Essai
Nouvelle parution
R. Lulle, Livre de l'enseignement des enfants

R. Lulle, Livre de l'enseignement des enfants

Publié le par Camille Esmein (Source : Marie-Pierre Ciric)

Raymond Lulle, Livre de l'enseignement des enfants
Klincksieck, collection « Philosophie de l'éducation » 14, 168 p.
Isbn : 2-252-03538-2

EAN : 9782252035382

16 €


LE LIVRE :
Le Livre de l'éducation des enfants de Raymond Lulle reflète avec justesse ce que fut l'exigence de formation intellectuelle, morale, professionnelle, affective et religieuse d'un enfant à la fin du Moyen Âge.
Cette époque de notre histoire est souvent sujette à des interprétations caricaturales : période d'obscurantisme, de mépris de l'enfance, de mysticisme aveugle, d'ignorance de la pédagogie élémentaire, etc.
Le présent livre du « docteur illuminé » montre que la pensée éducative médiévale est loin d'être aussi simpliste. Elle manifeste souci d'instruction, certes, mais aussi attention aux âges de l'enfant, intérêt aux sciences du temps, formation professionnelle, attention au corps, éducation morale par le conseil et la raison, etc. Il est certain que l'idéal chrétien reste à la fois le guide et la finalité de toute l'éducation de l'auteur. Mais cette fidélité à la foi ne saurait se faire aveuglément, au détriment de ce que Raymond Lulle appelle « la voie (ou la vie) moyenne », celle que doit suivre tout homme qui ne peut qu'affronter modestement son siècle, y trouver sa place le temps d'une vie et tenter d'y faire son salut.

L'AUTEUR :
Raymond Lulle (vers 1233-1316), né à Majorque, commence par vivre une existence de cour. Troubadour, précepteur, poète, il se marie à vingt ans et a deux enfants. Vers trente ans, il vit une véritable crise morale et religieuse. Abandonnant femme et enfants, il se consacre à trois choses : étudier et rédiger des ouvrages dans tous les domaines de la connaissance, fonder des écoles de langues, aller sur le terrain pour convertir par la parole. Son idée directrice est que pour amener à la véritable foi, mieux vaut la discussion, la logique ou la rhétorique que la menace et le glaive. Infatigable, il parcours l'Europe et l'Afrique du Nord dans l'espoir de trouver un terrain d'entente entre les religions du Livre qui se déchirent : catholiques, juifs, musulmans et orthodoxes. C'est pendant son ultime campagne d'évangélisation solitaire dans la région de Tunis qu'il tombera, victime de lapidation. Il meurt sans doute sur le bateau qui le ramène à Majorque (1315 ou 1316).