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Rapports sociaux de sexe dans le champ culturel

Rapports sociaux de sexe dans le champ culturel

Publié le par Bérenger Boulay (Source : Brigitte Rollet)

Présentation de la problématique 2007-2008

Qu'est-ce qu'une « bonne » oeuvre (quand on est une femme) ?

Alors que, universalisme oblige, il est rare qu'une oeuvre soit envisagée par la critique dominante en fonction du sexe, de l'appartenance ethnique, de la préférence sexuelle ou autres caractéristiques individuelles, la réception des oeuvres est cependant le plus souvent biaisée par ces même spécificités, aussi tues et niées soient-elles. Ainsi, louer un-e cinéaste beur parce qu'il n'y a pas de problématique liée à l'immigration maghrébine dans son film, un-e auteur-e francophone dont l'écriture toucherait à l'universel, ou encore une cinéaste qui ferait un « cinéma d'homme », implique des attentes préalables marquées par ce qui contribue à forger l'identité de l'artiste.

Nous souhaitons durant les séminaires de l'année prochaine, travailler sur les questions de réception dans son acception la plus large : nous nous interrogerons donc sur ce qui fait une « bonne oeuvre » -pour les critiques cela s'entend- quand on est une femme, sur les critères de sélection et d'appréciation, ainsi que sur l'intériorisation possible par les artistes femmes de ces schémas de distinction, et/ou les formes que peuvent prendre les alternatives aux normes. Dans quelle mesure peut-on parler de formatage ou d'auto-censure dans les productions culturelles dont les femmes sont les auteures, à l'aune des « bonnes oeuvres » ou des « chef d'oeuvres » de leurs homologues masculins ? Une perspective comparative des modalités de réception d'oeuvres d'artistes féminins et masculins pourra d'ailleurs être envisagée. A partir de créations féminines ayant survécu au temps et à l'oubli, nous nous interrogerons aussi sur les critères d'appréciation et leur variabilité selon les époques et les arts, ainsi que sur les différentes formes de postérité auxquelles ces oeuvres donnent lieu. Nous étudierons aussi les réactions/réceptions des publics par rapport à ces oeuvres, et tout ce qui, de près ou de loin et d'une façon ou d'une autre permet de les évaluer. Poser la question très large de la réception permettra aussi d'envisager celles des normes, des goûts et des implicites idéologiques de leur constitution.



Nous invitons donc toute proposition touchant à cette problématique, quelles que soient les époques et les formes artistiques concernées, sous forme d'un résumé d'une quinzaine de lignes, avant le 30 juin 2007, à faire parvenir à Delphine Naudier (delphine.naudier@csu.cnrs.fr) et Brigitte Rollet (b.rollet@ulip.lon.ac.uk).