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Réflexions nationales et internationales dans le roman et la poésie de 1880 à 1980: de l'européanisme à la mondialisation.

Réflexions nationales et internationales dans le roman et la poésie de 1880 à 1980: de l'européanisme à la mondialisation.

Publié le par Marion Moreau (Source : Marie Gaboriaud)

Colloque

« Réflexions nationales et internationales dans le roman et la poésie de 1880 à 1980 : de l'européanisme à la mondialisation »

 

Maison de la recherche (Paris), salle de conférences 035

5 et 6 juin 2013

 

 

Direction scientifique : Didier Alexandre

Organisation : Anne Cadin, Marie Gaboriaud

Université Paris 4-Sorbonne

Ecole doctorale III « Littératures françaises et comparée »

Equipe d'accueil 4504 « Littératures françaises XXe-XXe siècles »

A la fin du XIXe siècle, la littérature, en particulier le roman et la poésie, est traversée par un clivage qui traverse les cultures nationales, européennes et mondiales : elle oscille entre un repli identitaire, et sa définition est alors nationale, voire nationaliste, et une ouverture aux idéaux littéraires, intellectuels, politiques, européens voire mondiaux, portés par des traductions, des essais, des récits de voyage. Une pensée cosmopolite renaît au tournant du xxe siècle, prolongeant les idéaux stoïciens, l’universalisme catholique, les ambitions humanistes des Lumières et des romantiques, traçant les contours d’une littérature universelle. Bien des écrivains donnent forme à cette pensée cosmopolite ou se cantonnent à l’espace français, Maurice Barrès, Paul Bourget, Claudel, Roger Martin du Gard, Apollinaire, Cocteau, Cendrars, Morand. Ce n’est pas seulement l’espace figuré dans le roman et le poème qui est concerné : ce sont aussi la pensée de la littérature, les canons littéraires. Une pensée européenne se développe dans les revues (par exemple Commerce, LEurope Nouvelle ou Europe) ou est formulée par des écrivains (Paul Valéry, Paul Claudel) parmi lesquels Valery Larbaud est le représentant le plus connu, lui qui fut un véritable passeur de textes par son travail de traducteur. Que l’on y voie une manifestation du « nouveau mal du siècle », une réponse au sentiment de déclin de l’Occident (la « crise de l’esprit » dont traite Valéry au lendemain de la Première Guerre mondiale), une résurgence de l’idée de Weltliteratur, ou une nouvelle façon de penser l’être au monde face aux nationalismes, le cosmopolitisme a en tous les cas participé au développement d’un sentiment et d’une culture européens, voire mondiaux, appelés à se modifier constamment face aux événements du xxe siècle : conflits mondiaux, guerre d’Algérie, entrée dans l’ère post coloniale, ouverture à l’ère francophone. Le barbare n’est plus là où l’on croit (Michaux, Un barbare en Asie) et le nationalisme s’ouvre à l’alternationalisme1.

Il s’agira lors du colloque d’évaluer la présence, dans les œuvres, de ces pensées du groupe et de l'individu, voire leur pérennité dans des œuvres contemporaines. On suggèrera quelques axes de recherche :

-les cosmopolitismes dans les œuvres romanesques ou poétiques ;

-la fiction et l’énonciation cosmopolites ;

-les constructions cosmopolites, littératures, arts, pratiques culturelles, espaces culturels ;

-les conflits du cosmopolitisme, du nationalisme et du national : sont-ils d'ailleurs réels, ou existe-t-il une déformation des perspectives par notre regard critique contemporain ? ;

-ce que fait le cosmopolitisme à la littérature française ;

-la constitution d’un patrimoine cosmopolite, européen, mondial qui pose implicitement la question de la mondialisation, de l’établissement de littératures dominantes et de littératures dominées ;

-les apports d’une pensée littéraire cosmopolite à une pensée de l’Europe (par exemple, chez Valéry) et du monde.

 

Ce ne sont là que quelques suggestions. Vous pourrez envoyer vos propositions de participation au colloque sous la forme d’une brève présentation (300 mots environ) par mail à marie.gaboriaud@gmail.com ou annecadin@gmail.com avant le 15 mars 2013. Les réponses seront notifiées début avril.

 

1 Concept forgé par Anne Douaire Banny, pour qualifier l’ouverture de la littérature nationale aux littératures francophones.

 

  • Adresse :
    Paris - Maison de la recherche