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Quand la littérature se fait impure

Quand la littérature se fait impure

Publié le par Laurent Zimmermann (Source : Brigitte Fontille)


Quand la littératurese fait impure


Deuxième colloqueinternational des jeunes chercheurs organisé par l'Associationdes étudiants des cycles supérieurs du Département de français del'Université d'Ottawa.


Le colloque se tiendra àl'Université d'Ottawa, les 29 et 30 septembre 2011.


Depuis toujours, lalittérature est déchirée par la question de la pureté ou del'impureté de son objet : « Marchez donc sur ses pas ;aimez sa pureté, / Et de son tour heureux imitez la clarté »,écrivait déjà Boileau, en opposant la rigueur de Malherbe aux« faux brillants » littéraires prônés par laRenaissance. Milan Kundera ne dit pas autrement lorsqu'il suggèrede « purger le roman de tous les éléments qui n'appartiennentpas spécifiquement au roman » ; on comprend ici que, pourlui, certaines pratiques disparates peuvent dénaturer le genre. Dela même manière, certains auteurs comme André Gide et GeorgesSimenon, parleront à leur tour d'un « roman pur »,expurgé des éléments qui ne lui appartiennent pas. Malgré leursvariations historiques, ces démarches témoignent d'une mêmerecherche inlassable : celle d'un certain art littéraireauthentique.


Toutefois, lorsqu'Adornodéclare, en 1966, qu'« [i]l faut à l'art pour qu'ildevienne art, quelque chose qui lui est hétérogène », il nousamène sur une piste fort différente : celle des nombreuxmatériaux hétérogènes auxquels fait aussi appel lalittérature. L'une des intuitions premières de notre démarcheest de mettre les arts littéraires à l'épreuve de cette notiond'impureté ; nous suivrons dans cette démarche Guy Scarpetta,pour qui le discours critique doit se prêter à un décloisonnementgénéral : « la période qui s'ouvre [écrit-il dansL'impureté] me semble en partie caractérisée par la findu mythe ("moderne") de la spécificité ou de la puretédes arts — phase de confrontation, au contraire, de métissages, debâtardise, d'interrogations réciproques, avec desenchevêtrements, des zones de contact ou de défi […] des heurts,des contaminations, des rapts, des transferts. » Nous nechercherons donc pas à dresser un inventaire, ni même à démontrerl'impur de la littérature ; il s'agit plutôt d'étayerune approche qui pourrait rendre compte de ce moteur créatif.Comment l'impur s'insère-t-il dans l'oeuvre littéraire ?Quelles sont ses fonctions ? À quelle(s) condition(s) peut-ilconstituer une esthétique ? Ainsi, àvocation hétérogène, notre colloque permettra d'aborder l'impuret ses variantes déclinées selon les axes suivants :


-Impureté générique :contamination des genres, paralittérature, genres mineurs,

-Critique génétique :(les ratures, brouillons, ajouts);

-Impureté stylistique :traduction, recours à diverses langues au sein d'une oeuvre,jargon, joual ou différents niveaux de langue;

-Impureté des disciplines :interdisciplinarité, intermodalité, phénomènes interartistiqueset pratiques multiartistiques, quand la littérature se mêle desociologie, de philosophie, de religion, de science;

-Impureté culturelle :métissage, hybridité, transculturalité, littérature migrante et(post-) coloniale;

-Intertextualité :citation, allusion, pastiche, traduction, transposition;

-Phénomènes d'altérité.



Cecolloque a pour but de promouvoir les travaux des jeunes chercheurs,doctorants, docteurs et post-doctorants. Nous souhaitons recevoir despropositions de communication de champs littéraires divers (genres,périodes historiques, approches critiques, corpus) pour favoriserdes échanges riches et fructueux.


Vousêtes invité(e) à soumettre par courriel, au plus tard le 13 mai2011, une proposition de communication (300 mots maximum) accompagnéed'une courte notice biographique. Veuillez faire parvenir votrerésumé (ou toute demande d'information) à Brigitte Fontille etAudrey Gilles-Chikhaoui à l'adresse suivante :

aecs@uottawa.ca