ou, au contraire, parce qu'ils suscitent une réflexion esthétique portant sur les catégories du Beau et du Sublime ?

    Saisie dans une optique à la fois philosophique et métaphysique, la douleur révèle, de manière remarquable, un visage résolument positif qui tranche avec la négativité qui la caractérise le plus souvent. Elle apparaît ainsi comme le socle à partir duquel s'articule toute une méditation sur la condition humaine. Pour l'homme qui l'éprouve, elle peut être source et condition de noblesse et de grandeur et apparaître parfois comme la garantie nécessaire contre le règne de la fausseté et de la vanité. À cette vertu épistémologique la douleur ajoute souvent une fonction poïétique : la douleur crée, devient pour qui sait la maîtriser et la sublimer, source de création, que celle-ci soit de l'ordre de l'expression la plus minimale et la plus « crue » (cris, hurlements, soupirs, pleurs, autant de soulagements à dimension pleinement thérapeutique) ou de l'ordre supérieur de l'activité artistique. Nourrissant l'oeuvre, la douleur peut, par ailleurs, être conçue comme le gage d'une pureté poétique, esthétique, ou encore morale, voire, dans certains cas, comme la condition indispensable à l'acte d'écrire et, plus généralement, à l'oeuvre d'art.

    Enfin, le thème de la douleur n'échappe pas toujours aux tentatives de récupération de toutes sortes. Saisie idéologiquement, la douleur peut ainsi être exploitée à des fins multiples et variées : politiques, propagandistes ou encore sexistes.

Vous êtes invités à nous faire parvenir une proposition de communication titrée qui décrira, en une quinzaine de lignes, votre projet et en précisera la problématique et les enjeux, accompagnée d’une fiche de contact contenant vos adresses postale et électronique, votre numéro de téléphone, l’intitulé de votre sujet de thèse, le nom de votre directeur, vos axes de recherche privilégiés et les références d’éventuelles publications. Les propositions sont à envoyer, par e-mail, à makki_rebai@yahoo.fr pour le 30 juin 2007. Les communications, qui ne devront pas excéder 30 minutes, pourraient bénéficier d’une publication ultérieure.