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Projets de paysage, n° 12 :

Projets de paysage, n° 12 : "Paysage et culture"

Publié le par Marc Escola (Source : revue Projets de paysage)

 

 

Projets de paysage, n° 12, 2015, dossier "Paysage et culture"

 

http://www.projetsdepaysage.fr/dossier_thematique

Les articles rassemblés ici témoignent de cultures paysagères occidentales, asiatiques et autochtones : l'Europe avec la France, l'Amérique du Nord avec les États-Unis et le Canada, l'Asie avec Singapour et le Japon, puis l'Australie. Parmi eux, trois mettent en abyme les cultures autochtones (les Hopis aux États-Unis, les Inuit du Canada, les Boandik en Australie).

Les auteurs de ces articles abordent l'interface paysage et culture tantôt par des figures paysagères qui ont fait école en géographie (Max Sorre) et en architecture (Mary Colter), tantôt par des représentations paysagères (les Haiku ou les photographies inuit), par des aménagements (les polders) ou bien des cadres législatifs (les paysages humanisés).

Ce numéro thématique constitue une matrice à plusieurs entrées de lecture, article par article ou complète.

La lecture intégrale du numéro thématique « Paysage et Culture » met en évidence cinq points :

  • Géographes versus paysagistes ? Les articles de Dylan Simon et de Patrick Pérez attestent d'un clivage professionnel autour de l'appropriation de l'objet « paysage » qui a prévalu jusque dans les années 1960 : bien que séparés par l'Atlantique mais contemporains l'un de l'autre, le géographe Max Sorre et l'architecte Mary Colter s'ignoraient, tout comme Paul Vidal de La Blache et Jean Claude Nicolas Forestier en France, qui ont consacré leur vie au paysage dans des sphères paysagères parallèles et sans jamais collaborer.
  • Paysage culturel versus paysage ?
    Les articles de Dylan Simon et de Gérald Domon sont l'expression de deux écoles de pensée autour du paysage en Occident, dont l'héritage perdure. Max Sorre s'inscrit dans la philosophie européenne qui a conduit à la Convention européenne du paysage, c'est-à-dire sans qualificatif départageant sa dimension culturelle. À la différence de l'école américaine, qui a depuis le XIXe siècle opéré une distinction entre le paysage culturel et le paysage naturel, influençant ainsi la dénomination de « paysages humanisés » au Québec, dans l'esprit de celle des paysages culturels de l'Unesco.
  • La reconnaissance des cultures autochtones
    Les articles de Scott Heyes, de Patrick Pérez et de Fabienne Joliet mettent en relief l'existence vivace de sensibilités paysagères autochtones, enchâssées dans celles des anciennes colonies occidentales. Les Hopis, les Boandik, les Inuit réclament reconnaissance, un véritable creuset pour les paysagistes, les architectes et les géographes.
  • Aménagement versus paysage ? 
    L'article de Claire Doussard expose une « métamorphose paysagère », qui s'opère par l'aménagement de polders : Singapour, pris entre l'ambition de gagner un espace de croissance supplémentaire et la caution de la protection de ses paysages, ce qu'il en reste.
  • Perspective mésologique
    Enfin, l'article d'Augustin Berque propose une contextualisation de la notion de paysage, en la positionnant comme une des modalités des relations homme-milieu, la mésologie