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(Re-)Writing wrongs – Le roman policier français et le palimpseste

(Re-)Writing wrongs – Le roman policier français et le palimpseste

Publié le par Julia Peslier (Source : Amy Wigelsworth)

APPEL À COMMUNICATIONS

(RE-)WRITING WRONGS – Le roman policier français et le palimpseste

Colloque international à l'Université de Durham (Royaume-Uni), le 14 septembre 2012


Intervenante principale : Professor Claire Gorrara (l'Université de Cardiff)

Ce colloque a pour but d'encourager le débat au sujet de la nature, les fonctions et la spécificité du palimpseste dans le contexte du roman policier français.

Le palimpseste date de l'ère égyptienne, époque à laquelle il était courant de réutiliser les manuscrits, en écrivant un nouveau texte sur le texte original. Le terme s'utilise de nos jours de façon métaphorique, pour définir un objet culturel qui garde encore des traces de sa forme antérieure. La métaphore s'applique à plusieurs domaines des études culturelles, pour lesquels les processus ambigus d'effacement et de surimpression, de destruction et de préservation, sont source de fascination permanente.

L'utilisation de ce trope au champ de la théorie littéraire par Gérard Genette dans Palimpsestes est bien connue. Genette se sert de la notion pour réévaluer l'intertextualité définie par Kristeva et Barthes, et pour explorer l'hypertextualité, ou « toute relation unissant un texte B (hypertexte) à un texte antérieur A (hypotexte) sur lequel il se greffe d'une manière qui n'est pas celle du commentaire. »

Dans le contexte du roman policier français, le palimpseste s'avère être une métaphore particulièrement féconde. La pratique de la réécriture est courante dans la fiction populaire. Il n'y a donc rien d'étonnant à ce que le roman policier subisse souvent de nombreuses transformations hypertextuelles. Le palimpseste peut être également extra-diégétique, dans la mesure où le roman policier implique fréquemment la réécriture d'événements et de scandales historiques.

Dans The Palimpsest, Sarah Dillon évoque « la fascination persistante du palimpseste dans l'imaginaire populaire, en ce sens qu'il représente le mystère du secret, le miracle de la résurrection et la passion de la découverte policière ». Selon Dillon, la lecture détective et la lecture du palimpseste se ressemblent de manière frappante, en ce sens que le roman policier contient deux textes, identifiés par Todorov dans sa ‘Typologie du roman policier', à savoir la fable et le sujet. La fable, « c'est ce qui s'est passé dans la vie », ce que les personnages criminels cherchent souvent à effacer ou obscurcir. Le sujet, par contre, est « la manière dont l'auteur présente cette fable », ou la version des événements superposée à la fable.

Étant donné ces nombreuses pistes de recherche, nous nous attendons à ce que ce colloque soit animé et enrichissant. Nous espérons ensuite pouvoir réunir les interventions de ce colloque dans une publication. La liste suivante propose, de manière non-exhaustive, un certain nombre de domaines de recherche possibles :

• parodie
• pastiche
• caricature
• transposition
• réécritures criminelles – par exemple, forgeries, plagiats
• traductions
• adaptations dramatiques, cinématographiques, ou télévisuelles
• réécritures paratextuelles – par exemple, éditions illustrées, bandes-dessinées
• réécritures de l'Histoire
• continuations/suites/précédents

Faire parvenir vos propositions de communications (titre et résumé de 250 mots, pour une communication de 20 minutes), en français ou en anglais, jusqu'au 29 février 2012 aux organisateurs, Amy Wigelsworth (Department of French, University of Durham) et Angela Kimyongür (Department of Modern Languages, University of Hull), par courriel : re-writing.wrongs@durham.ac.uk