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Appels à contributions
Rencontre annuelle de l'ACEF XIX

Rencontre annuelle de l'ACEF XIX

Publié le par Pascal Brissette (Source : Maxime Prévost)

Cinquième rencontre annuelle de l’Association canadienne d’études
francophones du XIXe siècle (ACÉF XIX)

Les 1er, 2 et 3 juin 2008, Congrès des sciences humaines et sociales
University of British Columbia (Vancouver)

1. Presse et imaginaire : repenser les frontières. Depuis un certain temps,
les études sur l’histoire de la presse se multiplient. Certes, l’importance
du journal dans la civilisation francophone du XIXe siècle a toujours été
reconnue, mais trop souvent la recherche considérait ce média comme un
«co-texte» qui venait appuyer la lecture des textes canonisés, ou encore
complétait l’étude érudite d’un auteur en particulier. Il semble désormais
acquis que le journal en soi – son imaginaire, la poétique qu’il déploie,
son historicité – est digne d’une analyse littéraire totale. À partir de ce
constat, de multiples questions surgissent : quelle sociocritique du journal
faut-il mener pour ce texte collectif, cumulatif, aux frontières floues,
voué au temps présent? Quelles valeurs sociale et esthétique l’œuvre-journal
porte-t-elle? Comment repenser les relations entre fiction et référence,
entre histoire et actualité, au siècle du journal triomphant? Replonger les
grands feuilletons dans la matière foisonnante de leur environnement
médiatique peut-il permettre une meilleure compréhension de ces textes?
Quelle part les quotidiens ont-ils réservé aux femmes auteurs? Quel rôle
ont-ils joué dans l’instauration de réseaux de femmes de lettres et la
réception des œuvres féminines? Quelles scénographies la figure complexe de
l’écrivain-journaliste, être double, souvent déchiré, déploie-t-elle dans
ses multiples représentations (journal, fiction, textes intimes, etc.)?
Seront bienvenues les propositions de communication qui aborderont une
problématique liée à cet aller-retour multiforme entre presse et imaginaire
au XIXe siècle, en Europe aussi bien qu’au Canada français.
Responsables de l’atelier : Guillaume Pinson (Université Laval) et Maxime
Prévost (Université d’Ottawa)

2. L’émergence en littérature et médecine de sexualités nouvelles entre 1870
et 1900. Les dernières trente années du XIXe siècle en Europe (et plus
particulièrement en France)  sont caractérisées par une explosion de termes
médicaux nouveaux, mis en circulation dans les discours savants – à la fois
littéraires et scientifiques – et dont le but avéré est de maîtriser (en les
définissant) certaines activités sexuelles qui suscitaient de l’inquiétude
et des réactions violemment hostiles. Les textes littéraires et
scientifiques de la période font naître de nouveaux «savoirs» qui permettent
à de nouvelles subjectivités d’émerger. Émile Zola commence à travailler sur
Les Rougon-Macquart en 1870, le cycle de romans qui mettra en scène
plusieurs personnages «invertis». Ambroise Tardieu, professeur de «médecine
légale» à la Faculté de Médecine de Paris, réimprime en 1870 son Étude
médico-légale sur les attentats aux mœurs. Celui-ci est au sommet de sa
carrière et un des spécialistes médicaux les plus réputés dans ce nouveau
domaine que l’on appellera «la médecine légale» prenant pour objet d’étude,
en étroite «complicité» avec les juristes, «la pédérastie et la sodomie».
Michel Foucault a bien vu que les institutions – les discours qu’elles
produisaient – entraient vigoureusement, à partir de 1870, dans une nouvelle
phase très active. Dans les années1880, avec les études médicales de
Jean-Martin Charcot et d’autres médecins, commence à changer la manière
d’étudier ce que l’on appelle plus couramment «l’inversion». Rachilde met en
scène des personnages «androgynes». Dans les années 1890, on commence à
réfléchir (on en voit les symptômes en littérature et en science) sur la
possibilité d’un «troisième sexe», laissant de côté ainsi la contrainte
binaire masculin/féminin et d’autres présupposés qui avaient caractérisé
l’approche et la pensée des deux générations précédentes.
        L’objectif de l’atelier est d’étudier les nouvelles sexualités dans
de multiples perspectives : 1) questions d’archives et de corpus : comment
constituer et organiser les corpus de textes qui documentent l’émergence des
nouvelles sexualités? 2) questions théoriques et interprétatives : étudier
les textes médicaux et littéraires de cette période au moyen de quelles
théories du sujet, du genre, de l’énonciation, etc.? 3) questions de
disciplines et de savoirs : quels sont les textes les plus intéressants qui
montrent la circulation des savoirs entre «disciplines» scientifiques et
littéraires?
Responsable de l’atelier : Clive Thomson (University of Western Ontario)

