Questions de société
Récapitulons:

Récapitulons: "Grève dans l'éducation : les revendications" (Le Monde, 19/11).

Publié le par Marc Escola

Grève dans l'éducation : les revendications
LEMONDE.FR | 19.11.08 | 17h37  •  Mis à jour le 19.11.08 | 17h44


Les enseignants de la maternelle à l'université, du public et du privé, sont appelés, jeudi 20 novembre, à faire grève et à manifester contre la politique menée par le ministre de l'éducation, Xavier Darcos, et de la ministre de l'enseignement supérieur et de la recherche, Valérie Pécresse. Cette grève s'annonce massive : 70 % de grévistes, selon le principal syndicat du secteur, le SNUipp-FSU. Les syndicats d'enseignants espèrent en effet mobiliser davantage que lors de la grève du 7 octobre, qui avait vu 5,37 % des enseignants cesser le travail, selon l'éducation nationale, et qui avait été qualifiée de "flop" par Xavier Darcos. Les motifs portent aussi bien sur les suppressions de postes que sur le contenu de la réforme du lycée.


Les suppressions de postes. Les syndicats dénoncent les suppressions de postes dans l'éducation nationale (8 500 en 2007, 11 200 en 2008, 13 500 en 2009), notamment les réseaux d'aides spécialisées aux élèves en difficulté (Rased). Ces mesures se traduisent selon eux par une dégradation des conditions de travail et annoncent un "recours massif à la précarité". "Pour la première fois dans le premier degré, une augmentation de près de 20 000 élèves s'accompagnera de la suppression de 5 500 postes, et sans aucune concertation ou évaluation", estiment ainsi le SGEN-CFDT, le SE-UNSA et le SNUipp-FSU.


L'absence de dialogue social. "Les collègues sont excédés de la façon dont le ministre les traite, de la mise en cause de leur professionnalisme, des pressions administratives quotidiennes", regrette le syndicat SE-UNSA. "C'est le métier et l'engagement professionnel des enseignants des écoles au service des élèves qui sont dévalorisés, critiqués et remis en cause en permanence", estime pour sa part le SNUipp-FSU.


La réforme du collège et du lycée.
Le Snalc-CSEN, le syndicat national des lycées et des collèges, dénonce pêle-mêle "la mise à l'écart du tronc commun de seconde des enseignements scientifiques, les menaces sur les mathématiques et l'histoire-géographie en cycle terminal, la mise en concurrence des disciplines par le jeu des modules, la disparition programmée des options les moins immédiatement 'rentables', la baisse conséquente des horaires du tronc commun en rapport avec l'obligation de mettre en place des activités d'accompagnement dont la pertinence pédagogique reste à démontrer".


La modification de la carte scolaire. Pour le SNES-FSU, "l'assouplissement de la carte scolaire renforce la ghettoïsation des établissements scolaires défavorisés."


La réforme des concours de recrutement.
Dans l'Appel du 8 novembre, de nombreuses associations regrettent "la suppression de l'année de stage qui suit la réussite au concours au nom de purs calculs budgétaires". Le Snlac-CSEN dénonce, pour sa part, "la  réduction drastique, voire la suppression des épreuves purement disciplinaires dans les maquettes de concours proposées, l'agrégation dévoyée par l'introduction d'une épreuve de connaissance du système éducatif et/ou d'une épreuve professionnelle, le recrutement des futurs professeurs sur critères pseudo-professionnels, artificiels et arbitraires, l'introduction de la bivalence dans certaines maquettes de concours".


La réforme du statut des enseignants-chercheurs
. Pour le Snesup, il s'agit d'"empêcher sa dislocation en autant de pseudo-statuts régis localement par des présidents d'université transformés en managers aux pouvoirs étendus. Porter atteinte aux libertés scientifiques, considérer l'enseignement comme une punition (par des services alourdis) est une politique qui ruine l'enseignement supérieur et la recherche".