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Poésie & Crise (numéro du Pan poétique)

Poésie & Crise (numéro du Pan poétique)

Publié le par Vincent Ferré (Source : pan...)

Poésie & Crise

On parle régulièrement de crise de la poésie. Les études et les statistiques sont nombreuses, (in)contestables et révèlent une histoire de la poésie entichée de crises succinctes qui sont à la fois semblables et distinctes :


« L'opinion selon laquelle il y aurait une « crise » de la poésie en France aujourd'hui est un lieu commun. À vrai dire cette opinion concerne non seulement la poésie, mais la littérature en général dont les derniers documents statistiques montrent qu'elle occupe une place très restreinte, voire de plus en plus restreinte, dans ce que les sociologues appellent les « pratiques culturelles des Français ». Mais si c'est de la crise de la poésie que l'on parle plus volontiers, c'est parce que celle-ci est patente (elle n'est pas masquée par le « succès » d'une poésie commerciale comme c'est le cas pour le roman) et, peut-être, irréversible. Il est de ce point de vue significatif que, lorsqu'il arrive aux journaux ou aux revues de consacrer un article un peu synthétique à « la poésie », ils le font toujours en des termes qui impliquent la prise en compte d'une situation de crise, pour la confirmer ou bien, au contraire, mais cela revient en fait au même, pour la mettre en doute et la contester. » (Jean-Marie Gleize, « La poésie morte ou vive », in Études françaises, vol. 27, n° 1, 1991, p. 103)


Partant de ce constat de Jean-Marie Gleize et d'autres textes d'intellectuel(le)s sur les problématiques liées à la poésie en général et celle du XXe-XXIe siècle plus particulièrement, on s'interroge encore sur tout ce qui lie la « Poésie » à la notion de « Crise ». Que faire d'une poésie qui prolifère mais ne se vend pas ?! Faut-il désigner des responsables, quelles sont les origines de ses crises et comment pouvons-nous y remédier ? Faut-il sauver la poésie, a-t-elle besoin d'être sauvée, doit-on y voir un art en décadence, ou persister à annoncer sa mort comme le font certain(e)s ? Que veut-dire être poète de nos jours et de quelle poésie parle-t-on ?
Jean-Marie Gleize pense même que la notion de « crise » est innée à la poésie et constitue « son état normal, congénital [...]» (cf. ibid., p.111). Y-a-t-il vraiment une (des) crise(s) de Poésie ou une (des) crise(s) de sa perception ?
Quelles places et images sont données à voir de la poésie dans nos sociétés nouvellement minées par le capitalisme cognitif ?

Pour tenter d'apporter un éclairage sur ces questions citées au-dessus (et bien d'autres) et de comprendre les rapports entre Poésie et Crise, pan… (site littéraire) lance ce premier appel à contribution pour le numéro 0 de la revue numérique Le pan poétique.
La date limite d'envoi des contributions est le 15 Janvier 2011 (fichier format rtf, police 12, Time New Roman, 250000 caractères (espaces compris) maximum avec bio-bibliographie de 1000 caractères maximum (espaces compris) à l'adresse suivante : leblogpan@gmail.com).

Suggestions bibliographiques :
Aristote, Poétique. BRENDLÉ Chloé, « La poésie en vers et contre tout », in Le Magazine littéraire, n°499. DÉAUDIN Michel, La crise des valeurs symbolistes : vingt ans de poésie française : 1895-1914, Paris, Slatkine, 1981. DESPAX Jean-Luc, « Poésie de la Résistance, Résistance de la Poésie » (en ligne). FOURNEL Paul, Besoin de vélo,Seuil, coll. « Points », Paris, 2002. GLEIZE Jean-Marie, « La poésie morte ou vive », in Études françaises, vol. 27, n° 1, 1991, p. 103-117. MENANT, Sylvain, La Chute d'Icare. La Crise de la poésie française dans la première moitié du XVIIIe siècle, Genève, Droz, 1981. ROUBAUD Jacques, « Obstination de la poésie », in Le monde diplomatique, janvier 2010. SALMON Christian, Devenir minoritaire. Pour une politique de la littérature, entretiens avec Joseph Hanimann, Paris, Denoël, 2003.