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Polysémies – Littérature, arts et savoirs de la Renaissance

Polysémies – Littérature, arts et savoirs de la Renaissance

Publié le par Camille Esmein (Source : Agnès Passot-Mannooretonil)

Séminaire d’élèves

Polysémies – Littérature, arts et savoirs de la Renaissance

École Normale Supérieure, 45 rue d’Ulm, 75005 Paris.

Le lundi, par quinzaines, 17h–19h, salle annexe du CEA.

 

Paroles

 

Le mot "parole", depuis l'ancien français, a largement élargi son champ de signification originel, celui de la parabole biblique ou rhétorique. Héritier d'un lexique latin abondant (sermo, vox, verbum, elocutio), le terme de "paroles" au XVIe siècle fait se rencontrer les différents champs sémantiques de la voix et du style, de l'acte de proférer, du discours et de la révélation. Poètes, médecins, prédicateurs et pédagogues, penseurs et philosophes de la Renaissance, sont sensibles à la double dimension des paroles: en même temps qu'ils s'interrogent sur leur origine spirituelle, ils accordent une importance majeure à leur matérialité (son, souffle, prononciation), à laquelle l'épisode rabelaisien des "paroles gelées" donne une forme littéraire remarquable.

Le goût prononcé pour toutes les formes d'échanges en société, des propos et joyeux devis à la "conférence" ou à la conversation civile, les réflexions poétiques sur l'euphonie ou encore les recherches naissantes sur les langues vernaculaires témoignent de la vitalité de pratiques orales qui s'enracinent dans la tradition médiévale, et de l'apparition d'intérêts nouveaux. L'analyse de la polysémie de "paroles" doit en outre aider à comprendre les bouleversements qu'introduit l'imprimerie dans les rapports entre expression verbale et écrite. Plutôt que de privilégier l'une ou l'autre, la production littéraire, intellectuelle et artistique de la Renaissance ne propose-t-elle pas de lier précisément l'écriture des paroles et l'acte de parler de multiples manières afin d'explorer les échanges possibles entre les différents modes d'expression de la pensée?

Autant de questions que nous aimerions défricher ensemble, autour de textes connus et moins connus allant de la fin du Moyen Âge au seuil du XVIIe siècle, afin de discerner, au croisement d’approches disciplinaires différentes, ce que la polysémie de paroles révèle du foisonnement complexe de la pensée, des arts et des savoirs de la Renaissance.

 

 

21 mars  :

Natalia Bercea-Bocskai (Université de Cluj et de Genève),

Paroles "pestiferes", paroles "melliflues" : tours et
détours de la parole dans les
Angoysses douloureuses
d’Hélisenne de Crenne (1538)

 

9 mai :

Laetitia Sansonetti (Université de Paris III Sorbonne),

De la parole à l’acte : discours de la séduction dans Vénus et Adonis de Shakespeare et Hero et Léandre de Marlowe (1593).

 

 

4 avril :

Caroline Trotot (Université de Marne-la-Vallée),

La parole poétique dans les Amours de Ronsard : de la prophétie à la conversation.

30 mai :

Carine Luccioni (Paris IV)

Les accents d'une nymphe plaintive : Echo, miroir du dire mélancolique dans la poésie de l'âge baroque (1580-1630).