Actualité
Appels à contributions
Polyphonies latino-américaines (Poitiers)

Polyphonies latino-américaines (Poitiers)

Publié le par Romain Bionda (Source : CRLA-Archivos)

Polyphonies latino-américaines
Journée des doctorants 2017
Université de Poitiers CRLA - Archivos
14 avril 2017
Appel à communications

La notion de polyphonie, si chère à la linguistique et à la littérature moderne occidentale, prend sa source dans la musique au Moyen Âge. Elle s’opposait, à ce moment-là, à une mélodie monodique, basée sur le principe d’une voix et d’un rythme unique. Au début du XXème siècle, Mikhaïl Bakhtine s’approprie ce concept pour l’appliquer à la littérature et, en particulier, dans l’œuvre de Dostoïevski. Le critique identifiait dans l’écriture de son compatriote une multiplicité de voix non hiérarchisées et idéologiquement indépendantes du discours de l’auteur.
Bakhtine postulait également que la polyphonie est inhérente à toute énonciation, puisque tout discours est constitué par d’autres voix et par d’autres points de vue. De ces analyses découle la notion de « dialogisme », qui est l’essence de la théorie du discours bakhtinien. Le roman polyphonique est naturellement dialogique dans la mesure où il laisse entendre les dialogues qui structurent les énoncés : « Chaque émotion, chaque pensée du personnage est intérieurement dialogique, teintée de polémique, pleine de résistance ou au contraire ouverte à l’influence d’autrui, mais en tout cas jamais concentrée exclusivement sur son propre objet[1] ».
Dans le contexte du structuralisme des années 1960, l’idée d’une multiplicité d’énoncés et de voix constituera la base de la théorie de l’imbrication de textes que Julia Kristeva développera sous le nom d’intertextualité[2]. Quelques années plus tard, Gérard Genette explore l’intertextualité comme la présence d’un texte dans un autre texte « qui produit de la signifiance et du sens[3] ». Considérée comme un degré de la « polyphonie », l’intertextualité présuppose une ouverture des textes à d'autres textes, aux mots et aux discours des autres intégrant un seul tissu narratif. L’intertextualité rend ainsi compte, d’après les mots de Tiphaine Samoyault, « du perpétuel dialogue que la littérature tisse avec elle-même[4] ».
Polyphonie, dialogisme et intertextualité sont ainsi liés à une conception plurielle et diversifiée du roman ; à sa capacité de présenter différentes visions de monde sans qu’aucune ne prédomine, de multiplier les voix dans la vie sociale, culturelle et idéologique représentées dans le récit romanesque. Cette nouvelle façon « polyphonique » de voir le monde et de le représenter que le XXème siècle voit naître, est particulièrement féconde en Amérique latine, lieu qui donne à entendre une multiplicité de voix cohabitant avec leurs différences et leurs contradictions.
Cette journée d’études a pour but d’interroger les façons dont nos recherches doctorales, littéraires et/ou interdisciplinaires, rendent compte du capital théorique de la notion de polyphonie. Comment la polyphonie telle que Bakhtine l’identifie chez Dostoïevski peut-elle s’appliquer à une analyse littéraire du texte produit en Amérique Latine ? Y aurait-il une spécificité du roman polyphonique latino-américain, eu égard à la diversité linguistique et culturelle qui caractérise ce sous-continent ? Comment les voix d’autres espaces et d’autres temporalités résonnent-elles dans les littératures latino-américaines ? Quel est le rôle de la traduction dans ces circulations littéraires ?
En somme, ce sera l’occasion de de faire dialoguer les principes dialogiques de Bakhtine et les textes produits en Amérique latine et, de réfléchir sur les polyphonies que les littératures du sous-continent induisent.
Toutes les propositions traitant ces sujets seront les bienvenues.

Langues des communications:

Les langues de présentation des communications sont le français, le portugais et l’espagnol.

Calendrier :

29 février 2017: date limite pour la soumission des propositions.
10 mars 2017: Notification d’acceptation.

La durée des interventions sera de 20 minutes, suivies de 10 minutes de discussion. Les propositions, sous forme de résumé de 300 mots accompagné d’une brève bio-bibliographie, devront être envoyées à l’adresse mail suivante : jdpolyphonies@gmail.com.

Comité organisateur :

Daniele Fernanda Eckstein
Deyse Santos Moreira
Maïté Abadie
Mariana Novaes
Mirella do Carmo Botaro

Comité scientifique : 

Cécile Quintana
Michel Riaudel
Sylvie Josserand-Colla

1.  Bakhtine, Mikhaïl. La poétique de Dostoïevski, Paris, Seuil, 1970, p. 70. Trad. Isabelle Kolitcheff.
2. Kristeva, Julia. Sémiotikè, recherches pour une sémanalyse, Seuil, 1969.
3.  Genette, Gérard. Palimpsestes. La littérature au second degré, Paris : aux Éditions du Seuil, Coll. Poétique, 1982, p. 9.
4. Samoyault, Tiphaine. L’Intertextualité, Paris : Armand Colin, 2008, p. 7.

