Essai
Nouvelle parution
R. Creagh, Utopies américaines

R. Creagh, Utopies américaines

Publié le par Arnauld Welfringer

Ronald Creagh, Utopies américaines. Expériences libertaires du XIXe siècle à nos jours

Marseille: Agone, 2009, 400 p.

  • ISBN: 978-2-7489-0107-8
  • 24 euros

Présentation de l'éditeur:

Du voyage du socialiste gallois Robert Owen en 1825aux premières communautés fouriéristes, des mouvements contestatairesdes années 1960 à l'écologie et aux groupes punks ou lesbiensd'aujourd'hui, les États-Unis ont abrité nombre de communautésutopiques. Souvent installés comme jadis les moines dans des paysagesmagnifiques et isolés, mais aussi dans l'hôtel d'un village del'ancienne Réserve de l'Ouest ou exploitant une mine de charbon surleur territoire, ces groupes mettent à l'épreuve une volonté de vivreen dehors de la logique de la société dominante.
En revenant sur près de deux siècles d'expériences communautaires,ce livre lève non seulement le voile sur un phénomène méconnu ettoujours actuel, mais le réinsère parmi les tentatives de lutte contreun système omnipotent, ouvrant une autre voie, originale et nonexclusive, vers l'émancipation sociale.

Professeur émérite à l'université Paul-Valéry deMontpellier, Ronald Creagh collabore à de nombreuses revuesanglo-saxonnes et françaises. Il est notamment l'auteur de L'Affaire Sacco et Vanzetti (Éditions de Paris, 2004), et Nos cousins d'Amérique. Histoire des Français aux États-Unis (Payot, 1988).

L'histoire des communautés intentionnelles aux États-Unis montre queleur apparition provient de la réflexion et d'un libre choix plus quedes conditions économiques et sociales.
Les colonies américaines, puis la jeune République présentaientsans doute une situation favorable à une solidarité communautaire. Dansles premiers temps, les régions faiblement peuplées bénéficiaient d'unréseau de communications peu fiables mais de terres peu coûteuses. Lesagglomérations bénéficiaient parfois de l'aide de quelque philanthropeou de spéculateurs avisés, prompts à offrir leurs propriétés inoccupéesou à investir leur argent pour des raisons diverses. Il existait mêmeparfois des structures d'accueil, vestiges de communautés antérieures.
La disponibilité des terres et de l'argent a ainsi bénéficié auxassociations warréniennes ; de même que les communautés owéniennes,elles se sont établies dans une conjoncture où les prix des terrainsétaient en baisse et le crédit disponible. Aucun de ces groupesn'aurait pu se former sans ces conditions, et lorsque ces deuxtendances se renversèrent, les groupes furent généralement balayés parles spéculateurs fonciers. Les circonstances changèrent par la suite,mais la presse locale fut toujours prête à claironner une nouvelleinitiative collective. Plus récemment, une abondante littératureutopique, y compris dans la science-fiction, invente fréquemment denouveaux types de société.