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Regards croisés sur les procédés de traduction et d’adaptation en tamazight

Regards croisés sur les procédés de traduction et d’adaptation en tamazight

Publié le par Matthieu Vernet (Source : aziri boudjema)

Colloque international N° 03

« Regards croisés sur les procédés de traduction et d’adaptation en tamazight».

BATNA les 8 et 9 novembre 2014

Argumentaire :

La présente problématique traite de la traduction, de l’adaptation et de leurs procédés ; elle est centrée sur les expériences des intervenants où la langue amazighe est mise en traduction.

Il est utile de commencer par rappeler quelques préalables théoriques :

-Les œuvres littéraires et les analyses sociologiques autochtones d’une communauté linguistique tirent leur sève nourricière de la société, de l’histoire depuis les origines ; de ce fait, elles interpellent les locuteurs et sont censées occuper la place centrale de part leur audience et leur fonction super-structurelle. Quant aux œuvres  traduites et/ou adaptées, elles viennent, en général, combler les lacunes des œuvres autochtones, elles se positionnent en périphérie, selon la théorie socioculturelle des polysystèmes, élaborée par Itamar Even- Zohar.

-Le traducteur est l’agent actif au centre des deux phases de la traduction que sont la lecture-interprétation du texte-source et sa reverbalisation-recontextualisation en texte-cible ; tout passe par le filtre de sa subjectivité.

-L’adaptation, selon Jean René Ladmiral (1994), désigne moins un procédé de traduction qu’elle n’en indique les limites, elle concerne beaucoup plus les cas limites de la quasi-intraduisibilité, là où la réalité à laquelle se réfère le message-source n’existe pas pour la culture-cible. Mais dans la pratique, l’adaptation représente aussi une action volontaire du traducteur qui transforme des éléments du texte source, y ajoute ou omet d’autres, dans le but d’agir sur les lecteurs-cibles et  de mieux communiquer avec eux.

A y regarder de près, au Maghreb en général et en Algérie, pays plurilingue, en particulier, la pratique de la traduction et de la traduction-adaptation se complexifie : son évolution socio-historique et linguistique est maintes fois entravée et bouleversée par une succession d’occupants, toujours en position de domination. Ils imposèrent successivement leurs langues et leurs cultures et marginalisèrent celles des autochtones qui, des siècles durant, sont confinées dans l’oralité, en marge des sphères officielles, dans une quasi clandestinité.

Dès la fin du 7e siècle, la langue et la culture arabes occupent le domaine de l’écrit et se positionnent au centre et ne se firent détrôner qu’après la colonisation française. Tamazight et l’arabe furent mises en traduction tôt après l’avènement de l’Islam par les échanges entre les deux communautés linguistiques, les amazighophones en position de dominés se mirent à apprendre l’arabe, la langue prestigieuse du coran. Au XIIème siècle, selon Henri Basset (1920), Ibn Tumert traduisit en tamazight ses deux ouvrages El-Mourchida et El-Tawhid écrits en arabe dans le but de propager les préceptes de l’Islam parmi les Maghrébins qui ne comprenaient que la langue amazighe. Plus tard, les Ibadites, pour les mêmes raisons de prosélytisme, écrivirent leurs rites en tamazight dans le livre intitulé El Aaqida ; ils y avaient transposé en tamazight des compilations d’ouvrages religieux de langue arabe. Par la suite,  El Aaqida  sera traduit en arabe au XIVe siècle.

Mais ce n’est qu’à partir de la période coloniale que la traduction du berbère vers le français prendra son essor. Cette fois-ci, le but principal était une curiosité scientifique de bien connaitre les mœurs et la culture des populations autochtones mais aussi pour mieux les dominer.

Et à notre époque, on assiste à la traduction qui ne cesse de s’intensifier entre les trois langues utilisées en Algérie : tamazight, l’arabe et le français. L’objectif de la plupart des traductions est la promotion et le développement des langues et cultures nationales dans leur diversité.

C’est cette voie que suivit Mohia, il a fait des traductions-adaptations de plusieurs pièces de théâtre, de la poésie et des nouvelles en kabyle. Son œuvre prouve qu’il n’est pas impossible de traduire les chefs d’œuvre de la littérature mondiale en tamazight. Dans sa traduction-adaptation de la nouvelle de Guy De Maupassant  La ficelle, par exemple, il a opéré des changements volontaires à plusieurs niveaux du texte : spacio-temporel, il a actualisé les événements à notre époque et les a fait dérouler à Azazga ; au niveau culturel, il a transformé le personnage principale en imam et le nomme « Cheikh Aḥecraruf g-Illulen Oumalou ». Ces mêmes éléments du texte-source sont facilement traduisibles mais la nouvelle n’aurait sans doute pas la même saveur auprès du lecteur-cible si ses événements avaient été situés en Normandie et son héros un paysan français. Toutefois, le texte-cible, présenté dans un kabyle usuel accessible au locuteur moyen, a gardé tout son aspect tragico-comique qui lui confère sa « littérarité » et ses effets émotionnels, ce qui est primordial dans un texte littéraire.

Des romans et aussi des ouvrages traitant de culture, de linguistique et de littérature amazighes, écrits en français, sont aussi traduits vers l’arabe et vers tamazight.

Afin de susciter une réflexion sur les différentes thématiques de la traduction liées à la langue et aux domaines amazighs, nous suggérons ces quelques axes d’orientation que les postulants -communicants peuvent enrichir :

-Le rôle de la traduction dans la transmission des connaissances écrites et orales.

-Les aspects techniques et la pratique de la traduction et de l’adaptation : les différentes méthodes et les différents procédés, selon les différentes théories ;  le foisonnement des calques et la sur utilisation des emprunts dans les traductions en tamazight.

-L’expérience de la traduction en tamazight à travers les différentes périodes historiques au Maghreb en général, en Algérie en particulier.

-Des exemples de textes d’importance littéraire et sociologique traduits de ou vers tamazight : méthode(s) de traduction, évaluation et critiques.

-La place des traductions de-et-vers tamazight dans le champ éditorial.

-La traduction en tamazight et les nouvelles technologies de communication.

 

Dernier délai d’envoi de la proposition de communication : 10 Août 2014

Envoi de la présentation Power Point :

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Chaque proposition de communication doit être accompagnée d’un court CV (D’une page maximum) du principal intervenant. L’auteur mettra en évidence son expérience et/ou ses travaux dans le domaine.

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Titre de la communication :

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Fiche Résumé : NB/ Le résumé  ne doit pas dépasser vingt (20) lignes.

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 A déposer au siège du HCA ou à envoyer soit par courrier ou par courriel  via le site web indiqué ci-dessous :

Haut Commissariat à l’Amazighité : 19, Avenue Mustapha El-Ouali ( ex. Debussy), Alger.

Boite postale : 400, El-Mouradia- Tél. (standard) : 021 64 29 10/11 Tél./Fax: 021 63 59 11

Site Web : www.hca-dz.org

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