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Quelle(s) histoire(s) de l’art à la télévision française ?

Quelle(s) histoire(s) de l’art à la télévision française ?

Publié le par Natalie Maroun (Source : Simon DANIELLOU)

Université Rennes 2

Équipe d’accueil Arts : pratiques et poétiques (EA 3208)

Laboratoire d’études cinématographiques (dir. Laurent Le Forestier)

Programme de recherche : filmer la création artistique (ANR Filcrea)

En Partenariat avec L’INA

 

APPEL à COMMUNICATION

Quelle(s) histoire(s) de l’art à la télévision française ?

Journée d’études sous la direction de Roxane Hamery et Simon Daniellou

samedi 7 décembre 2013, université Rennes 2

Bâtiment B - Salle B 019 (sous-sol)

 

Après avoir abordé l’implication de producteurs célèbres dans la démocratisation des pratiques artistiques et de la pensée esthétique d’une époque, mesuré l’impact des innovations technologiques sur la mise en valeur de la création et exploré les expérimentations audiovisuelles que permet le médium, le laboratoire d’Études cinématographiques de l’Université Rennes 2 souhaite poursuivre son programme de recherche « Filmer la création artistique » (ANR Filcrea en partenariat avec L’INA) en interrogeant la cohérence historiographique du rapport que la télévision entretient à l’art. De Terre des arts de Max-Pol Fouchet à Palettes d’Alain Jaubert, de Peintres de notre temps de Michel Lancelot à Grand’Art d’Hector Obalk, des Secrets des chefs-d’œuvre de Madeleine Hours à D’art d’art de Frédéric Taddei, la télévision publique française a régulièrement dédié une part de sa programmation aux œuvres d’art, sous des formats et des durées variables. Au vu des profonds changements qu’a connu le monde artistique vis-à-vis de sa réception par le grand public, il semble qu’un tel geste éditorial ne suppose pas aujourd’hui les mêmes objectifs et n’induit pas nécessairement les mêmes effets que dans les années 1960. Il paraît donc légitime de déterminer quelles conceptions de l’histoire de l’art ont pu trouver une vitrine à la télévision, et plus encore, quelle histoire de l’art s’est écrite par le biais de la télévision, voire même quelle histoire de l’art la télévision écrit-elle depuis soixante ans.

Les créateurs d’émissions sur l’art cherchent-ils à asseoir encore davantage les canons académiques pour répondre à la mission éducative inhérente au médium télévisuel ou à suivre l’orientation dictée par les goûts des publics auxquels ils destinent leurs programmes ? De quelle façon les tendances avant-gardistes sont-elles prises en compte ? L’avant-garde est-elle alors considérée comme une proposition alternative au sein d’une pratique au demeurant reconnue ou comme une forme d’expression artistique indépendante, envisagée un temps comme mineure ? Quelle place à la télévision, en effet, pour les arts de la rue, les performances, la bande-dessinée, le graffiti ou l’art numérique ? À travers ces interrogations se pose dès lors la question du rapport de la télévision à l’actualité de la production artistique en particulier et de l’évolution des pratiques culturelles de la société en général. Dans quelle mesure les reflète-t-elle ? Cherche-t-elle à s’y mouler ou au contraire à les influencer ? La considération pour les modes et les goûts des spectateurs n’implique-t-elle pas une spécialisation trop marquée des programmes ? En retour, n’y a-t-il pas une méfiance de certains publics vis-à-vis d’une récupération des formes contre-culturelles par une télévision supposément assujettie à l’ordre établi ? De quelles approches les critiques d’art qui ont pu et peuvent encore aujourd’hui trouver un espace d’expression télévisuel sont-ils les hérauts ? Il importerait également d’évaluer la place accordée à l’actualité des musées et des galeries dans les émissions afin d’estimer l’intérêt porté à l’art en train de se faire et l’histoire en train de s’écrire. Ce sont quelques-uns des questionnements que nous souhaiterions soulever lors de cette journée d’études afin de saisir comment la télévision participe depuis plus de soixante ans d’une construction sociologique et d’une inscription historique des rapports entre les arts et leurs publics en France.

Les propositions d’une quinzaine de lignes pour une intervention de 45 minutes sont à envoyer, accompagnées d’une notice biographique, à Roxane Hamery (roxane.hamery@univ-rennes2.fr) et Simon Daniellou (simon.daniellou@univ-rennes2.fr) pour le 15 septembre 2013.