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Pratiques et l'enseignement du français : bilan et perspectives

Pratiques et l'enseignement du français : bilan et perspectives

Publié le par Perrine Coudurier (Source : André Petitjean)

Appel à communications

COLLOQUE INTERNATIONAL

 

Pratiques et l’enseignement du français : bilan et perspectives

 

8, 9, 10 avril 2015 (Université de Lorraine, Metz)

 

Dans le cadre du quarantième anniversaire de la revue Pratiques et de la collection « Recherches linguistiques », le Centre de recherche sur les médiations (CREM) organise en 2015 une manifestation scientifique sous la forme de trois colloques, intitulés respectivement « Pratiques et l’enseignement du français : bilan et perspectives » (8-9-10 avril 2015), « Apprentissage du langage oral à l’école maternelle. Regards croisés sur un corpus homogène » (11-12 juin 2015), et « Texte et discours en confrontation dans l’espace européen. Pour un renouvellement épistémologique et heuristique » (15-18 septembre 2015). Consultez le site des colloques : crempraxitexte2015.event.univ-lorraine.fr.

En effet, les sciences du langage sur le site de Metz ont, depuis leur création, consisté à traiter des théories textuelles et discursives, d’une part, et de la didactique du français, d’autre part. Les recherches ont été menées au sein du CELTED (Centre d’études linguistiques des textes et des discours) et se poursuivent aujourd’hui dans le cadre du CREM au sein de l’équipe Praxitexte. Grâce à ces supports éditoriaux (Pratiques et « Recherches Linguistiques ») et aux nombreux stages, universités d’été et colloques organisés depuis la naissance de Pratiques, s’est instaurée une solide tradition de dialogues et de confrontations internationales, que les  trois prochains colloques entendent poursuivre, enrichir et élargir.


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L’objectif majeur du colloque « Pratiques et l’enseignement du français : bilan et perspectives » est de dresser un état des lieux de la didactique du français et des pratiques actuelles de son enseignement, de mesurer les changements intervenus depuis quarante ans, d’y apprécier le rôle joué par Pratiques, et surtout de réfléchir aux orientations à venir de la discipline français.

Créée en mars 1974, sur des bases militantes de rénovation théorique des contenus d’enseignement et d’innovation pédagogique, la revue Pratiques a pour originalité d’être devenue progressivement un lieu de confrontation pluridisciplinaire et de débats théoriques focalisés sur la didactique du français, la linguistique, et la littérature. En témoignent, et pour ne prendre que quelques exemples, les titres suivants : « La didactique du français » (2008), « Didactique du français (1) » (2010), « Didactique du français (2) » (2011), « L’écriture d’invention » (2005), « Polyphonie » (2004), « Textes – contextes » (2006), « Linguistique populaire ? » (2008), « La synonymie » (2009), « Interactions et corpus oraux » (2010), « Le figement en débat » (2013), « Les écritures théâtrales » (2003), « Anthropologies de la littérature » (2011).

La revue est à la fois le reflet du contexte culturel et théorique des années 70 qui l’a vue naître, mais aussi l’instrument d’un collectif organique agissant dans les différents contextes qui ont suivi. L’audience de Pratiques est nationale et internationale.

Au niveau national, les membres du collectif ont régulièrement participé, sur tout le territoire, à la formation initiale et continue des enseignants de français, ainsi qu’à la rédaction des Instructions Officielles de l’école primaire, du collège et du lycée.

Au niveau international, l’audience de la revue s’est concrétisée par des activités de formation continue (Belgique, Suisse romande, pays du Maghreb) et la rédaction ou l’expertise de plans d’études (Belgique, Suisse romande, Québec). Cette dimension internationale se mesure aussi au nombre des abonnements dans les différents continents, à la présence de la revue dans les départements de langue et de littérature française à l’étranger, et au nombre de missions (conférences et séminaires) assurées par les membres de la revue.

Le colloque portera sur les différents ordres d’enseignement (premier degré, collège, lycée, université) et traitera des objets et thèmes suivants :

  • Les transformations qu’a connues l’enseignement du français depuis 40 ans ;
  • Les théories susceptibles de transformer – ou d’être interrogées par – l’enseignement du français ;
  • L’état actuel des recherches en didactique du français ;
  • Les perspectives et propositions de recherche sur l’enseignement du français.

Pour ce faire, 4 axes de réflexion sont proposés, alliant archive, actualité et avenir :

  • École, culture, politique, société ;
  • Enseignement de la langue, des textes et des discours ;
  • Enseignement de la littérature ;
  • Du didactique et des didactiques.

1. École, culture, politique, société

Pour mesurer combien le contexte des années 70 était différent, on peut prendre quelques analyseurs. Les sciences humaines, par exemple, sont alors en pleine expansion, portées par le paradigme structuraliste et les théories marxistes ; leur fonction critique associe « naturellement » les compétences scientifiques des acteurs sociaux et leur engagement politique. Autre exemple, les comportements et les pratiques culturelles d’alors ne sont pas encore transformés par les multiples usages (gratuits) de l’internet et du numérique qui modifieront les manières de lire et d’écrire.

