Première saison des matinées de la littérature
Les Mardis de la Philo sont heureux de vous inviter désormais à parler littérature le jeudi matin.
Pour cette première saison, nous vous proposons 4 cycles, soit 24 conférences et un voyage à travers quatre siècles de littérature.
Inscription gratuite pour tous les étudiants
Programme
CYCLE 1 : le matin de 9:30 à 11:00
Boris Lyon-Caen
Balzac/Stendhal : le roman à l’honneur
Le premier XIXe siècle consacre l’avènement d’une littérature « moderne ». Balzac et Stendhal en sont les témoins et les acteurs privilégiés, assignant au roman un pouvoir d’expertise nouveau, en matière sociologique, psychologique et philosophique. Retour sur une mutation passionnée…
Jeudi 1er octobre 2015 : Situations du roman à l’époque romantique
Le « canon » classique
Le roman à la mode
Les deux visages d’une révolution littéraire
Jeudi 15 octobre 2015 : L’invention du réalisme
Le roman devant l’Histoire : Les Chouans, Le Rouge et le noir
Les pouvoirs du détail
Le sacre de la bourgeoisie
Jeudi 19 novembre 2015 : Stendhal psychologue
Singuliers personnages
La représentation de la vie intérieure
La passion à l’honneur
Jeudi 3 décembre 2015 : Balzac philosophe
Une certaine idée de l’homme
Le passage par le fantastique
Une philosophie de l’art
Jeudi 7 janvier 2016 : Les pouvoirs du langage
Le langage en représentation : Le Père Goriot, La Chartreuse de Parme
La parole trompeuse
La parole enchantée
Jeudi 21 janvier 2016 : Une œuvre en héritage : Les Rougon-Macquart de Zola
Du réalisme au naturalisme
Le roman du Second Empire
Anthropologie et mythologie zoliennes
CYCLE 2 : le matin de 11:30 à 13:00
Michel Delon
La littérature libertine du XVIIIè siècle, une désinvolture à la française
L’idée de libertinage recouvre des réalités bien différentes : une dissidence religieuse et philosophique, une conduite non-conformiste, une mise en scène littéraire du plaisir, un usage crapuleux de la prostitution. Au siècle des Lumières, la fiction a su jouer d’une langue concise et ironique pour représenter les charmes aristocratiques de la séduction – entre satire et complaisance, entre misogynie et revendication féministe. De là son pouvoir de fascination…
Jeudi 8 octobre 2015 : La mise au point d’un modèle
(Crébillon, Les Égarements du cœur et de l’esprit, 1736-1738)
Jeudi 5 novembre : Topologie du libertinage : corps et décor
(Bastide, La Petite Maison, 1758)
Jeudi 12 novembre : Temporalité et historicité du libertinage
(Vivant Denon, Point de lendemain, 1777 et 1812)
Jeudi 26 novembre : Perfection et crise du modèle
(Laclos, Les Liaisons dangereuses, 1782)
Jeudi 14 janvier 2016 : Libertinage et Révolution
(Louvet, Les Amours de Faublas, 1787-1790)
Jeudi 28 janvier : Sade libertin ?
CYCLE 3 : le matin de 11:30 à 13:00
Marielle Macé
Vivre avec les livres ?
Que faire avec les livres ? Comment vivre avec eux, s’en souvenir, les placer à l’horizon d’une expérience ? Faut-il au contraire refermer les livres et les oublier pour mieux vivre ? Cette question de l’usage des œuvres, ce sentiment de leur dignité ou de leur indignité au regard de l’existence, de l’Histoire ou des nécessités de l’action – bref, ce dilemme : « la littérature ou la vie », a aussi été celui des écrivains modernes..
Jeudi 8 octobre 2015 : Bibliothèques de guerre, bibliothèques d’exil
Comment les écrivains et les intellectuels ont-il survécu avec des livres dans les périodes les plus violentes du XXe siècle – dans les tranchées, en exil, en camp ?
Jeudi 5 novembre : Le jeu de l’île déserte
Gide a inventé en 1913 le « jeu de l’île déserte » – « Quels sont les 10 romans que vous emporteriez… ». Comme lui, tout écrivain moderne a dû, peu ou prou, réfléchir à ce que pouvait être désormais la Bibliothèque idéale, et à la façon dont dont il nous revient d’entretenir ou de désorganiser la mémoire des oeuvres.
Jeudi 19 novembre : « A présent jette mon livre »
Devant l’Histoire du siècle, la littérature a aussi pu paraître indigne ; les écrivains modernes, des surréalistes à Adorno, ont été les premiers à écrire contre la littérature, et donc contre eux-mêmes.
Jeudi 3 décembre : Vers la littérature mondiale
Queneau, Blanchot, Sartre ou Malraux ont compris que leur patrie n’était plus la littérature française, mais une littérature transnationale et désenclavée. Comment penser « la bibliothèque » quand on n’en maîtrise plus les limites ?
Jeudi 14 janvier : Barthes : vivre avec un auteur
Pourquoi et comment vivre « avec un auteur » – un auteur préféré ? Réponses du côté de Proust, de Gide et surtout de Roland Barthes.
Jeudi 28 janvier : « Je déballe ma bibliothèque »
Dans de splendides petits essais, le philosophe Walter Benjamin a déballé sa bibliothèque et prouvé tout ce que l’on peut faire avec la littérature. Cette dernière séance sera l’occasion de réfléchir à nos propres usages des oeuvres.
CYCLE 4 : le matin de 11h30 à 13h
Jean Delabroy
1600, aux origines de la conscience européenne : Montaigne, Shakespeare, Cervantès
Et si nous étions « nés » en 1600 ? Et s’il fallait dater de ce moment historique, si éloigné mais si vif encore, cet être-au-monde (expériences, croyances, pensées) auquel on nous reconnaît, nous contemporains, nous européens, aux prises avec la crise qui nous conteste et qui nous trouble ? Suivant cette hypothèse, ce cycle de conférences propose de ressaisir notre origine, par une triangulation majeure : Montaigne, Shakespeare et Cervantès – le sismographe, l’ordonnateur et le fabulateur du Grand Séisme.
Jeudi 1er octobre 2015. Montaigne, Les Essais, le branle (1)
Fin du monde, début du contre-monde : le choc Machiavel.
Révolution dans la philosophie politique et morale : que faire s’il n’est plus d’essence ?
Jeudi 15 octobre 2015. Montaigne, Les Essais, le branle (2)
À chacun d’ouvrir le chantier de soi et des autres.
La vie comme inlassable règlement de la précarité de toute chose et de toute personne.
Jeudi 19 novembre 2015. Shakespeare, Hamlet, le chaos (1)
Quand se découvrent, comme un théâtre éventré, les coulisses du monde réel : les conséquences d’une révélation.
Jeudi 3 décembre 2015. Shakespeare, Hamlet, le chaos (2)
Pas de geste, pas de mot qui offrent les chances d’un salut, d’une vérité. L’Apocalypse va son train…
Jeudi 7 janvier 2016. Cervantes, Don Quichotte, la folie (1)
Il était une fois un fou, aussi ridicule par son allure que dans sa vocation… Mais un fou ombrageux, à l’écoute du monde, recueillant les annales de la cruauté.
Jeudi 21 janvier 2016. Cervantes, Don Quichotte, la folie (2)
Alors on ne rit plus contre mais avec le fou, on abjure notre conscience pour son regard ému : les visions chimériques du chevalier perdu deviennent l’alphabet du monde utopique dont les âmes ont faim.