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Plurilinguismes et subjectivités

Plurilinguismes et subjectivités

Publié le par Hugues Marchal (Source : Rosse Dominique)

Plurilinguismes et subjectivités


Revue Traverses no 8, Université Paul Valéry, Montpellier

Qu'il s'agisse d'immigration plus ou moins récente (hispanophones aux Etats-Unis, arabophones en France, en Espagne, turcophones en Allemagne, francophones et autres allophones au Canada, Tamoul, Urdu en Grande-Bretagne, Albanais en Italie, langues africaines un peu partout, etc.) ou de contextes historiques, géographiques et culturels établis depuis plus longtemps (Inde, Chine, Afrique, etc.), le plurilinguisme (situations bi-, tri- ou plurilingues, dialectes, patois, pidgins ou créoles) est aujourd'hui un phénomène omniprésent dont l'impact est difficilement contestable en ce qu'il remet en question les certitudes identitaires de jadis. L'adéquation entre une langue unique (ce dialecte qui a pris le pouvoir et dont la construction avait été parallèle à la définition des frontières du territoire national) et la nation, jusque-là garante du lien social, vacille et ce garde-fou, qui permettait l'identification illusoire mais tenace à une communauté cimentée par une grammaire commune, devient plus fragile. Les déplacés que sont les immigrés, par exemple, déplacent à leur tour les subjectivités dans les pays où ils s'établissent en y introduisant de l'étranger. Quelles formes, modalités ou régimes de subjectivité caractérisent les communautés plurilingues, anciennes et nouvelles, quels rapports au monde y observe-t-on, comment un sujet s'y construit-il et y fait-il face à la réalité quotidienne, sociopolitique, artistique et religieuse (comment situer un sujet plurilingue dans son nouage au symbolique et à l'imaginaire idéologique) ? Quelles passions peuvent en résulter ? Quel avenir peut-on en espérer (par exemple, quels rapports y a t-il entre ces subjectivités et celles que promeut l'économie néolibérale, sachant que cette dernière associe une certaine immigration à la dynamique économique ? Ou encore le spectre du rassemblement sécuritaire autour d'un leader qui se pose en défenseur de l'identité.)