L’objectif de ce premier axe est de rendre compte du contexte de la création de Pratiques, mais aussi d’analyser les conjonctures externes (politiques et sociales) et internes à l’institution scolaire et à la discipline, et de montrer les changements intervenus. Qu’en est-il, aujourd’hui, du lien entre les différents paradigmes théoriques et de leur usage dans l’enseignement du français ? Quelles mutations se sont opérées concernant les modes de développement des compétences culturelles et langagières des scolarisés ? Quel est le rôle des revues dans la production et la diffusion des connaissances en matière de didactique du français ? Quels effets ont eu différentes réformes qui ont touché à la langue et à la culture (réformes des programmes, de l’orthographe, féminisation des noms de métiers, etc.) ?

2. Enseignement de la langue, des textes et des discours

L’enseignement de la langue, et de la grammaire, connaît une situation difficile, il est soumis à des tensions politiques et épistémologiques qui ont accentué son retard et son inadéquation. Les contenus et les finalités de l’enseignement de la langue sont en effet le théâtre de contradictions difficiles à surmonter, parmi lesquelles on citera celle qui oppose la phrase et le texte (quelle unité d’analyse ?), ou bien la langue « scolaire » et les usages sociaux de la variation linguistique (quelle langue ?), enfin la contradiction, majeure, ancienne, qui détermine les précédentes et oppose « l’écrit » à « l’oral » (quelle-s norme-s ?).

Les modèles d’analyse des phénomènes langagiers, transposés des sciences du langage, sont d’autant plus hétérogènes qu’ils poursuivent des buts eux-mêmes peu compatibles (inculquer des règles d’orthographe ou sensibiliser les élèves à la variété des genres de discours). Par quelles voies pourrait-on dépasser les contradictions « langue-discours » et reconfigurer le champ de la didactique du français, de manière à y revitaliser l’enseignement de la langue ?

Il s’agira de traiter de ces différentes tensions en les articulant aux trois « pôles didactiques » ou institutionnels impliqués par l’enseignement de la langue : i) les pratiques scolaires en matière d’enseignement grammatical (les manuels, les instructions et les savoirs des maîtres) ; ii) les usages et les besoins langagiers des élèves ; iii) les contenus de savoirs en sciences du langage et les modèles d’analyse qu’elles construisent et diffusent.

3. Enseignement de la littérature

L’enjeu principal de ce troisième axe est d’analyser les reconfigurations de la discipline français, c’est-à-dire les contenus de l’enseignement littéraire, les exercices pratiqués et les démarches d’enseignement. Il s’agira, en particulier, de réfléchir aux fonctions, aux enjeux et aux formes de la scolarisation de la littérature et du champ littéraire en général dans l’enseignement du français. Seront examinés les modes d’élaboration et de transposition didactique qui permettent de problématiser les objets textuels (corpus, genres, littérature de jeunesse) et les pratiques de médiations littéraires.

Concernant les pratiques de lecture, on cherchera à problématiser les concepts de compréhension, d’interprétation et la place accordée au sujet lecteur. Quant aux pratiques d’écriture, on se demandera quels sont les équilibres respectifs du commentaire et des écritures littéraires (ateliers d’écriture, écriture d’invention, etc.).

Par ailleurs, l’enjeu de cet axe réside également, sur le plan de la recherche, dans l’évaluation de l’autonomisation croissante de la didactique de la littérature par rapport à celle de la langue.

Dans tous les cas, un regard historique sera porté sur les textes officiels, les manuels scolaires et les pratiques de classe (y compris en coopération avec les bibliothèques et autres partenaires du livre). Par rapport à l’avenir de l’enseignement de la littérature, certaines questions pourront particulièrement faire l’objet de réflexion, selon qu’elles portent sur les élèves (place de la littérature dans les pratiques sociales des élèves et leurs rapports avec les pratiques scolaires) ou sur les enseignements : comment traiter des valeurs sans revenir à l’instrumentalisation moralisante des textes littéraires ? Quelles sont les modalités de mise en œuvre d’activités trans- ou pluridisciplinaires que présuppose l’acquisition d’une « culture humaniste » ? Enfin, quels liens critiques peut-on faire entre une culture « humaniste » et les humanités numériques présentes et à venir ?

