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Repenser l'œuvre antique. Textes à plusieurs mains et transmission plurielle (Paris Sorbonne)

Repenser l'œuvre antique. Textes à plusieurs mains et transmission plurielle (Paris Sorbonne)

Publié le par Université de Lausanne (Source : Arnaud Perrot)

« Repenser l’œuvre antique : textes à plusieurs mains et transmission plurielle »

 

Organisateurs :

Meredith Danezan (Paris-Sorbonne / Labex RESMED) et Arnaud Perrot (Paris-Sorbonne)

9-10 juin 2017, Maison de la Recherche, 28 rue Serpente, 75006 Paris

 

VENDREDI 9 juin, Maison de la Recherche, D 040

9h : Accueil des participants

9h15 : Mot d’accueil par Pascal Aquien, Vice-Président de la commission de la recherche de l’Université Paris-Sorbonne

9h30 : Conférence d’ouverture

Nigel Wilson (Lincoln College, Université d’Oxford) : « Second thoughts and improved versions »

10h30-10h45 Pause

10h45 : Première session. Présidence : Nigel Wilson (Lincoln College, Université d’Oxford) 

  • 10h45 : Agnès Bastit-Kalinowska (Université de Metz) : « La double transmission, verbale et nominale, d’une sentence de Xénophane (D-K B 24) »

  • 11h25 : Margherita Losacco (Université de Padoue) : « Mutat culpatque probatque. À propos des originaux mouvants de l’Antiquité jusqu’au Moyen Âge » 

  • 12h : Olivier Munnich (Université Paris-Sorbonne) : « La mobilité littéraire du texte scripturaire : le témoignage des traductions grecques du livre de Daniel »

12h45 Pause déjeuner

14h30 : Deuxième session. Présidence : Olivier Munnich (Université Paris-Sorbonne)

  • 14h30 : Philippe Le Moigne (Université de Montpellier III) : « ῥύομαι, délivrer vs λυτροῦσθαι, racheter dans la Septante d’Ésaïe : l’étude lexicale au service de la découverte du projet littéraire du traducteur »
  • 15h15 : Christophe Guignard (Université de Strasbourg) : « Éditions, recensions et versions anciennes de la liste d'apôtres ‘Anonyme I’ (BHG 153c) »

16h-16h15 Pause

  • 16h15 : Anne-Catherine Baudoin (École normale supérieure de Paris) : « Pierre adultère, pierre angulaire »

 

SAMEDI 10 juin, de la Recherche, D 223

9h : Première session. Présidence : Philippe Hoffmann (École Pratique des Haute Études) 

  • 9h : Meredith Danezan (Université Paris-Sorbonne / Labex RESMED) : « Hippolyte enrichi du bien d’un autre : quelle méthode pour délimiter et attribuer les textes transmis par les chaînes exégétiques ? »

  • 9h45 : Arnaud Perrot (Université Paris-Sorbonne) : « Fallait-il faire confiance au scholiaste ? Réflexion sur les éditions multiples des Ascetica attribués à Basile de Césarée »

10h30-10h45 Pause

  • 10h45 : Matthieu Cassin (IRHT, CNRS) : « Les Homélies sur le Notre Père de Grégoire de Nysse : transmission plurielle d’un texte unique »

  • 11h30 : Luciano Bossina (Université de Padoue) : « Métamorphoses du texte épistolaire. Quelques observations à partir de Nil d’Ancyre »

12h15 Pause déjeuner

14h : Deuxième session. Présidence : Agnès Bastit-Kalinowska (Université de Metz) 

  • 14h : Zbigniew Izydorczyk (Université de Winnipeg) : « On editing an elusive text : the Evangelium Nicodemi and its culturally salient versions »

    14h45 : Francesca Barone (IRHT, CNRS) : « Un texte à la tradition complexe : la Synopse de la Sainte écriture attribuée à Jean Chrysostome »

15h30-16h Pause

16h : Conférence de clôture

François Déroche (Collège de France) : « Du rêve au cauchemar… Philologie et texte coranique »

17h : Conclusions

 

Présentation

On se fait du texte antique, tel qu’il est nous est transmis, une idée simple : il est la reproduction aussi fidèle que possible d’un archétype conçu par l’auteur. Lorsque nous lisons une œuvre antique, nous espérons, par une édition critique qui fait le départ entre la leçon fautive et la leçon d’auteur, lire le texte dans une version proche de celle qui avait été élaborée par le père de l’ouvrage. Les problèmes de la transmission des textes ne seraient que des accidents dans la vie du texte, qu’on les explique par la maladresse des copistes, par la dégradation du support matériel, par des lecteurs interventionnistes trahissant, à la marge, la vocation naturelle de la copie. Mais la transmission des textes antiques est bien plus complexe  que cela. Cette rencontre souhaite explorer la notion de tradition textuelle comme processus actif, qui remet en cause l’intégrité du texte, l’unicité de l’auteur et le caractère de paradigme normatif de l’œuvre reçue. La notion d’œuvre elle-même s’en trouve altérée, ou plutôt doit être repensée en termes de pluralité textuelle, qui n’est pas soluble dans un stemma codicum, en particulier pour les textes qui ont fait l’objet d’éditions multiples, de récritures, de réductions, d’amplifications, de raboutages, d’enrichissements successifs.

La question de l’édition de ces textes, et de la forme qu’une telle entreprise peut, ou doit prendre est posée : faut-il adopter une forme « diplomatique », qui risque d’unifier artificiellement le divers, ou juxtaposer des états textuels qui ont chacun leur valeur propre ? S’ils constituent un problème pour le philologue, ces types de texte n’en sont pas pour autant dépourvus d’intérêts, même littéraire. Il appartient à une nouvelle philologie d’apprécier le mouvement et l’écart entre les différentes traditions d’un texte, qui ne sont pas forcément des trahisons de son esprit, de mettre en évidence le rôle des éditeurs antiques dans ce processus, et de comprendre leur rapport au texte. Il convient également de voir comment, dans des genres différents, des phénomènes de tradition active peuvent s’exprimer.