Questions de société
Pourquoi le mouvement des universités ne s'arrêtera pas: 2 communiqués des porte-parole de la 10e CNU (05/09)

Pourquoi le mouvement des universités ne s'arrêtera pas: 2 communiqués des porte-parole de la 10e CNU (05/09)

Publié le par Bérenger Boulay (Source : SLU)

Ci-dessous:

- Communiqué des porte-parole de la 10e CNU, 26 mai 2009

- Universités : pourquoi le mouvement des universités ne s'arrêtera pas (communiqué des porte-parole de la 10ème CNU - 25 mai?)


Communiqué des porte-parole de la 10e CNU, 26 mai 2009

 http://www.sauvonsluniversite.com/spip.php?article2641

La communauté universitaire n'a eu cesse de le dénoncer haut et fort : cegouvernement ne négocie pas, il ne fait aucune concession de fond, il secontente de faire croire et d'annoncer qu'il le fait !

Pour preuve le dernier acte de mépris du gouvernement, à la fois enversles acteurs de l'éducation nationale et envers les commissions qu'il nommelui-même. Alors que les ministères concernés annoncent un prétendu reportd'un an de la réforme sur la formation des maîtres (dite "mastérisation"),qui ne modifie d'ailleurs en rien son contenu aux conséquences désastreuses pour le futur de nos enfants et de notre société, alors que les deux ministères annoncent la création d'une commission nationale de concertation (dite "Marois-Filâtre") devant rendre ses conclusions au 15 juillet, le gouvernement planifie au 27 mai, à la prochaine séance du Comité Technique Paritaire du Ministère de l'Education nationale (CTPMEN), le passage de sept décrets réglementaires relatifs à la mastérisation.

Après la loi LRU promulguée en Août 2007 et les décrets (modifiant le statut des enseignants-chercheurs, instaurant le contrat doctoral unique, sur le comité national des universités, sur l'accord France-Vatican) publiés au Journal Officiel pendant les vacances de printemps 2009, en pleine contestation universitaire, de nouveau le gouvernement profite des jours fériés de mai pour annoncer que les décrets sur la mastérisation existent et qu'ils seront présentés dans la foulée pour validation. Pourquoi le gouvernement estime-t-il tous ces passages en force nécessaires si cette loi et ces décrets se font en concertation et en accord avec la communauté universitaire, comme il aime à le clamer ?

La Coordination Nationale des Universités dénonce, encore une fois, cemanquement à l'éthique du gouvernement et appelle le peuple de France às'informer sur la future école de ses enfants, suite à ces réformesimposées de force et que la communauté universitaire refuse de mettre enplace en l'état.

Les porte-parole de la 10e CNU. 26 mai 2009

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Universités : pourquoi le mouvement des universités ne s'arrêtera pas !!

(communiqué des porte-parole de la 10ème CNU)
Pourquoi le mouvement des universités ne s'arrêtera pas
Alors que la fin de l'année universitaire approche, le mouvement degrève des universités entre dans son quatrième mois. Devant cemouvement historique, le gouvernement persiste dans son refus de toutdialogue et de toute concertation. Pire, il a multiplié jusqu'au boutles provocations et les passages en force sur des projets unanimementrejetés par l'ensemble de la communauté universitaire.
La ministre de l'enseignement supérieur et de la recherche et celui del'éducation nationale, Valérie Pécresse et Xavier Darcos, ont orchestréces dernières semaines une campagne systématique de désinformation, dedénigrement et de diffamation contre notre mouvement. Ils ont cherché,au mépris de toute évidence, à faire croire à la démobilisation desuniversitaires et au retour à la normale. Ils ont stigmatisé lesenseignants et les étudiants en lutte, les faisant passer pour uneminorité d'irresponsables. Ils ont tenté par tous les moyens d'opposerentre elles les différentes composantes de notre communauté, de dresserles étudiants contre les enseignants, les enseignants contre lespersonnels administratifs et techniques, les étudiants contre lesétudiants. Ces ministres déconsidérés sont responsables de la plusgrave crise qu'ait connue l'université française.
La communauté universitaire ensemble a décidé que les étudiants nepaieraient pas par la perte de leur année l'irresponsabilitéministérielle. Cela n'entame en rien notre unité ni notre déterminationà combattre la politique inacceptable de ce gouvernement. Depuis le 2février et parfois même plus tôt encore, c'est l'ensemble de lacommunauté universitaire, toutes tendances, toutes sensibilités ettoutes catégories confondues qui est entrée en lutte pour défendre cebien commun qui nous est cher, le service public d'enseignement et derecherche. Le gouvernement qui s'y attaque n'en a pas fini avec nous !
La loi LRU et le pacte pour la recherche appliquent à l'université et àla recherche les principes et les méthodes de l'entreprise privée. La «gouvernance » autoritaire remplace la collégialité et le fonctionnementdémocratique. La mainmise des financements privés menace les libertésacadémiques, l'indépendance et la qualité de la recherche. Lagénéralisation de la précarité et les externalisations de servicesaggravent les conditions de travail, en particulier pour les personnelsde bibliothèques, administratifs et techniques. Les suppressions depostes, le désengagement financier de l'État et la mise en concurrencedes établissements préparent une université paupérisée aux diplômesdévalorisés.
C'est un système profondément inégalitaire qui se met en place, oùseuls les étudiants qui auront les moyens de payer des droitsd'inscriptions importants pour accéder aux établissements les plusprestigieux pourront espérer un enseignement de qualité. En même temps,la réforme du recrutement des enseignants du primaire et du secondaireorganise une dégradation catastrophique de leur formation avec unobjectif purement budgétaire de réduction des coûts.
C'est cette logique que la communauté universitaire refuse. C'est pourcela que nous demandons que les textes dans lesquels elle s'incarnesoient retirés, à commencer par la loi LRU et ses décretsd'applications. C'est à cette seule condition que pourrait se mettre enplace un réel débat sur l'avenir du système d'enseignement supérieur etde recherche.
À travers l'université et la recherche, c'est toute la société qui estattaquée. C'est le principe même de l'égalité d'accès aux savoirs quiest menacé. Mais la politique universitaire du gouvernement s'inscritaussi dans un cadre plus large, celui d'une attaque générale contrel'ensemble des services publics. La loi Bachelot applique à l'hôpitalpublic les mêmes principes de rentabilité que la LRU à l'université. LaRévision Générale des Politiques Publiques organise la suppressionmassive de postes de fonctionnaires, et la loi de mobilité prépare lapossibilité de leur licenciement. Alors que la crise économique rendnos missions plus dures et plus indispensables que jamais et exige unepolitique ambitieuse de l'emploi public, c'est au contraire un projetglobal qui se met en place à travers la destruction systématique desservices publics, celui d'une société plus injuste, plus brutale etplus inégalitaire.
Une attaque contre toute la société
Le savoir n'est pas une marchandise, l'université n'est pas une entreprise !
Parce que nous sommes face à un gouvernement qui a montré qu'il neconnaît et ne comprend que le rapport de force, notre détermination nefaiblira pas.
Parce que les enjeux de la bataille des universités dépassent largementles intérêts des seuls universitaires, nous continuerons à nousadresser à nos collègues de la fonction publique et, au-delà, à toutela société, pour, ensemble, construire une université de demainréellement publique, ouverte et démocratique.
Les porte-parole de la Coordination Nationale des Universités • Contact : porte-parole@cnu.lautre.net

CNU_25mai.pdf