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Processus mémoriels et geste créateur dans les arts du spectacle

Processus mémoriels et geste créateur dans les arts du spectacle

Publié le par Natalie Maroun (Source : EA 3208)

Appel à communication

Processus mémoriels et geste créateur dans les arts du spectacle

Colloque international et interdisciplinaire organisé par le laboratoire d'Études théâtrales (EA 3208 Université Rennes 2) et le laboratoire d'Études Performatives (Université Adam Mickiewicz, Poznan, Pologne) avec la participation du Centre d'Étude des Arts Contemporains, (EA 3587, Université Lille 3) , les 13, 14, 15 octobre 2011, à l'université Rennes 2

Ce colloque se donne pour objectifs d'étudier la manière dont passé, présent, et même projections dans le futur s'articulent au sein des démarches de création. Repartant des travaux menés dans le cadre du programme de recherche « la scène comme lieu de mémoire », (Laboratoire d'études théâtrales de l'EA 3208, Arts, pratiques et poétiques, Université Rennes 2 – Haute-Bretagne) ce colloque vise à examiner les rapports entretenus par des créateurs avec l'histoire et la mémoire, qu'il s'agisse de celles d'une société ou plus précisément, de celles du monde théâtral. Dans cette perspective, il s'agirait de s'interroger sur la complexité des dynamiques mémorielles à l'oeuvre dans le champ de la création scénique et sur l'ancrage de ces créations dans le présent de leur représentation. Ce choix est indissociable d'une démarche historique, sociologique et épistémologique (pour notamment saisir les continuités mais aussi les ruptures qui modèlent les pratiques artistiques contemporaines).

Si la scène est un lieu de mémoire, elle est aussi un espace de projection du geste créateur qui objecte aux fonctionnements traditionnels des temps de ruptures. La continuité historicisante est alors remise en question par un « ici et maintenant ». Le geste de création peut s'emparer de l'histoire d'une société pour faire oeuvre, mais également « hériter » de manière consciente ou inconsciente de formes théâtrales passées ou revendiquer un rapport de filiation. Comment l'artiste, alors inscrit dans un double mouvement de continuité et de rupture, peut-il se positionner en tant que créateur ?

Le moment de la création, les processus de réception et les traces afférentes à ce double mouvement deviennent eux aussi instruments et réceptacles de la mémoire et constituent à leur tour une mémoire (celle d'un passé revisité, recomposé ou réécrit, et celle du processus créatif lui-même). Dès lors, la question des traces ou des archives se pose à de multiples niveaux : comment sont-elles manipulées par le geste de création ? Comment l'artiste pense-t-il, organise-t-il, imagine-t-il les traces que ses oeuvres laisseront à la postérité ? Comment le chercheur s'empare-t-il à son tour de ces traces pour écrire l'histoire du théâtre ?

Enfin, la scène est aussi un espace de projection pour le geste créateur. L'artiste qui s'empare d'un passé s'inscrit dans un présent et le détour par le passé vise sa contemporanéité, pour de multiples raisons qu'il s'agira d'éclaircir. Faisant oeuvre à partir d'une histoire collective, il se projette et anticipe les effets d'un acte individuel qui sera amené à être partagé et qui deviendra mémoire porteuse de multiples héritages. Comment l'artiste peut-il alors tenter d'anticiper pour construire la mémoire à venir de ses créations ?

Ce colloque envisage de traiter ces questions au cours de trois journées :

La première journée « Natures et usages des traces dans le spectacle vivant » sera l'occasion d'étudier la manière dont les traces (de l'histoire, de son discours officiel ou de la création artistique) deviennent objet de mémoire à toujours revisiter. C'est à partir des traces trouvées, cherchées, surgies, et (ré)interprétées que la mémoire s'élabore car elle est une construction, parfois involontaire et inconsciente, mais nécessaire à la transmission. Il sera ici question de s'interroger, dans une perspective épistémologique, sur la nature des traces mobilisées, mais aussi d'étudier la pratique des créateurs et celle des chercheurs lorsqu'ils s'emparent de ces traces.

La deuxième journée « Traversée des héritages de l'artiste » visera à comprendre en quoi l'artiste réinvestit et mobilise des héritages multiples dans les processus de création : héritage de formes fixes, allusions, références et emprunts de formes passées, mais aussi inscription dans une famille artistique (d'un point de vue esthétique ou idéologique), manières dont l'artiste anticipe la réception de ces héritages, quitte parfois à modifier leur poids selon la sphère culturelle où s'élabore la création

Au cours de la troisième journée, « Rêves et projections » nous verrons comment un artiste anticipe son geste créateur en imaginant sa possible réception, par delà l'analyse du geste créateur dans son « après-coup », ce qui correspond aux visions inévitablement rétrospectives de l'historien ou du critique. Ce désir premier d'une scène à venir étant le plus souvent contesté par le passage concret à l'adresse publique. Dès lors, nous envisagerons la scène comme lieu spécifique d'exercisation de la contemporanéité (Agamben, 2009).

Les propositions de communication (300 mots maximum, langue française, format rtf), accompagnées d'une courte biographie (150 mots) sont à envoyer pour le 22 février 2011 aux trois personnes suivantes :

Christiane Page : christiane.page@univ-rennes2.Fr

Sophie Lucet : sophie.lucet@univ-rennes2.fr

juliusz Tyszka : osty@wp.pl

  • Responsable :
    EA 3208
  • Adresse :
    Université de Rennes 2