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Pseudologie. Études sur la fausseté dans la langue et dans la pensée

Pseudologie. Études sur la fausseté dans la langue et dans la pensée

Publié le par Vincent Ferré (Source : Pascale Hummel)

Pourles puristes n'existerait qu'une seule et unique façon depratiquer la philologie : celle, traditionnelle, rigoureuse et parfoisaustère, de l'étude (multiforme) des textes transmis par l'Antiquité.Ce labeur ne s'embarrasse d'aucun verbiage et se méfie des entreprisesde théorisation extérieures à la philologie.
Depuis quelques décenniespourtant (sous l'impulsion de Michel Foucault notamment), uneorientation parallèle se dessine, qui confère au terme philologie uneacception large, plus ou moins gauchie par rapport au sens postuléoriginel et authentique. Cette tendance est particulièrement vivaceaujourd'hui dans le monde anglo-saxon et germanique, à côté de laphilologie traditionnelle qui maintient ses pratiques et ses droits. Ày regarder de près, cette piste herméneutique (entendue au sens le pluslarge, parfois fourre-tout) plonge ses racines dans la genèse même dela philologie. Sa généalogie fait apparaître une double tradition :philosophico-poétique (de Platon à Heidegger, de Foucault auxnéo-herméneutes d'aujourd'hui) d'une part, exégético-grammaticale del'autre (avec pour premiers représentants les grammairiens grecs). Sil'une met en avant le sens au croisement de la sémiologie, de laphilosophie et de la poésie, autrement dit l'esprit, l'autre privilégiela lettre, donc la matérialité des textes et des mots. Pour lespuristes, la première orientation serait une pseudologie (une autrefaçon de nommer ce que Jacques Bouveresse appelle les « prodiges etvertiges de l'analogie »), la seconde seule étant admise commeorthodoxe et praticable. Chronologiquement, les deux sontconcomitantes, et selon le cas, l'époque ou l'individu, c'est l'une oul'autre qui se trouve privilégiée. Chacune est « poétique » par excès etpar défaut : créatrice de sens, d'interprétation, de diversespossibilités épistémiques surtout, reposant sur une interprétationvariable de la lettre et de l'esprit. Entreextension terminologique et dérive épistémologique, la notion depseudologie dénote les risques, les pièges et les non-dits d'unepratique Janus dont les partis pris ne sont pas toujours innocents.Elle s'étend plus largement à tout usage « flou », et parfois sciemmentabusif (inférence, paralogisme, analogie, paradoxe, nébuleuseconceptuelle, approximation terminologique), de la langue, du savoir etde la pensée, jusqu'au dévoiement de ces derniers en contrevérité, dogme ouidéologie.
Lescontributeursde ce volume sont invités à interroger les formes diverses que revêt lapseudologie dans les champs théoriques de la philosophie, del'épistémologie et de la linguistique/stylistique/philologie, autantque dans les domainespratiques (science, érudition, rhétorique, enseignement, usage de lalangue, etc.) auxquels elle s'applique.

Titre et résumé à envoyer avant le 31 mai 2009. 

Texte définitif de l'article à remettre au plus tard en décembre 2010.

Parution en 2011. Volume de 300 pages environ.