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Appels à contributions
Regards croisés sur le code vestimentaire : des pratiques sociolinguistiques aux représentations littéraires (Galați, Roumanie)

Regards croisés sur le code vestimentaire : des pratiques sociolinguistiques aux représentations littéraires (Galați, Roumanie)

Publié le par Université de Lausanne (Source : Mirela Dragoi)

Appel à contribution

Regards croisés sur le code vestimentaire :

des pratiques sociolinguistiques aux représentations littéraires

Revue Mélanges francophones, Université de Galați, Roumanie

Université « Dunărea de Jos » de Galati, Roumanie (http://www.ugal.ro)

Département de langue et littérature françaises (http://www.lit.ugal.ro)

Centre de réussite universitaire (www.facebook.com/CRU-Galaţi-178328102373526/)

Centre de recherches Théorie et Pratique du Discours (CCTPD) - https://cctpd.wordpress.com/

 

DATE LIMITE : 30 septembre 2019

 

La revue Mélanges francophones lance un appel à contributions pour son numéro 17/2019, intitulé « Regards croisés sur le code vestimentaire : des pratiques sociolinguistiques aux représentations littéraires ».

Argumentaire

L’habit est considéré comme une manifestation extérieure du corps humain, au même titre que la physionomie ou les gestes et, implicitement, comme un des canaux de la communication non-verbale. Selon Roland Barthes, il possède une existence « quotidienne » et « intellectuelle » grâce à laquelle il se prête à une « analyse systématique par des moyens formels » (techniques de fabrication, image/photographie et mots écrits). Le vêtement a également le rôle de frontière entre le monde extérieur et le corps humain et sert d’intermédiaire pour situer quelqu’un dans le temps et dans l’espace. En tant qu’« instrument de la dignité de l’homme » (Yves Delaporte), il joue le rôle d’une « deuxième peau, exprimant symboliquement la socialisation du corps humain, par sa subordination à certains codes sociaux » (Hegel). Il livre des informations sur les codes de la société, tout en renvoyant aux rapports que l’homme entretient avec le monde. C’est pourquoi une réflexion sur sa « fonctionnalisation sociale » (Roland Barthes), sur la conception du vêtement à un certain moment de l’histoire et sur le rôle accordé aux apparences vestimentaires dans la représentation de l’être humain au sein de la société peut s’avérer une entreprise à la fois séduisante et complexe. 

Pour appréhender le vêtement « sous toutes ses coutures » linguistiques, on pourrait étudier les traits spécifiques du vocabulaire vestimentaire, organiser les termes génériques en champs lexicaux, répartir les termes spécifiques par types de vêtements (costume civil, costume militaire, etc.), illustrer les faits étymologiques, morphologiques et sémantiques et/ou dessiner quelques tendances du développement de ce type de vocabulaire à une certaine époque. L’importance de l’ensemble lexico-sémantique « noms de vêtements » à l’intérieur du vocabulaire français est due au pouvoir de celui-ci de générer de nouveaux mots, de former des toponymes et des anthroponymes, mais aussi des expressions, des locutions et des proverbes. En outre, ce segment onomasiologique a la force de refléter les traits spécifiques de l’histoire et de la civilisation des peuples.

Dans le texte littéraire, la description des vêtements rend possible toute une conception du monde, tout en créant des effets de tension et de rapprochement entre « les êtres de papier ». La manière dont le tracé scripturaire est agencé – les attributs du personnage, ses expansions prédicatives, les procédés stylistiques sous-jacents, son arrière-plan, la symbolique de ses objets vestimentaires, les angles de sa perspective, ses éclairages particuliers, etc. – produit de riches effets de sens dans le champ littéraire. En outre, en tant que partie constitutive d’un portrait, la description des vêtements permet de faire progresser l’intrigue et d’illustrer des théories d’école que l’écrivain entend défendre. C’est pourquoi il serait intéressant d’illustrer les dimensions esthétiques, mais aussi philosophiques, psychologiques, argumentatives et idéologiques proposées par ce type d’expansion textuelle.

Le code vestimentaire représente une aire contenant des « realia » (termes marqués du point de vue socioculturel, au même titre que les coutumes, les croyances, les mets spécifiques, les toponymes, etc.) qui renvoient à des particularités locales, à des réalités spécifiques au texte-source. Déclinés en pièces de vêtements, tissus et broderies, ils « attirent des perturbations dans la transmission des données de l’expérience » (Teodora Cristea). Les contributions à ce sujet constitueront une belle illustration pour souligner la tâche difficile du traducteur de transmettre dans la langue d’arrivée un contenu linguistique spécifique pour la langue de départ.

Sont conviés à participer universitaires, chercheurs, professeurs de collège, doctorants, masters qui s’interrogent dans leurs activités de recherche ou d’enseignement sur la problématique du code vestimentaire sous des angles variés pour aboutir à des pistes de recherche vraiment originales et enrichissantes. Les axes proposés ci-dessous ne doivent donc pas limiter les horizons de cette réflexion que nous voudrions ouverte, plurielle et transdisciplinaire. 

On pourra notamment traiter des questions suivantes:

  • Théories et représentations sociales de la mode à travers le temps : urbain vs. rural
  • Stéréotypes dans la représentation de soi-même et de l’Autre : enjeux identitaires du vestimentaire
  • L’exploitation de l’art vestimentaire dans les publicités
  • L’usage des proverbes contenant des références aux vêtements
  • Enjeux de la représentation culturelle dans l’acte traductif
  • Costumes, tissus et accessoires dans la littérature française
  • Représentations du corps et des vêtements dans la littérature francophone
  • L'étude des divers espaces du discours de mode: magazine, blog, site de mode, etc.

*

Modalités de soumission :

Les propositions doivent comprendre :

  • l’article - 8000 mots maximum, y compris un résumé (250 mots maximum), 3-5 mots-clés, les références bibliographiques
  • le nom de l’auteur ou des auteurs
  • une présentation succincte de l’auteur ou des auteurs (100 mots maximum)

Elles seront envoyées au format Word à Alina.Ganea@ugal.ro et Mirela.Dragoi@ugal.ro

Les propositions de contribution donneront lieu à une évaluation en double aveugle.

Date limite d’envoi des propositions: le 30 septembre 2019