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Poésie et Politique au XXe siècle

Poésie et Politique au XXe siècle

Publié le par Marielle Macé (Source : Béhar)

Colloque international « Poésie et Politique au XXe siècle ».

Cerisy-la-Salle, 10-17 juillet 2010 . Actes paru en 2011

Organisateurs : Pierre Taminiaux (Georgetown University)

Henri Béhar (Centre de Recherche sur le Surréalisme, Paris III-CNRS)

Ce projet de colloque repose sur le désir d'éclairer d'un jour nouveau les rapports de la poésie de langue française du XXe siècle aux grands événements historiques et politiques qui ont traversé et à bien des égards défini ce siècle souvent tragique et tourmenté, du communisme au fascisme en passant par le colonialisme. Nous tenterons en particulier d'offrir des perspectives plus actuelles et détachées des simples circonstances de l'époque sur ces rapports apparemment éloignés dans le temps afin de mieux cerner le caractère éternel et universel des questions éthiques et philosophiques qu'ils suscitent.

Il s'agira de mettre en question une conception traditionnelle et trop commune de la poésie comme simple expression esthétique et formelle de l'homme et de son langage. A travers l'étude de mouvements modernistes essentiels, de dada au surréalisme en passant par Cobra, il nous importera ainsi de souligner l'importance déterminante de l'engagement du poète dans la communauté, et non de la poésie. Celle-ci s'y est-elle compromise à jamais ?

Les rapports étroits et complexes de personnalités telles que Tristan Tzara, André Breton, Paul Eluard, Benjamin Péret, Robert Desnos, Louis Aragon pour le dadaïsme et le surréalisme, ou de Christian Dotremont, pour Cobra, à l'idée de révolution envisagée dans sa détermination poétique seront considérés comme des exemples fondamentaux permettant de nourrir et de développer notre problématique. Nous n'oublierons pas non plus le parcours original de figures singulières, de René Char à Francis Ponge en passant par Aimé Césaire, qui ont accompagné de manière radicale et existentielle les actions de la résistance à l'occupation nazie ou la lutte des peuples du tiers-monde pour leur indépendance. Enfin, nous n'oublierons pas l'utilisation politique de la poésie moderne par le mouvement de mai 68, ni les possibilités d'expression subversive offertes par l'avant-garde de l'Internationale lettriste.

Le poète, en ce sens, doit être saisi comme un citoyen et un homme du monde, pleinement impliqué dans la réalité et dans ses combats. La conception dominante de la ‘littérature engagée', en effet, s'est échafaudée au XXe siècle à partir de l'existentialisme sartrien, et donc de genres littéraires tels que le roman, le théâtre ou l'essai. Nous voudrions insister ici sur le fait que la poésie moderne, dans son cheminement propre, fut aussi le symbole vivant d'une littérature engagée en sa totalité. En ce sens, elle réussit à se dégager à la fois de l'ombre de Baudelaire, soit d'une conception surtout esthétique et sensible de la poésie, et de celle de Mallarmé, soit d'une conception abstraite du langage poétique née de la spéculation conceptuelle et du monde des idées. En conclusion, notre projet devrait offrir des modes originaux d'interprétation du politique, dans la mesure où celui-ci a été abordé prioritairement au XXe siècle sous ses aspects idéologiques et doctrinaires, ou alors dans la société contemporaine, sous ses aspects pratiques et utilitaristes. En d'autres termes, l'étude des rapports du poète à la Cité (à la Polis) implique nécessairement un processus soutenu de poétisation du politique.

Les propositions sous forme d'un résumé d'une page maximum accompagnées d'un titre sont à adresser avant le 1er mai 2009 à Pierre Taminiaux, taminiap@georgetown.edu et Henri Béhar, henri.behar@univ-paris3.fr