4. Du didactique et des didactiques

Le quatrième axe interroge les voies par lesquelles la didactique du français s’est progressivement instituée en un champ « autonome ». Les recherches en didactique du français (auparavant, on parlait plutôt de « pédagogie du français ») ont commencé à émerger, d’abord dans un rapport d’application des théories linguistiques ou des nouvelles critiques (narratologie, poétique etc.), avant de s’ouvrir à d’autres champs théoriques de référence et de s’autonomiser progressivement. Quels ont été, sur le plan institutionnel, les lieux et les acteurs œuvrant à la constitution et à la reconnaissance de la didactique du français et, inversement, quels ont été et sont encore les facteurs de résistance ? On analysera les modes de « disciplinarisation » (formes et contenus) du français et on s’interrogera sur l’orientation des recherches contemporaines en didactique du français (domaines, objets d’études, types de recherche, rapports avec le français langue étrangère). Il sera aussi intéressant d’analyser les modes de théorisation différents des didactiques, par exemple leurs innovations conceptuelles respectives. On cherchera enfin à évaluer si les recherches en didactique du français ont eu des effets sur les pratiques d’enseignement du français et lesquels.

 

Modalités de soumission des communications

Les propositions de communication devront être envoyées sous la forme d’un résumé de 500 mots en format word et/ou pdf. Il sera assorti de 5 mots clés et d’une courte bibliographie de 4 références jugées importantes.

Le fichier de la proposition (anonymisé) sera accompagné d’un second fichier comportant les coordonnées de l’auteur de la communication (statut professionnel, établissement, adresses postale et électronique personnelles).

Chaque proposition de communication fera l’objet d’une double expertise. L’auteur aura précisé l’axe du colloque dans lequel il envisage d’intervenir.

La durée de communication est de 30 minutes, elle sera suivie d’une discussion.

 

 Calendrier

  • Les résumés des contributions pourront être envoyés à partir du 1er juillet 2014, à l’adresse suivante : http://colloque40anspratiques.event.univ-lorraine.fr/.
  • La date limite d’envoi des propositions est fixée au 30 août 2014.
  • Les auteurs seront avisés des résultats de l’expertise en double aveugle le 15 septembre 2014.
  • Les communications, dans leur version définitive, seront à nouveau expertisées, après le colloque, pour donner lieu à une publication des actes.

 

Pour toute question relative au colloque, contacter : petitjean.andre2@gmail.com

 

Responsables du colloque

Caroline Masseron (Université de Lorraine)

Raymond Michel (Université de Lorraine)

André Petitjean (Université de Lorraine)

 

Comité scientifique

Ruth Amossy (Université de Tel Aviv, Israël)

Elisabeth Bautier (Université de Paris 8 Vincennes-Saint-Denis, France)

Anouar Ben Msila (Université Moulay Ismaïl, Meknes, Maroc)

Jean-Paul Bronckart (Université de Genève, FAPSE, Suisse)

Jean-Louis Chiss (Université Sorbonne Nouvelle, Paris 3, France)

Jacques Crinon (Université Paris-Est Créteil Val-de-Marne, ESPE, France)

Sylvia Disegni (Université de Naples, Italie)

Jean-Louis Dufays (Université catholique de Louvain, Belgique)

Jean-Paul Dufiet (Université de Trento, Italie)

Kjersti Fløttum (Université de Bergen, Norvège)

Enrica Galazzi (Università Cattolica del Sacro Cuore, Milan, Italie)

Bertrand Gervais (Université du Québec à Montréal, Québec)

Martine Jey (Université Paris-Sorbonne, ESPE, France)

Mervi Helkkula (Université d’Helsinki, Finlande)

Ayse Kiran (Université d’Hacettepe, Turquie)

Maria Litsardaki (Université Aristote, Thessalonique, Grèce)

Lita Lundquist (Copenhagen Business School, Danemark)

Dominique Maingueneau (Université de Paris-Sorbonne, France)

Jérôme Meizoz (Université de Lausanne, Suisse)

Sophie Moirand (Université Sorbonne Nouvelle, Paris 3, France)

Franck Neveu (Université Paris-Sorbonne, France)

Henning Nølke (Université d’Aarhus, Danemark)

Elisabeth Nonnon (Université Lille 3, France)

Dorothy Noyes (The Ohio State University, États-Unis)

Sylvie Plane (Université Paris-Sorbonne, ESPE, France)

Alain Rabatel (Université Claude-Bernard Lyon 1, ESPE, France)

Maria das Graças Soares  Rodrigues (Université Fédérale de Rio Grande do Norte, Brasil)

Bernard Schneuwly (Université de Genève, FAPSE, Suisse)

Alain Viala (Université d’Oxford, Angleterre)

Maria  Dolores Vivero Garcia, (Universidad Autónoma de Madrid, Espagne)

 

 

Comité d’organisation

Danielle Coltier, Christine Deronne, Marceline Laparra, Sophie Lawson, Anne Leclaire-Halté, Michelle Lecolle, Julie Lefebvre, Josette Linder, Caroline Masseron, Raymond Michel, Alain Muller, Laurent Perrin, André Petitjean, Jean-Marie Privat, Yves Reuter, Marie Scarpa, Marie-Christine Vinson.