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Présences par effraction et/ou intrusion (Poitiers)

Présences par effraction et/ou intrusion (Poitiers)

Publié le par Marc Escola (Source : Michel Briand)

Colloque international

de l'équipe EA 3816 FoReLL B1

("Poétiques de la représentation")

Université de Poitiers

 

« Présences par effraction et/ou intrusion »

13-14-15 octobre 2016, Poitiers

Comité d'organisation : Michel Briand, Isabelle Gadoin, Anne-Cécile Guilbard.

 

Après le colloque qui s’est tenu en octobre 2013 à l’université de Poitiers sur « La présence : discours et voix, image et représentation », l’équipe FoReLL B1 poursuit son travail de réflexion sur les phénomènes de présence.

Effraction et intrusion constituent des modalités particulières de la présence : constatées après-coup et jugées illégitimes, elles révèlent la clôture des cadres qui ont été franchis. Brisure violente ou insidieuse de l’unité générique dont elle révèle l’homogénéité constitutive, l’effraction/intrusion a valeur épistémologique. Repérer une intrusion ou une effraction, c’est nécessairement reconnaître une entité circonscrite préexistante, et apercevoir clairement sa définition. 

Même si les créateurs ont depuis longtemps joué avec les frontières de la fiction ou des arts, ces phénomènes semblent attirer tout particulièrement l’attention à l’ère de la modernité littéraire (où l’auteur ne craint plus de briser les frontières narratives et de faire irruption dans le récit) et artistique (comme lorsque Duchamp place une pièce de plomberie dans une exposition d’œuvres d’art), en même temps que se développe la culture bourgeoise qui est celle de la propriété et des espaces circonscrits, répartis entre publics et privés. Ainsi, une réflexion sur l’effraction et l’intrusion sous leurs divers enjeux et modalités, théoriques autant que pratiques, mérite d’être menée, de l’Antiquité aux temps modernes et contemporains, de manière à historiciser, voire mettre en crise, leur actualité.

Même si l’effraction et l’intrusion se rencontrent évidemment au niveau thématique (récits de braquage, vol, espionnage, imposture, voyeurisme etc.), elles nous intéressent surtout au niveau narratologique, poétique, stylistique et esthétique, ainsi que, plus largement, dans les questions de réception. Dans ces gestes ou situations, la clôture apparaît finalement mal gardée (remise en cause), ou se révèle avoir toujours existé, avant même que l’on n’en prenne conscience (mise en évidence).

Les champs disciplinaires invités sont ainsi :

  • les études littéraires. Par exemple, ruptures de la clôture de l’entité narrative (métalepse), poétique, stylistique, linguistique, mais aussi de l’espace du livre (littérature exposée)…
  • l’esthétique de l’image fixe. Par exemple, clôture fracturée de l’espace de la toile, du cadre de la photographie, de l’espace de l’exposition, ou présences incongrues (voir le célèbre exemple de l’anamorphose, dans Les Ambassadeurs de Holbein, dont la présence déroge au premier plan à l’unité perspective de la composition)…
  • les études théâtrales et chorégraphiques. Par exemple, franchissement insolite de l’espace du plateau, d’une unité de mise en scène (décor, acteurs, jeu), effets de perméabilité entre la scène et le hors-scène, le fictionnel et le réel présenté…
  • les études cinématographiques. Par exemple, la transgression de la clôture du plan, de l’unité séquentielle…
  • les études de genre (effractions des suffragettes ou des Femen) et les études postcoloniales (situations de clandestinité, ou gestes de résistance à l’exclusion), etc.

Au fond réside évidemment la question de la valeur des ces gestes d’intrusion ou d’effraction : sont-ils révolutionnaires (projet de tabula rasa des avant-gardes) ? ou révélateurs d’une invalidité essentielle des clôtures définitoires, et donc identitaires – invalidité chère aux discours contemporains sur l’hybridité ou la plasticité…

A l’inverse, ce sont des présences isolées, insolites, clandestines ou qui s’imposent puissamment, qu’il s’agira d’interroger ici, pour montrer qu’il demeure néanmoins des frontières, dénoncées, découvertes et franchies par autant de gestes de transgression.

         

Les propositions de communication (300 à 500 mots), accompagnées d'un bref CV, sont à envoyer avant le 15 juin, à :

Michel Briand, (michel.briand@univ-poitiers.fr)

Isabelle Gadoin (isabelle.gadoin@univ-poitiers.fr)

Anne-Cécile Guilbard (anne.cecile.guilbard@univ-poitiers.fr)