Questions de société

"Professeur vacataire, je coûte une misère à la fac française" (Rue 89, 02/01/2011)

Publié le par Arnaud Welfringer

"Professeur vacataire, je coûte une misère à la fac française", Par Emöjk, thésard, Rue 89, 02/01/2011

Je suis chargé de TD vacataire en langues étrangères appliquées (LEA) à l'université de Paris IV-Clignancourt, et avant cela chargé de TD en droit à l'université de Paris I.

J'ai été embauché pour donner des cours d'anglais à des élèves de première et deuxième année d'université (étant moi-même actuellement en train de finir ma thèse en littérature américaine).

Pas une fois on n'a testé mon niveau d'anglais à l'écrit ou à l'oral, et je n'ai jamais passé d'entretien d'embauche – l'envoi de mon CV et d'un « mail de motivation » a suffi dans les deux cas.

Ma supérieure à Paris I m'avait confié que je remplaçais une chargée de TD dont on avait « découvert » au bout d'un an qu'en guise de cours, elle apprenait des chansons en anglais à ses étudiants. Il n'y a donc aucune garantie ou presque, du côté des élèves, d'avoir à faire à des enseignants compétents ; cela peut leur coûter un an d'études à apprendre n'importe quoi.

Moins d'heures qu'un titulaire, et moins payé

Mais, pis que cela, ce sont les conditions de contrat et de paiement qui m'effarent. En tant que vacataire, je n'ai le droit de dispenser que 96 heures de cours par an (soit environ quatre heures par semaine pendant une année universitaire), cela parce que je n'ai pas (encore) de qualification type Capes ou agrégation.

Cette mesure est censée être mise en place pour favoriser l'emploi des titulaires, mais dans les faits, je constate que les positions vacataires se multiplient. D'autant que je suis moins payé qu'un titulaire, parfois pour faire exactement la même chose que lui. Il faut également savoir qu'un vacataire n'est payé que trimestriellement, c'est-à-dire, normalement, en janvier et en juin.

Un de mes camarades, qui n'avait pas été mis au courant de cette fameuse limite de 96 heures, a donc travaillé bien plus, et au final,
l'université a dû l'informer qu'elle ne pourrait pas lui payer plusieurs mois d'enseignement. Cela non par malice : l'université elle-même semblait peu informée de cette limite.

Lire la suite sur le site de Rue 89