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Presse et conflits dans les pays de langue romane

Presse et conflits dans les pays de langue romane

Publié le par Université de Lausanne (Source : Nathalie Fürstenberger)

Presse et conflits dans les pays de langue romane

 

Dans le prolongement de la Journée d’Études qui s’est tenue à l’Université Paul Valéry Montpellier 3, en novembre 2019, notre publication a pour ambition de revenir sur les rapports qui existent depuis la fin du XVIIIe siècle jusqu’à nos jours entre la presse et les parties prenantes d’un conflit d’ordre diplomatique, socio-économique ou culturel. Elle nous donne l’occasion de faire dialoguer différents champs disciplinaires (histoire culturelle, sociale ou politique, linguistique, littérature et arts visuels) pour réfléchir sur l’importance et l’influence de la presse dans la représentation discursive ou sociétale de faits d’actualité bruts.

Argumentaire

Pour couvrir les crises et les conflits qui secouent le monde, les médias mobilisent au péril de leurs vies des professionnels aux multiples fonctions (correspondants de guerre, grands reporters, photographes) et des moyens techniques conséquents pour rendre compte d’une actualité brûlante, puis, dans un temps second, ils « créent l’événement ». Teinté de polémique, ce lieu commun rend manifeste un processus de configuration selon lequel les faits d’actualité sont façonnés par différentes instances qui, au terme d’un travail interprétatif, produisent une construction narrative chargée d’implicites et de présupposés.

Dans Le Siècle de la presse (Seuil, 2004), Christophe Charle étudie l’évolution du média de masse qu’est la presse écrite. Son analyse, qui porte sur la presse française, montre qu’en l’espace d’une centaine d’années (1830-1939) le pouvoir médiatique de cette dernière s’exerça sur un lectorat de plus en plus diversifié et que ce phénomène de massification obligea les journaux à proposer aux lecteurs une variété d’articles plus distrayants avec l’introduction de nouveaux procédés - tant textuels que visuels - qui permirent à une communauté dispersée de lire et voir simultanément un même discours. Dans les années 1930, l’apparition de la radio décuple la rapidité de l’information, la rendant presque instantanée.

L’objectif de notre publication est d’interroger les liens étroits que la presse tisse avec la société et l’État à l’heure d’une crise majeure. À cet effet, nous nous intéresserons aux moyens mis en œuvre par les journaux pour construire des événements et relayer des récits dont l’éclairage particulier révèle une certaine vision du monde ; nous étudierons aussi le sens et les références au réel qui, à un moment donné, confèrent aux faits une signification collective. Nous verrons également comment la société ou l’État utilisent l’imprimé pour dégager un certain consensus au sein de la communauté, pour alerter ou influencer l’opinion publique. Pour la museler aussi.

Notre approche dépassera largement le cadre chronologique proposé par Christophe Charle pour envisager les dernières évolutions de la presse, notamment dans le domaine digital. En nous intéressant aux nouvelles technologies conçues comme des relais d’opinion souvent très personnelle (blogs, Facebook, YouTube, Twitter, Instagram), nous tenterons d’appréhender les conséquences d’un traitement presque instantané de l’information et d’apprécier l’ampleur des réactions que celui-ci suscite sur le plan local ou international. L’émergence de nouvelles formes d’influence médiatique et de nouvelles voix sera également envisagée.

Thématiques

La voix de l’individu ou du témoin : reportage, témoignage, chronique satirique, caricatures, le choc des images (photographies), la blogosphère comme nouvel espace public.

Regard sur le monde : représentation des parties en présence, image discursive et iconique de l’adversaire et des opposants, signifier la rupture des équilibres et des tensions.

Mobilisation et engagement : les transformations à l’œuvre, convictions, réactions collectives, émotions immédiates et distanciées.

Censure et répression : stratégies pour étouffer les voix dissidentes, persécution de journalistes, fermeture de journaux et mécanismes de marché, écritures contraintes, luttes pour la liberté d’expression, création de forum de discussion sur Internet comme espace d’information alternative.

Les effets d’une campagne de presse : remise en cause du droit d’informer et censure, propagande et désinformation, fake news, violence discursive et polarisation de l’opinion publique, pression de l’opinion publique.

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Modalités de contribution

Les articles de 40 000 signes maximum (bibliographie et note de bas de page comprises) devront être envoyés avant le 15 janvier 2021 à Laura González (maria.gonzalez@univ-montp3.fr) et à Nathalie Fürstenberger (nathalie.furstenberger@univ-montp3.fr).

Ils seront évalués anonymement par un Comité de Rédaction.

Les auteurs seront informés des résultats de cette évaluation vers le 15 mars 2021.

Merci de bien vouloir joindre une notice biographique de l’auteur.