Agenda
Événements & colloques
Pourquoi écrire ? Comment écrire ? Écriture réflexive et critique dans les textes d’artistes

Pourquoi écrire ? Comment écrire ? Écriture réflexive et critique dans les textes d’artistes

Publié le par Matthieu Vernet (Source : Laurence Corbel)

Pourquoi écrire, pour qui et comment ? Telles sont, parmi d’autres, les questions qui traversent la réflexion que certains artistes ont développée à propos de leurs écrits afin de saisir les enjeux de leur pratique d’écriture, ses spécificités au regard de l’activité artistique qui lui donne sens, ses prérogatives comme ses limites. Cette journée d’étude se propose d’étudier spécifiquement les textes d’artistes qui développent une approche réflexive et critique de l’écrit dans le champ artistique.
Ils posent ainsi d’abord la question du statut des textes et des conditions auxquelles ils doivent satisfaire pour être considérés comme des oeuvres. On observe aussi que dans le contexte actuel de globalisation de l’art, des démarches sous-tendues par des logiques d’action et d’expérimentation se multiplient : en prise avec un monde en perpétuel devenir, l’écriture se revendique comme une praxis politique où il s’agit d’articuler le dire et le faire, de développer des tactiques de résistance, d’expérimenter des formats et des modes de diffusion adaptés aux conditions actuelles de l’art.
Si l’écriture s’entend comme pratique discursive, elle désigne aussi l’acte graphique en tant qu’il renvoie, par différence avec la parole, à une trace visible sur une surface d’inscription. De ce point de vue, écrire, c’est occuper un espace - la page, le mur etc. - avec des traces signifiantes. Foucault rappelle à cet égard que le XXe siècle « dévoile que le langage est (ou peut-être est devenu) chose d’espace. […] c’est dans l’espace que le langage d’entrée de jeu se déploie, glisse sur lui-même, détermine ses choix, dessine ses figures et ses translations. ». Certains textes d’artistes abordent l’écriture comme une performance restituant le procès de l’écriture, comme un espace où se déploie une série d’opérations, mettent en jeu cette dimension pragmatique ; centrés sur la performativité de l’écriture, ils rendent visible le processus de son élaboration. Les interventions de cette journée d’étude, dont certaines seront proposées par les artistes eux-mêmes, traiteront de ces différentes dimensions de la critique et de la réflexivité que les textes d’artistes abordent séparément ou conjointement.


9h30 Introduction : Laurence Corbel et Christophe Viart (Université de Rennes 2)

10h00 Gaëlle Theval (Université de Paris 3) : « À propos des dactylogrammes de Jíří Kolàr dans L'Enseigne de Gersaint, 1962 »

10h45 Séverine Cauchy (Université de Rennes 2) : « Ryan Gander : esperluettes, tirets et parenthèses »


11h30 Frédéric Herbin (Université François Rabelais de Tours) : « L’écrit chez André Cadere : entre récit autorisé et outil critique » 

12h15 Pascale Borrel (Université de Rennes 2) : « Poser le « je ». L’écriture au travail dans l’oeuvre de Thomas Hirschhorn »

Après-midi

14h30 Michel Verjux (Université de Paris 1) : « Des écrits de circonstances ? » 

15h15 Alejandra Riera (Ensa Bourges) : « Les Maquettes-sans-qualité »

16h00 Catherine Fraixe (Ensa Bourges) : « Les Maquettes-sans-qualité ou l’oeuvre absente »

16h45 Conclusions