Appel à chapitres - ouvrage
(Date limite de réception des résumés: 01.04.2009)
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Pour une interculturalité renouvelée ?
Directeurs de la publication:
Anne Lavanchy
Anthropologue
Maître-assistante & chercheuse
MAPS, Université de Neuchâtel, Suisse
(e-mail: anne.lavanchy@unine.ch)
Fred Dervin
Enseignant-chercheur
Sciences du langage, communication et éducation interculturelles
Département d'études françaises, Université de Turku, Finlande
(e-mail: freder@utu.fi)
Anahy Gajardo
Assistante de recherche & d'enseignement
Chercheuse en sciences de l'éducation & anthropologue
Université de Genève & Université de Fribourg, Suisse
(e-mail: anahy.gajardo@unige.ch)
Argumentaire
Depuis les années 70, une profusion de termes tels que pluri-, multi-,
inter- ou transculturel, est proposée pour qualifier les instruments
permettant de résoudre, par le biais d'une communication et d'une
traduction adéquates, des problèmes sociaux et politiques définis comme
intrinsèques au contact de personnes et/ou groupes dits de « cultures
différentes ». Parmi ceux-là, l'interculturalité, comprise ici comme un
ensemble mouvant de phénomènes, de techniques et de représentations
souvent indifféremment perçue comme l'étude et la gestion des relations
dans un univers social qualifié de pluriel, bénéficie d'un a priori
positif tout en restant insuffisamment questionnée en tant que notion et
que pratique.
Sous couvert de cette notion, plusieurs entités collectives, qu'il
s'agisse d'ONG ou d'institutions étatiques publiques, ont été
encouragées à prendre des mesures visant à favoriser et à développer
l'interculturalité, en créant des espaces de rencontre ou en mettant sur
pied des formations offrant des spécialisations dans le domaine
interculturel. Ainsi, l'Union européenne, en consacrant l'année 2008 au
dialogue interculturel, a suscité l'organisation de nombreux événements
allant dans ce sens (ateliers, conférences, tables rondes, activités
artistiques « multiculturelles », etc.). S'appuyant parfois sur un
dispositif juridique ad hoc, l'interculturalité fonctionne comme un
procédé multiforme qui servirait, d'une part, à faciliter l'intégration
de groupes minoritaires définis comme étant « culturellement différents
» au sein de sociétés nationales implicitement perçues comme homogènes
et d'autre part, à aider leurs interlocuteurs à les rencontrer.
L'interculturalité participe ainsi d'un discours sur l'altérité
présentant les cultures comme des entités discrètes et essentialisées.
Celles-ci paraissent alors mener une existence propre, désincarnée,
autonome, ce qui place la communication et les relations
interculturelles à un niveau abstrait, fonctionnant en dehors des
actrices et acteurs sociaux, des contextes d'interaction, de
l'historicité des relations et des phénomènes d'intertextualité.
Cet ouvrage entend alimenter une réflexion critique sur la compréhension
et utilisation de la notion d'interculturalité, à partir de l'analyse de
pratiques contemporaines se réclamant comme interculturelles. Les
contributions devraient permettre d'élaborer des réflexions théoriques
et de présenter des recherches de terrain menées dans différents
contextes. Pour comprendre les présupposés et les stéréotypes que
véhicule ce concept scientifique comme sociétal, si tant est que l'on
puisse le considérer comme tel, nous désirons approfondir les pistes de
questionnement suivantes :
1. Quelles logiques repère-t-on dans les discours (éducatifs,
scientifiques, théoriques, médiatiques…) et les politiques
d'institutionnalisation de pratiques dites interculturelles ?
2. Quel est l'écho de ces discours et politiques, leur efficacité
symbolique et pratique, notamment dans la reproduction des inégalités
sociales ?
Notre objectif est de favoriser la réflexion sur le concept
d'interculturalité afin d'en comprendre les différentes appréhensions,
son intérêt potentiel et ses limites. Les propositions de renouvèlement
des démarches d'interculturalité (formation, politique, recherche…)
seront vivement appréciées. Dans ces optiques, nous désirons favoriser
une discussion entre des spécialistes venus de plusieurs horizons
disciplinaires, tels que les sciences de l'éducation, l'anthropologie,
la sociologie, les sciences de la communication, les sciences du
langage, les sciences politiques.
Les personnes intéressées sont priées d'envoyer un résumé de 300 mots
environ pour le 1.4.2009 aux trois directeurs. Le résultat des
sélections vous parviendra le 15.5.2009. Le résumé de la proposition
précisera les attaches théoriques et les problématiques, et présentera
éventuellement une courte description d'un corpus et des outils
d'analyse ainsi qu'une bibliographie de base. La proposition comprendra
également : prénom, nom, affiliations, e-mail, quelques lignes sur
l'auteur et une petite liste des publications principales.
Date limite de réception des articles: le 15.9.2009.
La publication de l'ouvrage est prévue pour le printemps 2010 auprès
d'une maison d'édition internationale, avec comité scientifique et de
lecture. Les personnes intéressées sont invitées à rédiger en français
ou en anglais. En fonction de l'intérêt et du nombre de propositions,
l'ouvrage sera bilingue ou publié en deux volumes.
Actualité
Appels à contributions
Publié le par Vincent Ferré (Source : fred dervin)