Polifonías latinoamericanas
Jornada de doctorandos de 2017
Universidad de Poitiers CRLA - Archivos
14 de abril de 2017
Convocatoria

La noción de polifonía, tan importante para la lingüística y la literatura moderna occidental, encuentra su fuente en la música de la Edad Media. En aquel entonces se oponía a la melodía monódica, basada en el principio de una voz y de un ritmo único. A principios del siglo XX, Mikhaïl Bakhtine se adueña del concepto para aplicarlo a la literatura y, en particular, a la obra de Dostoïveski. El crítico identificaba en la escritura de su compatriota una multiplicidad de voces no jerarquizadas e ideológicamente independientes del discurso del autor.
Bakhtine abogó también por una polifonía inherente a toda enunciación, ya que cualquier discurso está constituido por otras voces y por otros puntos de vista. De estos análisis se destaca la noción de « dialogismo », esencia de la teoría del discurso de Bakhtine. La novela polifónica es por naturaleza dialógica, en la medida en que deja entender los diálogos que estructuran los enunciados: “Chaque émotion, chaque pensée du personnage est intérieurement dialogique, teintée de polémique, pleine de résistance ou au contraire ouverte à l’influence d’autrui, mais en tout cas jamais concentrée exclusivement sur son propre objet”[1].
En el contexto del estructuralismo de los años sesenta del siglo pasado, la idea de una multiplicidad de enunciados y voces constituirá la base de la teoría de la imbricación de textos que Julia Kristeva desarrollará bajo el nombre de intertextualidad[2]. Algunos años después, Gérard Genette la explora como la presencia de un texto en otro texto “qui produit de la signifiance et du sens”[3]. Considerada como un grado de la “polifonía”, la intertextualidad presupone la apertura de unos textos a otros, a las palabras y a los discursos que integran un sólo tejido narrativo. La intertextualidad da cuenta, en palabras de Tiphaine Samoyault “du perpétuel dialogue que la littérature tisse avec elle-même”[4].
Polifonía, dialogismo e intertextualidad están así vinculados a una concepción plural y diversificada de la novela; a su capacidad de presentar diferentes visiones del mundo sin que ninguna predomine, de multiplicar las voces en la vida social, cultural e ideológica encarnadas en el relato romanesco. Esta nueva manera “polifónica” de ver el mundo y de representarlo, que ve nacer el siglo XX es muy fecunda en América latina, lugar que deja entender una multiplicidad de voces que conviven con sus diferencias y sus contradicciones.
Esta jornada de estudios tiene como propósito cuestionarse cómo nuestras investigaciones doctorales, literarias o interdisciplinarias dan cuenta del capital teórico de la noción de polifonía. ¿Cómo la polifonía, tal como Bakhtine la identifica en Dostoïevski puede aplicarse a un análisis literario del texto producido en América Latina? ¿Habría una especificidad de la novela polifónica latinoamericana debido a la diversidad lingüística y cultural que caracteriza dicho continente? ¿Cómo las voces de otros espacios y otras temporalidades resuenan en las literaturas latinoamericanas? ¿Cuál es el papel de la traducción en estas circulaciones literarias?
En resumidas cuentas, a través de esta jornada será posible integrar los principios dialógicos de Bakhtine y los textos producidos en América latina y reflexionar sobre las polifonías que las literaturas del continente inducen. Todas las propuestas que se refieran a estos temas serán bienvenidas.

Idiomas permitidos para las entregas

Se recibirán trabajos escritos en francés, portugués o español.

Calendario

29 de febrero de 2017: fecha límite para las propuestas.
10 de marzo de 2017: notificación de aceptación.

La duración de las intervenciones será de 20 minutos, seguidas de 10 minutos de discusión. Se enviará un resumen de las propuestas de un máximo de 300 palabras, acompañadas de una breve bio-bibliografía, éstas deberán mandarse por correo electrónico a: jdpolyphonies@gmail.com.

Comité organizador

Daniele Fernanda Eckstein
Deyse Santos Moreira
Maïté Abadie
Mariana Novaes
Mirella do Carmo Botaro

Comité científico

Cécile Quintana
Michel Riaudel
Sylvie Josserand-Colla

1. Bakhtine, Mikhaïl. La poétique de Dostoïevski, Paris, Seuil, 1970, p. 70. Trad. Isabelle Kolitcheff. Traducción personal al español: « cada emoción, cada pensamiento del personaje es interiormente dialógica, con un toque polémico, llena de resistencia o al contrario abierta a la influencia del prójimo, pero jamás está exclusivamente concentrada en su propio objeto.”
2. Kristeva, Julia. Sémiotikè, recherches pour une sémanalyse, Seuil, 1969.
3. Genette, Gérard. Palimpsestes. La littérature au second degré, Paris : aux Éditions du Seuil, Coll. Poétique, 1982, p. 9. Traducción personal al español: “que produce significación y sentido”
4. Samoyault, Tiphaine. L’Intertextualité, Paris : Armand Colin, 2008, p. 7. Traducción personal al español: “del perpetuo diálogo que la literatura teja consigo misma”.

