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Représentations du jeu dans la littérature anglophone XIXe - XXIe s.

Représentations du jeu dans la littérature anglophone XIXe - XXIe s.

Publié le par Alexandre Gefen (Source : Sigolène Vivier)

Laboratoire Ovale - en partenariat avec VALE

Université Paris - IV Sorbonne

 

Cette journée d’étude se propose d’analyser les différentes représentations du jeu dans la littérature d’expression anglaise du début du XIXe siècle à nos jours. En s’appuyant sur des références explicites au(x) jeu(x) – du revers de fortune subi par Nell Trent et ses grands-parents dans The Old Curiosity Shop de Dickens, au revers lifté de la Lolita de Nabokov – il s’agira de s’interroger sur la manière dont le jeu se trouve au cœur des enjeux poétiques, politiques et métatextuels de l’écriture fictionnelle.

Comment la référence au jeu, activité régie par des règles prédéfinies à laquelle les joueurs se soumettent volontairement, permet-elle d’éclairer les rapports de force qui sous-tendent l’œuvre ? Comment informe-t-elle la notion de personnage (par exemple à travers les figures chargées de symbolisme du roué ingénieux ou de l’ingénu roué, et du discours moral qui les accompagne) ? La référence au moment du jeu, cet instant suspendu, en marge du réel, n’infléchirait-elle pas également la structure de l’œuvre ? Tantôt respiration, moment de stase, le jeu peut aussi – comme dans les jeux d’argent – être déclencheur de la catastrophe dramatique au sens aristotélicien du terme. On pourrait ainsi explorer ce caractère imprévisible du jeu, souvent présenté comme potentiellement dangereux, voire fatal, et le rôle de ce « frisson du jeu » dans l’économie de l’œuvre.

Par ailleurs, ce frisson semble se transmettre de l’échine du protagoniste à celle du lecteur. Il est en effet tentant d’établir un parallèle entre l’activité de jeu des personnages et celle du lecteur aux prises avec l’œuvre, comme le fait Chad Harbach dans son roman The Art of Fielding. Ce rapprochement sous-tend également toute une tradition critique de théorie de la réception fondée sur le plaisir ludique du texte. La métaphore du jeu crée ainsi une passerelle métatextuelle souvent convoquée par les critiques pour désigner l’activité herméneutique, de Blanchot à Ricœur. Mais le lecteur aborde-t-il toujours le texte en joueur ? Cette référence constante aux chausse-trappes du jeu herméneutique n’est-elle pas précisément le piège qui guette le théoricien?

Pourront ainsi être abordées les thématiques suivantes :

- modalités et représentation des scènes de jeu : la manière dont les différentes époques et genres littéraires sollicitent le jeu

- le jeu et sa règle : comment le jeu conjugue contrainte et liberté, ou orchestre pouvoir et soumission

- le jeu comme activité non-ludique, dénuée de plaisir, violente ou perverse

- jeu et sacré, jeu et rituel

- le temps du jeu

- la tentation escapiste du jeu

- illusion et vérité dans le jeu, jeu et mascarade

- jeu et théorie du texte

 

La journée d'étude se déroulera le samedi 14 juin, à la Maison de la Recherche (28 rue Serpente, 75006 Paris) en salle D223

 

PROGRAMME

 

Matinée - Morning

10h                                        Accueil des participants - Welcoming

10h30 – 11h                      Vera Gandelman-Terekhov, Lycée Carnot

« Le Jeu d’échecs dans Feu pâle de Vladimir Nabokov (1962): rétrospection, prospection et double jeu »

 

11h – 11h30                      Virginie Iché, Université Jean Monnet

« To play or not to play: from Alice’s Adventures in Wonderland (1865) to The Nursery Alice (1890) »

 

Pause

 

11h45 – 12h30                       Conférencière invitée - Keynote speaker

Joyce Goggin, Universiteit van Amsterdam

« Games, Literature and the Particular Case of Huxley’s Eyeless in Gaza (1936) »

 

Buffet - Lunch

 

Après-midi - Afternoon

14h – 14h30                  Isabelle Perrier, Université Grenoble Stendhal III 

« Représenter le jeu : l’exemple de The Player of Games de Iain M. Banks »

 

14h30 – 15h                  Jeanne Schaaf, Université Paris-IV Sorbonne 

« Quiz Show: it’s all fun and games until someone gets hurt »

 

15h – 15h30                  Andrew Ferguson, University of Virginia

« Let’s Play Finnegans Wake »

 

Pause

 

16h – 16h30                  Karsten Senkbeil, University of Hildesheim

« Playing as warfare, playing as liberation in Don DeLillo’s End Zone »

 

16h30 – 17h                  John O’Brien, International Language School, Frankfurt

« “I face the future with confidence”: gambling and cultural self-understanding in Alexander Baron’s The Lowlife (1963) »