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Poésie de cour, théâtre historique (XVIe-XVIIIe siècles, Monde hispanique et européen)

Poésie de cour, théâtre historique (XVIe-XVIIIe siècles, Monde hispanique et européen)

Publié le par Marion Moreau (Source : Solen Cozic)

«Poésie de cour, théâtre historique  (XVIe-XVIIIe siècles, Monde hispanique et européen) »

Colloqueinternational organisé par le Laboratoire PASSAGES XX-XXI (EA-4160) del'Université de Lyon II et le Laboratoire CIRCPLES (EA-3159) de l'Université deNice-Sophia Antipolis

Les 24 et 25 novembre 2011 à l'Université Lumière Lyon II

Responsables : Marie-Laure Acquier ; Emmanuel Marigno.

Les propositions de communication (unepagemaximum) sont à adresser par mail accompagnéesd'un bref curriculum vitae à marie-laure.acquier@unice.frou à e.marigno@orange.fr avant le 5 septembre 2011.

Texte d'orientation du colloque

Le colloque de novembre 2011 est le deuxième voletd'un projet de collaboration plus ample entre le laboratoire Passages XX-XXI(EA 4160) de l'Université de Lyon II et le laboratoire CIRCPLES (EA-3159) del'Université de Nice-Sophia Antipolis autour de la thématique de lalittérature de circonstance. La première manifestation scientifique a eulieu à Nice les 2 et 3 décembre 2010. Il s'agissait de deux journées d'étudeportant sur « La relation de la littérature à l'événement XIXe-XXIesiècles ».

Le colloque «Poésie de cour, théâtrehistorique  (XVIe-XVIIIesiècles,Monde hispanique et européen) » a pour objectif deréfléchir sur la poésie de circonstance et le théâtre historique pendant lapériode moderne dans le monde hispanique et européen et cela, dans une optiquecomparatiste. La poésie dite de circonstance est une veine connue desspécialistes de la période classique car la production de cette période estextrêmement abondante. Elle a à l'occasion nourri la réflexion sur la sociétéde cour, et sur la sociabilité littéraire qui en était une des marquesdistinctives.

Pourtant la poésie de circonstance est très peu étudiéepour elle-même dans le contexte ibérique, alors qu'elle entretient un véritablerapport avec la notion d'événement et donc avec celle de nouveauté. Le théâtrehistorique, considéré comme un genre dramatique mineur et peu considéré par leshistoires de la littérature, fait également figure de parent pauvre desanalyses littéraires.

Notre projet pour ce colloque relève d'une doubleambition : mettre en regard la question des formes poétiques et dramatiques(versification et systèmes strophiques), des registres (élégiaque, satirique,encomiastique, etc.), des classifications génériques (lyrique, épique, etc),sans faire aucunement abstraction de leur histoire respective, comme autant demises en vers de l'actualité et de l'événement, et les pratiques et lespostures des poètes qui les produisent. Nous entendons ainsi porter uneattention conjointe à ce que disent et font la poésie et le théâtre envers - poétique et performativité, pour reprendre l'expression de JonathanCuller - en relation avec la scansion des faits contingents.

Ce colloque international propose par conséquentd'aborder la question du rapport des vers à l'événement suivant plusieurs axesthématiques qui n'ont pas vocation à l'exhaustivité :

– Genres et événement 

L'approche générique s'avère indispensable dès lors quel'on s'occupe des genres factuels et de la littérature d'idées, de la poésie decirconstance, du théâtre historique et autres sous-genres de la littérature ouconsidérés comme tels. La multiplication des genres de circonstance générée parla société de cour et la théâtralisation du pouvoir sous l'Ancien Régime(chroniques, « canards », poésie de circonstance, concours poétiquesliés à un événement religieux, politique, courtisan, récits de fêtes publiques,d'entrées, etc…) est un exemple parmi d'autres de la participation de lalittérature à l'élaboration de l'événement- public en l'occurrence. Cettelittérarisation des événements sous la forme de recueils ou de livresd'honneurs pose d'ailleurs la question de leur constitution, de leur forme etde leur fonction. En offrant une diversité de voix sur un même événement, unepolyphonie mais en réalité plutôt un chant choral, le recueil poétique et lelivre d'honneur peuvent en dernier ressort offrir l'image du consensussocial…. L'événement festif et/ou sadiffusion-création par la production écrite qui l'accompagne -ou y contribue-implique un pacte communicationnel qu'il convient de décrypter pour chaque casparticulier.

– De la narrativité versifiée : poésie, information,connaissance

Poser le problème du rapport de la poésie à l'événement,c'est ipso facto se demander commentles vers racontent l'événement, et si l'on veut bien, parler de la narrativitéde la poésie. Interroger la confluence entre formes poétiques et narrativité,c'est aussi tenter, d'un point de vue poétique et esthétique, la mise en ordre d'un désordre du contingent dans laforme poétique.

Cette irruption possible du narratif en poésie serviraitalors de prélude à une autre question, celle de savoir dans quelle mesure lapoésie continue de servir de vecteur d'une mémoire informative médiatisée commec'était le cas au Moyen Âge, par exemple par l'épopée ou dans la poésie arabemédiévale, support d'un véritable savoir.

– L'immédiat et le médiat

La pièce poétique ainsi que le théâtre sont aptes àtransmettre la perception d'une temporalité immédiate. Dans l'Ancien Régime,poème et images étaient associés dans le but de frapper le lecteur dans descirconstances particulières –ce fut par ailleurs la fortune de l'emblème et dela littérature emblématique. Le développement des machineries au théâtrenotamment dans l'auto sacramental hispaniqueou dans les oeuvres théâtrales de Pierre Corneille et de Molière pour la France a rendu le spectacledramatique d'une incroyable efficacité plastique et pragmatique –entendons avecses effets sur le spectateur. La mythique formulation du« itpicturapoesis » répétée à l'envi dans les ouvrages de poétiqueavait vocation à établir que la convocation des images dans le poème étaitdotée d'un pouvoir émotionnel aussi fort que celui des images. Du coup, lapoésie, le théâtre et son pouvoir de réactivité à l'immédiateté furent utiliséscomme véhicule d'information basculant ainsi dans le médiat, pour ne pas direle médiatique.

– Les usages sociaux et politiques des vers.

Si, dans le sillage des travaux de José Antonio Maravallsur la culture du baroque, les études dramatiques ont donné une interprétationsociale et politique du théâtre espagnol, les usages sociaux et politiques dela poésie n'ont été l'objet que de peu d'attention, encore que la poésieacadémique ait fait l'objet d'études approfondies depuis plusieurs années(Frances Yates, Aurora Egido, Pasqual Mas i Usó, Trevor Dadson, Alain Bègue…). Il convient à cetégard de signaler un numéro spécial de la revue Terrain portant sur « poésie et politique » daté de 2003qui tente de mettre en regard les apports de l'histoire et de la littérature auservice d'une meilleure connaissance des usages politiques de la poésie.L'historiographie culturelle accorde enoutre une place de plus en plus conséquente à la poésie de cour et à la poésiede circonstance et les situe dans un ensemble de productions susceptiblesd'apporter une meilleure compréhension du fait culturel d'Ancien Régime.

Site du colloque:http://recherche.univ-lyon2.fr/passagesXX-XXI/104-Poesie-cour-Theatre-historique-XVIe-XXe-s-Monde-hispanique-et-europeen.html