3. Poétique du poème en prose. «Il est rare, écrit Max Milner, d’assiter à
la naissance d’un genre littéraire. Plus rare encore de pouvoir la rattacher
au nom d’un écrivain en particulier». La publication, en 1842, de Gaspard de
la Nuit, fantaisies à la manière de Rembrandt et de Callot marque le début
en France du poème en prose. À partir de là, bien des poètes, des écrivains
du siècle s’exprimeront dans cette nouvelle forme : Baudelaire, Mallarmé,
Rimbaud, Huysmans, Schwob, etc. En 1959, Suzanne Bernard a fait le point sur
l’histoire et l’esthétique du Poème en prose de Baudelaire jusqu’ à nos
jours. On trouvera une bibliographie récente dans Le Dictionnaire du
littéraire. Il arrive un moment où la distinction entre poème en prose et
poème s’estompe. Il y a également un certain nombre de as limites, dans les
marges du genre : Maurice de Guérin, Lautréamont. L’Atelier essaiera de
dégager des aspects concernant l’écriture et la poétique de ce genre de
textes.
Responsable de l’atelier : Jean-Jacques Hamm (Queen’s University)

4. Paysages au XIXe siècle : singularités et imaginaire. Dans un essai
intitulé Philosophie du paysage (1913), Georg Simmel avance la distinction
suivante entre la nature et le paysage. La nature, c’est «la chaîne sans fin
des choses», «l’unité d’un tout», alors que le «paysage, c’est justement sa
délimitation, sa saisie dans un rayon visuel momentané ou bien durable qui
le définissent essentiellement.  La nature, qui dans son être et son sens
profonds ignore tout de l’individualité, se trouve remaniée par le regard
humain [. . .] en ces individualités qu’on baptise paysages.»
Dans le cas de l’exploration de ce processus général, le «paysage» comme
catégorie intellectuelle et esthétique joue un rôle déterminant dans la
littérature et la philosophie du XIXe siècle. Cet atelier est destiné à
approfondir et découvrir notre compréhension des conceptions différentes du
paysage qui se manifestent pendant cette période. À la fois mode
d’investissement de l’imaginaire et aussi mode de sélection qui met en jeu
des formes culturellement identifiables, le paysage se présente sous
plusieurs aspects différents : romantique, naturaliste, symboliste.
Le paysage peut ainsi être éminemment extensible, ou bien plus restrictif.
Il peut être entendu de façon contradictoire comme il peut être accepté de
façon à aider la mémoire. Il se déploie ainsi un espace qui traduit une
capacité de représentations, un potentiel d’événements qui constituent les
conditions de sa captation.
Cet appel s’adresse tant aux littéraires qu’aux historiens de l'art, aux
esthéticiens et aux philosophes.
Responsables de l’atelier : Michael Graves et Yves Thomas (Trent University)

5. Varia : sujets libres.


Prière d’envoyer vos propositions de communications pour l’un ou l’autre de
ces ateliers à Jelena Jovicic (jelena.jovicic@ubc.ca) ou à Roxane
Petit-Rasselle (roxy@udel.edu) avant le 1er décembre 2007.

  • Adresse :
    University of British Colombia