Le Centre d'Etudes Poétiques (EA 3774)
Ecole Normale Supérieure-Lettres & Sciences Humaines
vous invite à une Journée d'étude
Mercredi 30 avril 2008
Ecole Normale Supérieure-Lettres & Sciences Humaines
15, parvis René Descartes, Lyon (M° Debourg)
Salle F101 à partir de 10h30
Politiques de l'esthétique : autour de l'oeuvre de Jacques Rancière
Organisation : Jérôme Game et Aliocha Wald Lasowski
Depuis une vingtaine d'années, les travaux de Jacques Rancière constituent l'une des références majeures de la philosophie contemporaine. Son dernier livre, Politique de la littérature, paru en 2007, poursuit la réflexion inaugurée en 1995 avec La Mésentente sur la démocratie comme puissance/instance subversive, et en 2000 avec Le Partage du sensible sur les conditions d'intelligibilité du lien nouant esthétique et politique ainsi que sur les formes spécifiques de ce rapport.
Dans cette oeuvre, il semblerait que toute pensée de la création esthétique appartienne d'emblée au champ politique – et réciproquement : toute créativité politique se jouerait déjà dans les formes et les signes. C'est ce noeud que la présente journée d'étude voudrait démêler, exposer et mettre à l'épreuve des oeuvres ainsi que d'autres conceptualisations contemporaines. Si l'on entend, avec Jacques Rancière, la démocratie non pas comme une forme politique mais comme une force d'excès et de dissensus, qu'en est-il alors de la littérature et des arts ? À quelles conditions peut-on dire qu'ils sont ‘démocratiques', c'est-à-dire qu'ils favorisent la redistribution des espaces et des temps, la disposition nouvelle du visible et de l'invisible, la circulation inédite de la parole et du bruit entre ceux qui parlent, ceux qui ne parlent pas et ceux qui parlent ‘mal' ? De même, si ce qui se dévoile par chocs sensibles ne se livre pas immédiatement à la compréhension – à laquelle aspire l'art critique ou didactique – comment une telle esthétique, en refusant de refermer l'oeuvre sur un concept qui lui préexisterait, pourrait-elle permettre l'expérience d'un sens commun toujours fracturable, se défaisant et se retissant sans modèle ni scénario pré-écrit ?
Quelle est, en définitive, la puissance proprement politique de ce qui, dans le sensible, résiste au sens et à la forme établis ? Quels sont les effets politiques indirects – chocs en retour, effets d'effets, agencements – du choc sensible ? Corrélativement, si la politique est affaire de subjectivations dans l'usage ouvert et immanent des signes, dans quelles mesures l'esthétique peut-elle rendre compte d'une politique du devenir plutôt que d'une politique de l'identité ?
Jérôme Game et Aliocha Wald Lasowski
Jérôme Game
Maître de conférence en Philosophie et Etudes Cinématographiques
Université Américaine de Paris
Chercheur au Centre d'Etudes Poétiques de l'ENS-LSH et à l'Equipe ‘Recherches sur la Pluralité Esthétique' de l'Université Paris 8.
jeromegame@free.fr et 06 77 74 56 98 // 09 54 47 27 98
Aliocha Wald Lasowski
Enseignant à l'Université Lille 3
Chercheur à l'Equipe ‘Recherches sur la Pluralité Esthétique', Université Paris 8
waldlas@yahoo.fr
PROGRAMME
Jacques Rancière
Véronique Bergen
Académie des Beaux-Arts de Bruxelles
‘Visages de l'esthétique chez Jacques Rancière et Gilles Deleuze'
Alexandre Costanzo
Université Paris 8
‘La Querelle du sensible : Rancière/Badiou'
Elie During
Ecole Nationale des Beaux-Arts de Lyon
‘La langue de l'autre et la politique de l'accent'
Gabriel Rockhill
Villanova University, Philadelphie
‘Démocratophilie : Histoire de la démocratie et émergence du régime d'égalité artistique'
Patrick Vauday
Université Paris 9 Dauphine
‘La lettre des apparences'
Dork Zabunyan
Université Lille 3
‘Une maison de pêcheur à Stromboli'