Essai
Nouvelle parution
P. Laurens, L'abeille dans l'ambre. Célébration de l'épigramme de l'époque alexandrine à la fin de la Renaissance (rééd.)

P. Laurens, L'abeille dans l'ambre. Célébration de l'épigramme de l'époque alexandrine à la fin de la Renaissance (rééd.)

Publié le par Marc Escola (Source : Marie-Pierre Ciric)

Référence bibliographique : Pierre Laurens - L'abeille dans l'ambre. Célébration de l'épigramme de l'époque alexandrine à la fin de la Renaissance, Les Belles Lettres, collection "Les Belles Lettres / Essais", 2012. EAN13 : 9782251444406.

Parution le 16 mars 2012

L'épitaphe d'un guerrier attribuée à Simonide, la dédicace par Laïs vieillie d’un miroir à Vénus, la mort d’un enfant égorgé par l’eau coupante d’un glaçon, une pluie de flèches décochées par le satiriste contre un hôte avare, une scène de la passion rejouée pathétiquement par un poète dévot : l’épigramme, c’est d’abord cet éparpillement, cette multiplicité d’individus et d’objets concrets. Comment résister au vertige et réduire à l’un le multiple ?
À l’intérieur d’un cadre chronologique qui finit par embrasser plus de deux millénaires, ce livre n’offre pas une histoire de l’épigramme : il poursuit plutôt, à travers l’analyse des moments forts de son évolution, une réflexion sur l’essence d’un genre poétique.
Essai de Poétique dans l’histoire, où l’on s’efforce de mettre en lumière, entre la uenustas des Grecs, pour une large part tributaires encore de l’inscription, et la subtilité de la Renaissance qui, armée de la pointe latine, repart à l’assaut de la variété, le puissant resserrement de la révolution opérée par Martial dans la Rome des Césars. Non sans que se confirme, au-delà de l’élargissement incessant du champ et des profonds remaniements de la structure, l’unité dans le temps d’une forme : brève, close, liée à l’objet et à la circonstance particulière, considérés objectivement et traités rhétoriquement : soit l’opposé du haïku, autre forme brève, paradoxalement mieux connue en France grâce à d’excellentes anthologies.
Soucieux aussi de contribuer à rendre à l’Occident partie de sa mémoire perdue, l’auteur a fait la part belle aux exemples qui, tout en l’illustrant, excèdent la théorie et représentent la part de l’unique. De cette attention portée à l’objet poétique témoigne, au seuil du livre, le titre, repris d’un sujet de Martial, — au demeurant emblématique du genre, par l’alliance de la douceur miellée et du dard.
Succédant à la première édition, parue aux Belles Lettres en 1989, la présente édition offre un texte revu, mis à jour à la lumière des découvertes et des discussions les plus récentes et enfin augmenté de trois nouveaux chapitres.