Actualité
Appels à contributions
Colloque :

Colloque : "Murs, barrières, obstacles" (Orléans)

Publié le par Université de Lausanne (Source : Catherine Pélage)

« MURS, BARRIÈRES, OBSTACLES »

QUINZIÈME COLLOQUE DE L’ASSOCIATION D’HISPANISTES ALMOREAL 

 

PRÉSENTATION

L’Assemblée Générale d’ALMOREAL (Angers Le Mans Orléans Relations Europe Amérique latine), qui s’est tenue à l’Université du Maine le 22 mars 2018, a choisi pour le quinzième colloque de l’association le sujet suivant : « Murs, barrières, obstacles ».

Pris dans son acception la plus immédiate, le mur sépare et organise l’espace, établissant de ce fait une distinction entre ce qui est à l’intérieur et à l’extérieur, d’un côté ou de l’autre. Il contribue donc à dresser des barrières qui ont des implications individuelles, en délimitant l’espace domestique et l’espace public, mais aussi collectives lorsque les murs portent des  constructions politiques et sociales. 

Doté d’une fonction répressive, c’est une barrière qui entrave le passage vers un ailleurs qu’il doit protéger de ce qui est perçu comme un danger. Ainsi, ses contours peuvent dire l’enfermement (murs de la prison, de l’hôpital psychiatrique, etc.) et plus généralement l’exclusion d’un projet collectif ; les frontières fortifiées en sont un exemple significatif.

Mais l’on sait combien les stratégies de repli induites par les murs font naître, parfois simultanément, des désirs de contournement ou d’évitement. Étudier les murs qui séparent, c’est étudier la brèche, la fissure, l’au-delà rejoint coûte que coûte. Sous ce rapport, le mur séparateur est un espace statique impliquant ou créant la dynamique de son dépassement.  Interroger les murs revient ainsi à y lire une conception de la société et peut-être du monde, inscrite dans un projet collectif ou plus individuel mais qui affecte nécessairement les constructions identitaires.

Par ailleurs, la fonction première de ces murs peut être détournée par ceux qui les transforment en support d’écriture ou de création. Dans un texte bref et puissant, Barthes déclarait : « Le mur appelle l’écriture : pas un mur, dans une ville, sans graffiti (…). Personne n’écrit sur le mur –et tout le monde le lit. C’est pourquoi, emblématiquement, le mur est l’espace topique de l’écriture moderne » (Variations sur l’écriture). Les murs deviennent alors doublement signifiants, renvoyant à la fois à leur fonction première et aux discours qui s’y inscrivent d’une manière ludique ou subversive. Mais au-delà des opérations de détournement impliquant une forme de contestation, de revendication, l’écriture sur les murs constitue en elle-même un objet dont la spécificité retiendra notre attention.

En outre, qu’il porte ou non un discours, le mur semble toujours fonctionner comme un signe : signe de l’espace où il se trouve, mais aussi signe de l’époque dont il conserve le souvenir, qu’il soit devenu ruine ou lieu de commémoration.

Il s’agit donc, dans un premier temps, de murs tangibles, naturels ou construits par l’homme, qui pourront impliquer des réflexions d’ordre historique et sociologique. Quels discours cette réalité induit-elle, notamment sur le plan politique ? Quels mots et expressions expriment la complexité et la pluralité des murs? Il conviendra également de s’attacher aux œuvres réalisées entre les murs comme, dans des contextes très différents, la littérature carcérale, la littérature conventuelle, les performances artistiques mettant en scène l’enfermement, etc. Par ailleurs, certaines créations reposent sur de véritables poétiques du mur marquées par le huis clos, l’interdit, le mystère, la clôture qui suggèrent  pourtant un espace plus vaste. Comment les murs sont-ils représentés dans la littérature, le cinéma, le théâtre, la peinture ?

Nous nous intéresserons aussi aux murs, barrières et obstacles dont la présence, sans être matérielle, n’en demeure pas moins réelle. Le mur, comme l’enfermement, pourra ainsi être retenu dans ses emplois métaphoriques, au même titre que les barrières et les obstacles (barrières émotionnelles, barrières de la langue, barrières sociales, obstacles au développement, etc.).

Autant de pistes à poursuivre, dans la lignée de précédents travaux d’ALMOREAL, pour les aires géographiques espagnoles, latino-américaines, africaines, et dans une perspective interdisciplinaire: littérature, civilisation, discours politique, linguistique, peinture, cinéma, théâtre, arts en général, didactique.

Le colloque aura lieu les 26 et 27 mars 2020 à l’Université d’Orléans. Nous vous invitons à nous faire parvenir, pour le 15 octobre 2019, votre proposition de communication (titre de la communication, mots-clés et résumé d’une dizaine de lignes), en français ou en espagnol, aux deux adresses suivantes : catherine.pelage@univ-orleans.fr et samuel.fasquel@univ-orleans.fr. Le comité d’organisation vous fera savoir avant le 30 novembre si votre communication a été retenue. Vous recevrez alors tous les détails concernant l’organisation matérielle du colloque. Les articles seront soumis à un comité de lecture et à un comité scientifique et publiés sous forme d’ouvrage collectif.