Polifonias latino-americanas
Jornada de doutorandos 2017
Universidade de Poitiers CRLA - Arquivos
14 de abril de 2017
Chamada para comunicações

A noção de polifonia, tão cara à linguística e à literatura moderna ocidental, tem sua origem na música da Idade Média. Ela se opunha, naquele momento, a uma melodia monódica, baseada no princípio de uma voz e de um ritmo únicos. No início do século XX, Mikhail Bakhtin apropriou-se deste conceito para aplicá-lo à literatura e, em particular, à obra de Dostoievski. O crítico identificou na escrita de seu compatriota uma multiplicidade de vozes não hierarquizadas e ideologicamente independentes do discurso do autor.
Bakhtin também postulou que a polifonia é inerente a toda a enunciação, uma vez que todo discurso é constituído por outras vozes e por outros pontos de vista. Destas análises decorre a noção de “dialogismo”, que é a essência da teoria bakhtiniana do discurso. O romance polifônico é por sua vez naturalmente dialógico, na medida em que torna perceptível os diálogos que estruturam os enunciados: “Chaque émotion, chaque pensée du personnage est intérieurement dialogique, teintée de polémique, pleine de résistance ou au contraire ouverte à l’influence d’autrui, mais en tout cas jamais concentrée exclusivement sur son propre objet[1].”
No contexto do estruturalismo dos anos 60, a ideia de uma multiplicidade de enunciados e de vozes construirá a base da teoria da imbricação de textos que Julia Kristeva desenvolverá sob o nome de intertextualidade[2]. Alguns anos mais tarde, Gérard Genette explora a intertextualidade como a presença de um texto dentro do outro “que produz a significância e o sentido[3]”. Considerado como um grau da “polifonia”, a intertextualidade pressupõe uma abertura de textos a outros textos, às palavras e aos discursos integrando um só tecido narrativo. Desta forma, a intertextualidade torna-se, nas palavras de Tiphaine Samoyault, “o perpétuo diálogo que a literatura tece consigo mesma[4]”.
Polifonia, dialogismo e intertextualidade são, assim, conectadas a uma concepção plural e diversificada do romance; à sua capacidade de apresentar diferentes visões de mundo sem que nenhuma elas predomine, de multiplicar as vozes na vida social, cultural e ideológica representadas na narrativa romanesca. Esta nova forma “polifônica” de olhar o mundo e de representá-lo, que nasce no século XX, é particularmente fecunda na América Latina, espaço no qual coabita uma multiplicidade de vozes com suas diferenças e contradições.
Esta jornada de estudos tem por objetivo interrogar-se sobre as formas como nossas pesquisas de doutorado, literárias e/ou interdisciplinares, refletem o valor teórico da noção de polifonia. Como a polifonia, tal como Bakhtine a identifica em Dostoïevski, pode ser aplicada a uma análise literária do texto produzido na América Latina? É possível ientificar uma especificidade do romance polifônico latino-americano, considerando a diversidade linguística e cultural que caracteriza esse subcontinente? De que forma as vozes de outros espaços e de outras temporalidades ressoam na literatura latino-americana? Qual é o papel da tradução nestas circulações literárias?
Em resumo, esta jornada constituirá uma ocasião para relacionar os princípios do dialogismo de Bakhtine com os textos produzidos na América Latina, bem como refletir sobre as polifonias que as literaturas do subcontinente produzem.
Todas as propostas que abordarem estas temáticas serão bem-vindas.

Línguas das comunicações:

As línguas de apresentação das comunicações serão o francês, o português e o espanhol.

Calendário :

29 de fevereiro de 2017: data limite para submissão de propostas.
10 de março de 2017: notificação de aceitação.

A duração das intervenções será de 20 minutos, seguida de 10 minutos de discussão. As propostas, sob forma de resumo de 300 palavras acompanhado por uma breve bibliografia, deverão ser enviadas para o seguinte endereço de e-mail : jdpolyphonies@gmail.com.

Comitê de organização:

Daniele Fernanda Eckstein
Deyse Santos Moreira
Maïté Abadie
Mariana Novaes
Mirella do Carmo Botaro

Comitê científico:

Cécile Quintana
Michel Riaudel
Sylvie Josserand-Colla

1. Bakhtine, Mikhaïl. La poétique de Dostoïevski, Paris, Seuil, 1970, p. 70. Trad. Isabelle Kolitcheff. Trad. pessoal: “Cada emoção, cada ideia da personagem é internamente dialógica, tem coloração polêmica, é resistente ou, pelo contrário, está aberta à influência de outras; em todo caso, não se concentra exclusivamente em seu próprio objeto".
2. Kristeva, Julia. Sémiotikè, recherches pour une sémanalyse, Seuil, 1969.
3. Genette, Gérard. Palimpsestes. La littérature au second degré, Paris : aux Éditions du Seuil, Coll. Poétique, 1982, p. 9.
4. Samoyault, Tiphaine. L’Intertextualité, Paris : Armand Colin, 2008, p. 7.

 

 

  • Responsable :
    CRLA-Archivos
  • Adresse :
    Université de Poitiers CRLA - Archivos